Gerrard à la recherche d'un second souffle européen

Nommé capitaine de l'Angleterre à l'Euro-2012, Steven Gerrard est à la recherche d'un second souffle en sélection qui lui permettrait d'échapper à l'atmosphère déprimante de son club de toujours, Liverpool, englué dans une des pires périodes de son histoire.
Les "Reds" ont terminé huitièmes du championnat, très loin de la Ligue des champions dont ils seront privés pour la troisième année d'affilée. Malgré la victoire en Coupe de la Ligue, premier trophée du club depuis six ans, Gerrard a dû assister au limogeage de l'entraîneur Kenny Dalglish, l'idole de sa jeunesse.
Même s'il n'a pas eu le rayonnement de ses grandes années, il serait injuste de faire porter au milieu de terrain, bientôt âgé de 32 ans, la responsabilité de l'échec de Liverpool.
Poursuivi depuis deux ans par les blessures, aux adducteurs puis à la cheville, le milieu de terrain n'a vraiment commencé sa saison que fin novembre, alors que les affaires du club de la Mersey n'étaient pas bien engagées.
Elles n'ont fait que se détériorer après son retour, mais il a été personnellement l'un des rares à surnager en marquant cinq buts en douze matches de Premier League et en abattant toujours plus que sa part de travail pour une équipe qui n'avait pas fini avec un total de points aussi faible depuis 58 ans.
Gerrard est revenu en sélection en février, à l'occasion d'un match amical perdu à Wembley contre les Pays-Bas (3-2), mais le sélectionneur par intérim Stuart Pearce a d'abord préféré nommer Scott Parker comme capitaine à la place de John Terry, destitué par la Fédération anglaise (FA) pour une affaire de racisme.
Le milieu de terrain de Tottenham étant incertain pour l'Euro à cause d'un problème au tendon d'Achille, le successeur -- permanent lui -- de Fabio Capello, Roy Hodgson, s'est tourné vers l'homme de Liverpool pour prendre la suite du controversé défenseur de Chelsea.
Ce choix ne tombait pas sous le sens compte tenu de l'effacement relatif de "Stevie" et des "Reds" depuis deux saisons, d'autant qu'il risquait de rappeler de mauvais souvenirs aux joueurs et aux supporteurs. Lors du fiasco de la Coupe du monde en Afrique du Sud, c'est déjà Gerrard qui s'était substitué à Terry, puni pour une précédente incartade.
Son troisième Euro
Roy Hodgson aurait pu promouvoir le gardien Joe Hart, champion d'Angleterre avec Manchester City. Il a préféré trancher en faveur d'un joueur qu'il connaît bien, pour l'avoir eu sous ses ordres lors de son passage à Liverpool en 2010, et qui conserve une grande influence dans le vestiaire anglais, malgré les déboires de son club.
Si sa fameuse frappe a été un peu moins efficace ces derniers temps, le deuxième joueur le plus capé de l'équipe avec 90 sélections, soit trois de moins qu'Ashley Cole, n'a jamais été pris en défaut sur son sens du combat et sur son engagement pour l'équipe nationale.
Gerrard a déjà annoncé qu'il ne comptait pas mettre un terme à sa carrière internationale après ce qui sera son troisième Euro.
"Je comprends qu'à mon âge les gens commencent à me demander si je compte arrêter pour me concentrer sur Liverpool, mais je ne vois pas les choses de cette manière. Je n'aurai pas à faire ce genre de choix", a assuré le milieu de terrain, auteur de 19 buts en sélection depuis ses débuts il y a douze ans contre... l'Ukraine.