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"Projet abandonné": sous la pression du voisinage, un organisme de services sanitaires de la banlieue de Tokyo finit par renoncer à ouvrir une crèche, plongeant dans l'embarras des parents parfois forcés de faire une croix sur leur travail faute de pouvoir faire garder leur petit.
Dans un Japon où les plus de 65 ans représentent près de 27% de la population et les moins de 15 ans deux fois moins, un nombre croissant de personnes âgées ou sans enfant ne tolèrent plus le bruit et les jeux des plus jeunes. Ces cas ne sont pas rares et ne font qu'aggraver une pénurie structurelle de lieux d'accueil et allonger les listes d'attente.
Au moins 50 inaugurations de jardins d'enfants ont été reportées ou annulées au premier semestre 2016, dont 13 du fait de l'opposition des riverains, selon des données préfectorales compilées par le journal Asahi.
Le Premier ministre Shinzo Abe a pourtant fixé aux Japonaises le double objectif d'avoir plus d'enfants, pour freiner le déclin de la population, et d'entrer dans le monde du travail afin de combler le manque de bras d'un archipel qui rechigne à accueillir des immigrés.
Paroles d'une classe dirigeante essentiellement masculine, estiment nombre de celles qui se sont penchées de près sur la question.
"Le gouvernement s'intéresse aux femmes uniquement en tant que potentielle main-d'oeuvre", regrette l'essayiste Hiroko Inokuma, auteure de plusieurs ouvrages sur ce problème de garde des tout-petits dont elle a pris conscience il y a 20 ans après la naissance de son premier enfant.
"On a laissé trop longtemps ce souci de côté, mais aujourd'hui il s'aggrave à mesure qu'augmente la proportion de foyers dont les deux parents doivent travailler pour pouvoir manger", renchérit sa consoeur Atsuko Hida, spécialiste de la pauvreté des mères.
Or beaucoup de femmes qui voudraient reprendre leur place au travail après la naissance d'un enfant ne le peuvent pas parce qu'elles n'ont personne "de confiance" pour le garder, insiste Mme Hida. Et nombreuses sont celles qui, pour pouvoir travailler, vont jusqu'à se priver d'avoir un enfant, d'où un indice de fécondité de 1,4 alors qu'il devrait être de 2,1 pour assurer le renouvellement des générations.
Les "nounous" n'existant pour ainsi dire pas au Japon, l'idéal est d'obtenir une place dans les quelque 24.000 crèches agréées (publiques ou privées) qui accueillent déjà plus de 2,3 millions d'enfants, de 0 à 5 ans. Subventionnées par les pouvoirs publics, elles sont soumises à des règles strictes (nombre d'adultes et surface par enfant, suivi de santé, exercices d'évacuation en cas de séisme ou tsunami). Mais le personnel qualifié manque car le métier, mal payé et épuisant, n'est pas attrayant. Et la pénurie de surfaces disponibles conduit à construire des crèches là où on n'imaginerait pas habiter: sous les voies de chemins de fer, à l'emplacement d'un ex-commerce plusieurs fois saccagé par des voitures ayant raté le virage, etc.
Dans un Japon où les plus de 65 ans représentent près de 27% de la population et les moins de 15 ans deux fois moins, un nombre croissant de personnes âgées ou sans enfant ne tolèrent plus le bruit et les jeux des plus jeunes. Ces cas ne sont pas rares et ne font qu'aggraver une pénurie structurelle de lieux d'accueil et allonger les listes d'attente.
Au moins 50 inaugurations de jardins d'enfants ont été reportées ou annulées au premier semestre 2016, dont 13 du fait de l'opposition des riverains, selon des données préfectorales compilées par le journal Asahi.
Le Premier ministre Shinzo Abe a pourtant fixé aux Japonaises le double objectif d'avoir plus d'enfants, pour freiner le déclin de la population, et d'entrer dans le monde du travail afin de combler le manque de bras d'un archipel qui rechigne à accueillir des immigrés.
Paroles d'une classe dirigeante essentiellement masculine, estiment nombre de celles qui se sont penchées de près sur la question.
"Le gouvernement s'intéresse aux femmes uniquement en tant que potentielle main-d'oeuvre", regrette l'essayiste Hiroko Inokuma, auteure de plusieurs ouvrages sur ce problème de garde des tout-petits dont elle a pris conscience il y a 20 ans après la naissance de son premier enfant.
"On a laissé trop longtemps ce souci de côté, mais aujourd'hui il s'aggrave à mesure qu'augmente la proportion de foyers dont les deux parents doivent travailler pour pouvoir manger", renchérit sa consoeur Atsuko Hida, spécialiste de la pauvreté des mères.
Or beaucoup de femmes qui voudraient reprendre leur place au travail après la naissance d'un enfant ne le peuvent pas parce qu'elles n'ont personne "de confiance" pour le garder, insiste Mme Hida. Et nombreuses sont celles qui, pour pouvoir travailler, vont jusqu'à se priver d'avoir un enfant, d'où un indice de fécondité de 1,4 alors qu'il devrait être de 2,1 pour assurer le renouvellement des générations.
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