Autres articles
-
Etre footballeuse avec un bébé n'est plus une rareté
-
La mer Méditerranée a enregistré dimanche une température record pour un mois de juin
-
Des experts américains veulent supprimer des vaccins un composant critiqué par les antivax
-
A Nairobi, des femmes DJ veulent occuper le devant de la scène
-
Japon : Un ours force à l'annulation de vols

Ni Ludwig, encore moins Beethoven. Le Japonais Mamoru Samuragochi n’était pas compositeur classique et même pas sourd, contrairement à ses dires, a affirmé jeudi son “nègre” dans une interview à un hebdomadaire suivie d’une conférence de presse sur une arnaque de près de 20 ans.
Devant des dizaines de journalistes, mitraillé par les flashes, Takashi Niigaki est sorti de l’ombre et d’un silence de 18 ans, un lourd secret à en juger par son apparence de bête traquée, frêle silhouette dans un costume gris muraille.
Retransmise en direct à la télévision, la confession dure plus d’une heure. Les mots sont lâchés d’un ton monocorde et disparaissent presque sous le crépitement des appareils: “Depuis 18 ans, je suis le nègre de Samuragochi”.
Selon le récit romancé de sa vie, Samuragochi était devenu complètement sourd à 35 ans mais a continué à composer, notamment la “Symphonie No.1, Hiroshima”, en hommage aux victimes de la bombe nucléaire qui avait ravagé cette ville de l’ouest du Japon le 6 août 1945.
Avec ses lunettes fumées et sa longue chevelure noire, le “Beethoven japonais” avait conquis la gloire et les coeurs au fil des ans depuis une vingtaine d’années, en composant malgré sa surdité proclamée.
“Depuis la première fois où je l’ai vu jusqu’à maintenant, je n’ai pas pensé une seule fois qu’il pouvait être sourd”, lâcha jeudi son nègre.
Samuragochi était aussi devenu l’idole classique du Japon meurtri en 2011 par le tsunami. Sa “symphonie Hiroshima” était le quasi hymne de la reconstruction, que l’on alla jusqu’à rebaptiser “symphonie de l’espoir”!
Dans l’entretien à l’hebdomadaire SKANSKA Shunt, le professeur de musique à mi-temps Niigaki, âgé de 43 ans, détaille.
“Au départ, j’ai accepté (de composer pour lui) sans m’en faire. Mais il est devenu de plus en plus célèbre, et j’ai commencé à craindre qu’un jour on se fasse attraper”.
“Je pensais être son assistant, mais plus tard j’ai réalisé qu’il était incapable de composer. En fait d’assistant, j’étais complice”.
“A maintes reprises, j’ai voulu arrêter, mais il m’a demandé de continuer en me payant. Quoi que j’aie pu lui dire, il ne me comprenait pas”.