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Fin des services d'Electro TV Sat
Quelques semaines plus tard, après le ressortissant belge arrêté en Italie où il a vendu des abonnements illégaux à près de 1.900 clients, l’ARCOM a frappé un grand coup dans la fourmilière en mettant fin aux services d'Electro TV Sat, célèbre plateforme de transmission télévisuelle par Internet, sous l’impulsion du Groupe Canal+, mais aussi des mastodontes de streaming Netflix et Disney+. Le tout sous la bannière de l’Alliance for Creativity Entertainment (ACE). “Electro TV Sat s’adressait essentiellement à un public francophone (90.000 visiteurs par mois) depuis son lancement en avril 2020, permettant l’accès illégal à 6000 chaînes et 200.000 films et séries. Elle ne pourra plus servir ses clients au Maroc”, a annoncé en début de semaine l’Alliance for Creativity Entertainment (ACE), une coalition mondiale de lutte contre le piratage de contenu audiovisuel.
Une opération inutile
Si l’ACE se félicite par le biais d’un communiqué de l'arrêt d’Electro TV Sat, une première dans le pays, car considéré comme “une démonstration solide de l’impact que les capacités mondiales d’enquête et d’application de la loi d’ACE peuvent avoir sur la réduction de cette menace”, il semblerait que la lutte soit impossible et le combat perdu d’avance et sans fin. “Cette opération ne sert absolument à rien”, nous confie un distributeur d’IPTV à Derb Ghalef, haut lieu de la piraterie technologique à Casablanca. “Certes, ils ont fermé les serveurs d’Electro TV Sat, mais il suffira aux distributeurs de changer tout simplement de serveurs pour reprendre leurs activités. C’est aussi simple que cela”, précise notre interlocuteur dont les clients continuent de profiter de leurs abonnements IPTV sans accroc, au Maroc, en France mais aussi en Suisse. Et on les comprend.
L’abonnement à 100 euros par an
S’abonner de manière légale aux diffuseurs étrangers revient à y laisser un bras et des neurones, du fait à la fois des prix exorbitants mais aussi de la multiplicité des diffuseurs, entre Bein sport, Canal+, RMC sport, Amazon Prime, Eurosport,.... A tel point que même des journalistes et des chroniqueurs français sont abonnés à l’IPTV. Ainsi, pour les fans de sports mais aussi de culture, cette méthode de diffusion, dont les abonnements ne dépassent pas les 100 euros par an en moyenne sur le Vieux Continent, est plus que tentante. La pratique est même devenue banale. “Et elle n’est pas près de s'arrêter", nous assure un fournisseur d’IPTV. Et pour cause, “tant qu’il y aura Internet, il sera impossible de stopper les flux vidéo et audio”, conclut-il avec assurance. Même si au vrai, il est possible d’y mettre fin, mais en partie seulement. Comment? En mettant notamment un terme à un service sur Internet, en bloquant son nom de domaine, afin que les utilisateurs ne puissent plus s’y connecter. Mais cela demanderait une collaboration immédiate de la part des fournisseurs d’accès à Internet (FAI). Ce qui est loin d'être une mince affaire.
L’IPTV n’est pas illégal
Surtout que contrairement à ce que tout le monde pense, l’IPTV n’est pas illégal. Dans le langage courant, «IPTV» signifie Internet Protocol Television. C’est une technologie qui permet la transmission d’un flux vidéo, quel qu’il soit via Internet. Or, ce n’est pas la technologie qui est en cause, mais plutôt son utilisation et le contenu qu’elle véhicule. Donc, ce qui est illégal, ce sont les listes IPTV qui donnent accès à des chaînes pour lesquelles elles n’ont pas les droits de diffusion. En tout cas, une chose est sûre, l’IPTV a encore de beaux jours devant lui. Surtout que comparé à la télévision «traditionnelle» par câble et satellite, il présente de multiples avantages, tels que mettre en pause, enregistrer ou encore rembobiner un contenu.
Chady Chaabi