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L’article qui a fondé les poursuites diligentées contre elles dispose qu’«Est puni de l'emprisonnement de six mois à trois ans et d'une amende de 200 à 1.000 dirhams, à moins que le fait ne constitue une infraction plus grave, quiconque commet un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe ».
A ce propos, Omar Arbib, membre du bureau exécutif de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) et membre de la section locale de la même organisation à Marrakech-Ménara, nous a affirmé qu’il était prévu que les deux filles comparaissent devant le tribunal ce vendredi, mais les responsables de l’Association ont été surpris par le fait qu’elles aient été traduites devant la justice hier matin. Celle-ci a décidé de les relâcher en attendant leur comparution aujourd’hui.
«C’est une victoire», a clamé Omar Arbib en nous annonçant la bonne nouvelle. Il a, néanmoins, critiqué l’article 489 qui pénalise les relations «contre nature» entre les personnes du même sexe, tout en rappelant que l’AMDH avait maintes fois appelé à son abrogation et d’en faire de même concernant l’article 490 qui pénalise les relations sexuelles entre les personnes de sexe différent qui ne sont pas unies par les liens du mariage.
Notre interlocuteur a également mis en avant le fait qu’un communiqué commun, signé par plusieurs associations des droits de l’Homme et des associations féminines, a condamné l’arrestation de ces deux filles et l’application de l’article 489. Pour sa part, l’Association Union féministe libre (UFL) avait condamné vivement, dans un communiqué daté du 1er novembre courant, le traitement subi par les deux filles en question dans la prison.
D’aucuns se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé la justice à placer les deux jeunes filles en détention provisoire, alors qu’il aurait suffi de les poursuivre en état de liberté provisoire. C’est cette arrestation qui explique peut-être le fait que cette affaire trouve écho dans la presse internationale (El Pais, France Info…) en quête de la moindre affaire pour attenter à l’image du Maroc.
Il convient de rappeler que l’AMDH-Marrakech avait chargé un avocat pour défendre les deux jeunes filles.