
La réunion prévue jeudi au Qatar a pour but d’opérer une fusion entre les groupes d’opposants installés à l’étranger et les rebelles combattant sur le terrain en Syrie.
Mais les rivalités au sein du Conseil national syrien (CNS) laisse redouter un échec de cette initiative.
Les représentants doivent discuter de la proposition de Riad Seif, membre influent de l’opposition, de former une nouvelle instance civile de 50 délégués qui désignera ensuite un gouvernement provisoire et assurera la coordination avec la branche armée de la révolte.
Les dirigeants du CNS redoutent de voir leur influence diluée dans cet organisme et plaident pour une instance élargie de 300 à 420 membres.
Le CNS affirme avoir procédé à des modifications internes en incluant en son sein plus de formations politiques et militaires, mais ses adversaires affirment que peu de choses ont réellement changé.
«La recomposition du Conseil ne s’est pas faite correctement. Ils ont juste enlevé quelques noms pour faire taire de vieilles critiques et les ont remplacés par leurs partisans. Beaucoup de factions n’ont pas été incluses», a dit à Reuters une source de l’opposition.
«Le CNS redoute de voir sa représentation et son influence réduites s’il accepte la proposition et cela signifierait pour lui de repartir de zéro», a expliqué un diplomate basé à Doha.
Le CNS réclame 22 des 50 sièges de la nouvelle assemblée qui doit élire un comité exécutif et un dirigeant.
En Syrie mais également sur la scène internationale, des voix reprochent au CNS de ne pas représenter justement les militants sur le terrain et d’être dominé par les Frères musulmans.
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a estimé la semaine dernière qu’il était temps de dépasser les vieux clivages et d’intégrer «ceux qui meurent sur la ligne de front».
Les rivalités entre religieux et laïcs ont fait échouer les précédentes tentatives de constituer un mouvement d’union et ces divisions dissuadent pour l’instant les Occidentaux d’offrir à la rébellion autre chose qu’un soutien moral.
«La proposition faite par Riad Seif est bonne, mais il ne nous appartient pas de dire si nous la soutenons ou si elle nous convient», a commenté le Premier ministre qatari, cheikh Hamad ben Djassim.
«Ce que nous soutenons est le fait qu’ils parviennent à une solution lors de cette réunion à Doha», a-t-il ajouté.
De son côté, le régime syrien, dont l’armée est bousculée par une rébellion de plus en plus audacieuse, a réduit ses ambitions territoriales pour se concentrer sur Damas, le centre de la Syrie et le pays alaouite, dans le nord-ouest, estiment les analystes.
L’objectif du régime, selon la majorité des experts, est de se maintenir sur des positions pour avoir une carte entre ses mains lorsque viendra le temps des négociations.