Après l'ONU, l’UE et 24 autres pays ont dénoncé une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable"Sous très forte pression pour mettre fin à 22 mois de guerre contre le Hamas, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé qu'Israël "autoriserait" les habitants de Gaza qui le veulent à quitter le territoire, soumis à un siège implacable depuis le début du conflit.
"Nous ne les poussons pas dehors, mais nous leur permettons de partir, et c'est ce qui se passe", a affirmé M. Netanyahu, interrogé lors d'une interview sur la chaîne de télévision internationale I24 News, à l'heure où l'armée israélienne se prépare à lancer une nouvelle phase de son offensive afin de vaincre le Hamas, qui avait déclenché la guerre en attaquant Israël le 7 octobre 2023.
De précédents appels israéliens et américains à une évacuation sous la contrainte des Gazaouis ont été vivement rejetés par la communauté internationale et par les Palestiniens.
Benjamin Netanyahu fait face à une pression croissante de son opinion publique qui s'émeut du sort des 49 otages encore retenus à Gaza, dont 27 sont morts selon l'armée israélienne, pendant qu'à l'étranger, les appels se multiplient pour mettre fin aux souffrances des plus de deux millions d'habitants du territoire palestinien.
Après l'ONU qui a averti du risque d'une "famine généralisée", l'Union européenne et 24 autres pays ont dénoncé mardi une situation de "famine" et une "détresse humanitaire" qui atteint "un niveau inimaginable", appelant à agir de manière "urgente" pour y mettre fin.
Dans ce contexte, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a déclaré mardi que Le Caire travaillait "activement" avec Doha et Washington pour tenter de remettre sur les rails un projet de cessez-le-feu de 60 jours.
"L'objectif principal est de revenir à la proposition initiale: instaurer un cessez-le-feu de 60 jours, avec la libération de certains otages et détenus palestiniens, ainsi que l'acheminement sans conditions et sans restrictions de l'aide humanitaire et médicale vers Gaza", a ajouté le ministre.
Le Hamas a confirmé dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi qu'une délégation dirigée par son négociateur en chef, Khalil al-Hayya, était arrivée au Caire en vue de discussions avec l'Egypte pour "mettre fin à la guerre à Gaza" et "faciliter l'entrée de l'aide humanitaire" notamment.
Après une trêve de deux mois rompue à la mi-mars, de nouvelles négociations indirectes menées à Doha par les trois pays médiateurs avaient échoué en juillet.
Selon une source palestinienne ayant connaissance du dossier, "les médiateurs sont en train de formuler une nouvelle proposition d'accord global de cessez-le-feu", prévoyant la libération, "en une seule fois", de tous les otages.
Les otages n'ont pas été mentionnés dans le communiqué du Hamas.
A Gaza, la Défense civile a annoncé mardi la mort de 33 Palestiniens tués par des frappes israéliennes.
"Le bombardement est extrêmement intense depuis deux jours. A chaque frappe, le sol tremble. Il y a des martyrs sous les décombres que personne ne peut atteindre car les tirs n'ont pas cessé", a témoigné Majed al-Hossary, un habitant de Zeitoun.
Israël avait annoncé vendredi un plan pour prendre le contrôle de la ville de Gaza, située dans le nord du territoire, et de camps de réfugiés voisins, sans fournir de calendrier.
Benjamin Netanyahu avait affirmé dimanche qu'Israël contrôlait militairement "70 à 75%" de la bande de Gaza et qu'il restait à prendre la ville de Gaza ainsi que des secteurs du centre du territoire.
Le plan "ne vise pas à occuper Gaza, mais à la démilitariser", a-t-il dit, énumérant les objectifs d'Israël: "Premièrement, désarmer le Hamas. Deuxièmement, tous les otages sont libérés. Troisièmement, Gaza est démilitarisée. Quatrièmement, Israël exerce un contrôle de sécurité prépondérant. Et cinquièmement, une administration civile pacifique non israélienne".
L'attaque du 7 octobre 2023 a entraîné du côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Les représailles israéliennes à Gaza ont fait 61.599 morts, majoritairement des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.