Voici la traduction intégrale
du communiqué ayant sanctionné les travaux de la réunion
du 27 septembre 2014 :
«Les directions nationale, régionale et provinciale de l’Istiqlal et de l’Union socialiste des forces populaires, réunies ce 27 septembre 2014, se rappelant les luttes communes menées par les deux partis depuis des décennies, leur glorieuse histoire et les relations humaines et politiques pour lesquelles ont opté les leaders et les militants de l’USFP et du PI à travers la lutte nationaliste et les batailles permanentes pour la démocratie, la justice sociale et la dignité, évoquant aussi la Charte d’action commune, signée le 31 octobre 2013, qui avait défini le référentiel culturel et politique de l’alliance et de la coordination et établi la feuille de route pour ce projet, considèrent que la rencontre d’aujourd’hui est un maillon essentiel dans le processus d’application de l’alliance historique et stratégique annoncée par le communiqué daté du 15 juillet 2013.
Cette rencontre vise à donner un départ fort à la coordination aux niveaux régional, provincial et sectoriel, ainsi que sur le plan des organes parallèles des partis de façon à permettre à la Charte d’action commune d’avoir des piliers dans toutes les structures organisationnelles à travers le territoire national et les différents fronts des deux partis. Ce qui devrait également donner lieu à une alliance et une coordination horizontales regroupant l’ensemble des militantes et militants, dépassant le cadre central. D’autant que le pays exige une action conjointe de l’USFP et du PI, fiers d’appartenir à l’école nationale et démocratique, ainsi qu’à travers leur positionnement dans l’opposition pour préserver le pays de l’orientation allant à contre-courant de la démocratie, hostile aux classes populaires et qui vise à étendre son hégémonie sur la société et l’Etat dans le cadre d’un projet international et régional que l’expérience avait prouvé qu’elle mène inéluctablement au sous-développement, à la tension, aux divisions et à la destruction des nations.
Fondée sur ces référentiels, la rencontre des cadres des directions nationale, régionale et provinciale des deux partis annonce ce qui suit :
1-L’attachement au choix démocratique du fait que c’est un principe immuable chez les deux partis, et ce à travers la lutte pour l’opérationnalisation positive de la Constitution qui permet la possibilité de séparer et d’équilibrer les pouvoirs, l’édification d’un régime de monarchie parlementaire, l’indépendance de la justice, le respect des droits de l’Homme, la liberté d’expression et de presse, les droits des femmes, l’engagement à respecter le principe de la représentativité participative, la garantie du droit d’opposition comme cela est stipulé par la Constitution, la réalisation du développement économique et social, ainsi que l’action pour l’égalité et la justice…
En rappelant ces principes, le Parti de l’Istiqlal et l’Union socialiste des forces populaires expriment la déception du peuple marocain qui a hérité d’un gouvernement en deçà de la Constitution de 2011. Un Exécutif qui a œuvré via le parti qui le préside à avorter le développement démocratique qui était devenu plus que jamais possible, sauf que l’orientation rétrograde, ayant marqué l’expérience politique marocaine depuis les élections de novembre 2011, a fait reculer notre pays des années en arrière à différents niveaux politique, économique, social et culturel.
2-L’engagement à respecter les grands contrats nationaux, que ce soit en rapport avec le cadre institutionnel légal et constitutionnel ou en ce qui concerne l’intégrité territoriale, la récupération des territoires spoliés, la défense de la sécurité du pays et de sa stabilité quant aux dangers de l’extrémisme et du terrorisme qui le menacent. Notre pays avait prouvé qu’il est capable de contrer ces dangers grâce à l’unité nationale et la concordance autour des constances établies de façon claires par la Constitution de 2011 dans le cadre d’une vision globale et indivisible. Les deux partis poursuivront leur action dans ce cadre, tout en le préservant des orientations sélectives et étriquées adoptées par le parti majoritaire du gouvernement, ne devant déboucher que sur les catastrophes et l’anarchie.
3-Le soutien total du mouvement social à faire face à la cherté excessive, à la hausse des prix et à l’anéantissement des acquis sociaux, ce qui s’est traduit par les luttes syndicales, les différentes formes de manifestations de protestation entreprises par les classes populaires pour exprimer leur rejet de l’ensemble des mesures antisociales prises par le gouvernement. Des dispositions qui n’ont engendré que paupérisation sociale, reniement des engagements essentiels et inaliénables que les précédents gouvernements ont tenu à préserver en dépit des conjonctures difficiles qu’ils traversaient et les contraintes financières et économiques auxquelles ils devaient faire face assurant les équilibres sociaux et protégeant les classes défavorisées et moyennes, comme condition sine qua non pour le développement et la stabilité.
4-Mettent en garde contre la gravité de ces mesures impopulaires et leurs impacts sur la situation sociale, le développement économique ainsi que sur la stabilité, particulièrement à travers l’offensive menée contre les centrales syndicales qui souffrent aujourd’hui d’entraves sans précédent. Le chef du gouvernement s’attaque à leur droit constitutionnel de faire grève, sous prétexte que ces débrayages sont « politiques », recourant par la même à des pratiques des années de plomb que les Marocains ont cru révolues.
Dans ce sens, le gouvernement menace de défalquer les jours de grève des salaires des grévistes, une mesure illégale à travers laquelle il vise à terroriser et à faire pression sur les couches les plus démunies en vue de les soumettre à sa politique de paupérisation. Cet objectif n’a pas été atteint, puisque les grèves auxquelles la FDT, l’UGTM, l’ODT et le SNESUP ont appelé ont connu un succès retentissant.
5- Approuvent la teneur du communiqué conjoint, publié en juin dernier, à propos des prochaines élections. Les deux partis ont annoncé leur vision commune concernant ces échéances et rappelé que la revendication d’élections libres et transparentes a constitué, depuis l’indépendance, l’une des demandes principales des forces du Mouvement national et un principe fondamental parmi les revendications de la Koutla nationale et de la Koutla démocratique.
Les deux partis réitèrent leur volonté de faire face à tous les projets visant l’instrumentalisation de la religion et les nominations aux hautes fonctions à des fins électoralistes.
Dans le cadre de la moralisation de la vie politique, et le renforcement des partis politiques, les deux partis condamnent « la propension d’orientation et de mainmise préventive », et attirent l’attention sur le fait que toute forme de monopole aura des effets néfastes sur la stabilité politiques du pays, de même qu’ils demandent à ce que toutes les lois et décrets organisationnels liés aux prochaines échéances soient soumis au débat et à une concertation réelle et objet d’amendements de fond et non de rafistolage.
En concertation avec les organes régionaux, provinciaux et locaux et dans le cadre de la coordination commune, les deux partis vont œuvrer à unifier les points de vue sur les lois organisationnelles encadrant les prochaines échéances électorales et celles régissant la Région, tant au niveau du découpage et des prérogatives qu’au niveau des compétences des communes et leur relation avec le pouvoir de tutelle, outre les modes de scrutin et les lois, décrets et dispositions organisationnelles relatifs aux opérations électorales.
6- Appellent les structures nationales, régionales, provinciales et sectorielles des deux partis à plus de coordination et d’action commune. Non seulement à l’horizon des prochaines échéances électorales, mais également dans le but de présenter des alternatives démocratiques, de former un front social pour l’amélioration des conditions de vie des masses populaires, de faire face, aux côtés des mouvements de protestations, des syndicats, des associations des droits de l'Homme, des femmes et des jeunes, aux régressions sérieuses dans tous les domaines.
Et également afin de dénoncer l’orientation antidémocratique et antipopuliaire du gouvernement et l'exploitation de la religion dans le processus électoral. Mais aussi dans le but d’un travail commun au sein des organisations de la société civile et sur d’autres fronts tels que les conseils élus, les chambres professionnelles, et d'autres espaces d’actions politiques, économiques, sociales, culturelles, environnementales et associatives.
Outre ces fronts, les deux partis, aux côtés des forces de l’opposition, vont approfondir leur coopération au niveau du Parlement, en vue de la mise en œuvre démocratique de la Constitution et de contrecarrer la politique du gouvernement qui a échoué à tous les niveaux.
Tout en renouvelant leur alliance, l’USFP et le PI confirment que l’action commune qui les unit, constitue un engagement devant leurs militants et devant l’opinion publique, à poursuivre la lutte pour la démocratie réelle, l’intégrité territoriale du pays, la justice sociale, la dignité et l’égalité. Cela ne peut se concrétiser sans l’adhésion de l’ensemble des organes des partis à cette action militante, stratégique et historique.»