Des dividendes de 2.000 dollars versés aux Américains à des prêts immobiliers sur un demi-siècle, le président a évoqué diverses possibles réformes alors que les démocrates ont enregistré des succès électoraux la semaine dernière et ont largement utilisé la récente paralysie budgétaire pour remettre l'inépuisable thème du pouvoir d'achat sur le devant de la scène politique.
"Je ne veux pas entendre parler du coût de la vie", a rétorqué l'ancien promoteur immobilier milliardaire à des journalistes qui lui posaient des questions sur le sujet. Pour lui, le responsable de l'inflation est son meilleur ennemi, son prédécesseur Joe Biden.
Sa base le pousse pourtant à réagir, les républicains semblant reconnaître l'importance de cette thématique qui pourrait bien leur nuire lors des élections législatives de mi-mandat de novembre 2026.
La Maison Blanche a tenu à souligner cette semaine les mesures prises par Donald Trump pour faire baisser les prix des produits de première nécessité comme l'essence et les oeufs, ainsi que l'annonce d'un accord visant à réduire les prix de certains médicaments pour maigrir.
Le président s'apprête aussi à accroître ses déplacements à l'intérieur du pays très prochainement afin de promouvoir son message économique, a fait savoir à l'AFP un responsable de la Maison Blanche qui a requis l'anonymat.
D'autant plus que Donald Trump se targue régulièrement de ses prouesses économiques et que, comme toute personnalité américaine, il se souvient des paroles du stratège démocrate James Carville expliquant sans fard les raisons de la victoire de Bill Clinton en 1992: "C'est l'économie, abruti!".
L'une des propositions les plus marquantes de Donald Trump a été faite ce week-end sur les réseaux sociaux, lorsqu'il a proposé de verser 2.000 dollars à chaque Américain, financés par les droits de douane qu'il a imposés tous azimuts à travers le monde. Sans plus de détails.
Ce projet rappelle les chèques de relance à l'effigie de Donald Trump qu'il avait envoyés pendant la pandémie de Covid. Mais les chiffres suggèrent qu'il faudra peut-être attendre un certain temps avant que les chèques de dividendes des droits de douane n'arrivent dans les boîtes aux lettres des Américains.
Donald Trump l'assure, les droits de douane rapportent "des milliers de milliards de dollars". Mais les données du gouvernement américain montrent que les recettes douanières, incluant les droits de douane, ont augmenté de 179 milliards de dollars entre janvier et septembre de cette année.
Et la Cour suprême examine actuellement la légalité de ces taxes imposées par le président, alors qu'elles relèvent de la compétence du Congrès.
La porte-parole de Donald Trump, Karoline Leavitt, a insisté sur le fait que la Maison Blanche était "déterminée" à verser ces dividendes, ajoutant toutefois qu'aucun calendrier n'avait été établi.
La suggestion la plus controversée du président, là encore annoncée sur les réseaux sociaux, a été de donner aux propriétaires la possibilité de contracter des prêts hypothécaires sur 50 ans, au lieu de la durée maximale actuelle de 30 ans.
"Ce n'est pas si compliqué", a estimé Donald Trump sur la chaîne Fox News. "Ça veut seulement dire que vous payez moins chaque mois, mais sur une plus longue période", a-t-il dit.
Colère de certains dans sa base MAGA (sigle en anglais de son fameux slogan "Rendre sa grandeur à l'Amérique"). Car cette réforme reviendrait, sur le long-terme, à une augmentation des intérêts payés par les propriétaires aux banques.
Selon des médias américains, même des membres clés du personnel de la Maison Blanche fulminent.







