Jane Campion superstar

La cinéaste néo-zélandaise préside le jury du 67èmeFestival de Cannes, du 14 au 25 mai

Vendredi 17 Janvier 2014

Jane Campion superstar
Une  femme prend le pouvoir à Cannes, ont titré certains quotidiens français, en cette deuxième  semaine de janvier 2014. Une “prise de pouvoir” qui arrive à point nommé, puisque  cette  Néo-Zélandaise de 60 ans,  aux longs cheveux gris blond, reste un cas unique dans l’histoire du septième art. Elle est  la seule  cinéaste  à être détentrice de deux Palmes d’or. La première en 1986, pour son court-métrage “Peel”, et la seconde, en 1993, pour “La Leçon de piano”, qui lui a valu également l’Oscar du meilleur scénario.
Née le 30 avril  1954, à Wellington, d’une mère comédienne, et d’un père directeur de théâtre, et grand amateur de Shakespeare,  Jane Campion, qui rêvait de devenir peintre, a d’abord étudié l’anthropologie, à l’université, avant de bifurquer vers le cinéma, dans les années 80. Féministe,  pacifiste, et passionnée de littérature romantique anglo-saxonne, cette réalisatrice qui avait tenté, sans y parvenir, de vivre dans une solitude profonde, dans la forêt néo- zélandaise, a su filmer  des femmes profondément seules. Des êtres qui ont du mal à communiquer, et donc à s’épanouir. 
A l’image d’Ada, dans “La Leçon de piano”. Une femme meurtrie par le destin, et qui ne s’exprime plus que par les gestes. Devant rejoindre son nouvel époux, dans une contrée lointaine, elle tient à transporter son piano, mais se heurte au refus catégorique de ce mari inflexible. Et c’est ainsi que le piano échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant accepter cette perte, la jeune femme se voit obligée d’accepter le marché que lui propose ce voisin dépravé: récupérer son piano, touche par touche, en se soumettant à ses désirs. Rappelons que la comédienne Holly Hunter, qui a incarné  le rôle de la jeune Ada, dans ce film,  a raflé l’Oscar de la meilleure actrice, pour sa formidable interprétation.

Après “La Leçon de piano”, Jane Campion va poursuivre sa galerie de personnages féminins exceptionnels, avec  “Portrait de femme”, adapté du roman de Henry James. Nicole Kidman y tient le rôle inoubliable d’Isabel Archer, jeune Américaine en visite chez des cousins anglais. Nous sommes dans les années 1800, et l’entourage de la jeune femme est choqué par son esprit libre et aventureux, refusant toutes les conventions sociales. 
Le cousin Ralph (Martin Donovan), phtisique incurable, aime en secret la jeune Isabel, qui n’hésitera pas à partir à Florence où elle se trouvera liée à un homme tyrannique et manipulateur. On voit bien que cette grande cinéaste, à la longue silhouette, a bâti sa carrière sur des portraits de femmes qui sont constamment en quête d’épanouissement. Et donc de liberté. 

Mehdi Ouassat

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