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"Les Français qui ont vu ce match n'en sont pas sortis indemnes", dit à l'AFP Tronchet, 14 ans à l'époque, scénariste de bande dessinée qui a publié "Les Fantômes de Séville" en mai. Sur la couverture, l'image qui reste dans toutes les mémoires: le gardien Harald Schumacher percutant à pleine vitesse Patrick Battiston, sorti sur une civière, sérieusement blessé, sans que l'arbitre n'y trouve à redire. La BD, dessinée par Jérôme Vouvray, est une "enquête journalistique fictive", et loufoque. Un mordu de foot, Didier, y interroge tous les grands acteurs de cette rencontre pour prouver une théorie qui expliquerait tout. Schumacher et Battiston, l'arbitre, le maître à jouer Michel Platini, le sélectionneur Michel Hidalgo...
"En vérité ça n'a pas été possible de tous leur parler, et tant mieux: ça m'a permis de déborder du cadre strict de leurs déclarations. Par la fiction, on parvient à une compréhension du réel plus fine", explique l'auteur. Cette défaite en demi-finale aux tirs au but, après avoir mené 3-1 en prolongation, reste très présente dans la mémoire collective. Et beaucoup de Français y repenseront mardi lors d'un France-Allemagne pour l'Euro2020. "Battiston, on lui a déjà dit: +Tiens, c'est votre anniversaire aujourd'hui, 8 juillet!+ Les gens commémorent le jour où il s'est fait fracasser sur un terrain", témoigne Tronchet. Pour Olivier Guez, romancier qui avait 8 ans en 1982, ce Mondial en Espagne était le premier. "Pour tout amoureux du foot, la première Coupe du monde sera toujours la plus merveilleuse, la plus émouvante", confie l'auteur d'un recueil sur le football sorti en mai, "Une passion absurde et dévorante". Mais "cette demi-finale, je ne la vois pas. Je suis dans une colonie de vacances où il n'y a pas de télé. Donc pas de France-Allemagne. J'apprends quelques jours plus tard que les Bleus ont perdu, par une lettre de mon père. Et depuis, j'ai toujours refusé de voir ce match", raconte-t-il.
"Je pense que pour la dernière fois, la France accepte que l'idée de participer est superbe, qu'une défaite peut être magnifique. Un changement culturel s'opère après 82", explique ce passionné de ballon rond qui dit soutenir l'équipe de France, qu'il "aime beaucoup", quand "elle pratique un beau jeu". Car sinon, "mon péché mignon c'est le football sud-américain, argentin et uruguayen essentiellement". On comprendrait mal aujourd'hui la Une, reproduite dans la BD "Mon album Platini", du journal L'Equipe le lendemain du match: "FABULEUX!"
Pour l'auteur de ce livre, l'historien Sylvain Venayre, 12 ans à l'époque, "ce qui était magnifique avec cette équipe, c'est qu'ils menaient 3-1 et ils continuaient à attaquer. Plus jamais une équipe ne fera cette erreur, avec l'argent qui est en jeu. Séville, c'est la fin d'un certain amateurisme". Sorti en avril, "Mon album Platini" convoque, outre le célèbre numéro 10 des Bleus, des morts illustres pour refaire l'histoire de ce match: Michel Hidalgo, le commentateur Thierry Roland, mais aussi l'inventeur de la psychanalyse Sigmund Freud, qui pose les questions qui dérangent.
"C'est amusant par exemple de voir que Platini dans sa carrière de dirigeant a milité fermement contre l'arbitrage vidéo, alors que quand on repense à la faute de Schumacher, ça aurait tout changé", relève Sylvain Venayre. Mais pas le choix: il faut accepter ce scénario cruel. "C'était l'apprentissage de l'injustice, et France-Allemagne 82 est resté notre référence. Pour ma génération, plus le temps passe, plus ça l'est. On se rend compte qu'on ne reverra jamais un tel match".
Programme du lundi
17h00 : Pologne-Slovaquie (Groupe E)
20h00 : Espagne-Suède (Groupe E)