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Face au coronavirus, les universités britanniques limitent la casse


Libé
Dimanche 4 Octobre 2020

Loin de sa Guinée Equatoriale natale,Agnesrévise dansla bibliothèque de l'université anglaise de Coventry, bien décidée à poursuivre ses coûteuses études malgré les strictes restrictions liées à la maladie deCovid-19 et des enseignements partiellement dispensés en ligne.

Contrairement à cette ancienne Miss Guinée Equatoriale, ces contraintes et les difficultés de voyager en pleine pandémie ont rebuté nombre d'aspirants étudiants étrangers pour la rentrée de septembre à Coventry, ville du centre de l'Angleterre au riche passé industriel

Al'instar d'autres établissements, l'université estime limiter la casse redoutée. Car le monde universitaire britannique, aux prestigieusesinstitutions attirant des élèves du monde entier, craignait de chavirer avec la fuite de ces étudiants aux frais de scolarité majorés, qui représentent une source essentielle de revenus. "Cela n'a pas été facile pour moi. J'ai passé la pandémie loin de ma famille, mon isolement a été d'autant plus difficile" durant le confinement, explique à l'AFP Agnes Genoveva Cheba Ade, 26 ans, qui étudie les sciences économiques depuis 2017. "J'ai parfois lutté contre l'anxiété et la dépression et je me sentais un peu submergée", raconte-t-elle. Mais "je viens d'une famille modeste et donc le fait d'être ici à l'université aujourd'hui (...), c'est vraiment quelque chose que je dois chérir tous les jours".

Sur le campus, où les cours ont repris mi-septembre partiellement en ligne et en personne, lesrappels à l'indispensable distanciation physique sont omniprésents. Pour accéder à la bibliothèque, en suivant un strict parcours à sens unique ponctué de stations de gel désinfectant, il faut désormaisréserversa place puis désinfecter son poste de travail avec des lingettes mises à disposition. Le port du masque y est "encouragé" mais pas obligatoire. La vie sociale est désormais très encadrée. Les activités de bienvenue pour les nouveaux étudiants étrangers se déroulent en partie de manière virtuelle, un "défi" pour socialiser dans un universtotalement nouveau, explique à l'AFP George Okata, chargé des étudiants internationaux au sein de l'association étudiante de Coventry. Jusqu'à présent, l'université n'a pas connu de foyer de nouveau coronavirus, malgré la résurgence de l'épidémie qui a fait environ 42.000 morts au Royaume-Uni, le pire bilan en Europe. Dans d'autres établissements, la rentrée s'est accompagnée de contaminations contraignant des centaines d'étudiants à s'isoler

Lesrestrictions ontrefroidi beaucoup d'étudiants internationaux. A Coventry, les arrivées de nouveaux étudiants ont diminué de moitié en septembre, selon Ian Dunn, doyen de l'université qui accueille quelque 35.000 jeunes, dont un tiers d'étrangers. Mais "les candidatures étaient très élevées, et les gens reportent le moment où ils veulent commencer", avec des rentrées organisées également en janvier et en mai, nuance-til auprès de l'AFP. "Le mois de janvier semble positif" et "nous avons de solides réserves nous permettant d'affronter des tempêtes comme celle-ci".

Loin dessombres prédictions qui faisaient état au printemps d'un possible effondrement des inscriptions des étudiants étrangers cette année, l'UCAS, organisme attribuant les places, a constaté une hausse de 9% des admissions pourles étudiantsinternationaux en premier cycle (mais une baisse de 2% pour les Européens). La pression financière persiste malgré toutsurles universités, qui investissent massivement pour développer un enseignement en ligne de qualité et doiventse préparer au choc de l'après-Brexit. "Cela ne signifie pas nécessairement que toutes ces personnes vont effectivement venir", souligne Nick Hillman, du Higher Education Policy Institute (HEPI), un centre de réflexion surl'enseignement supérieur, interrogé par l'AFP. De plus, "beaucoup d'étudiantsinternationaux sont des étudiants de troisième cycle", précise-t-il, et la crainte est forte aussi de voir les abandons grimper, l'expérience universitaire ne répondant plus aux attentes.

"Il n'est toujours pas totalement clair combien d'étudiants internationaux ayant reçu une offre viendront cet automne, et nous avons peu de temps pour convaincre les candidats indécis qu'ils peuvent venir étudier au Royaume-Uni en toute confiance", abonde un porte-parole de Universities UK (UUK), l'organisation représentative des universités britanniques. Certains établissements, à l'instar de la Queen's University de Belfast, ont décidé de recourir à la manière forte, affrétant un vol pour amener des centaines d'étudiants chinois, selon le journal The Times.

Le bétail africain a prospéré grâce à l'apport d'un cousin asiatique

Le bétail africain, essentiel à l'économie de nombreuses populations du continent, a prospéré grâce au croisement avec une espèce d'origine asiatique, qui lui a permis de supporter des climats divers et des attaques sanitaires éprouvantes, selon une étude parue lundi.

De nos jours, la majorité des boeufs africains sont des races à bosse, issues du croisement de deux espèces d'origine distincte, Bos taurus et Bos indicus. On trouve des traces de la première, qui est dépourvue de bosse, dans l'actuel Soudan dès 7.000 ans avant notre ère. Ses membres ont gagné ensuite la corne du continent et l'Afrique de l'ouest.

La deuxième espèce, couramment appelée zébu et dotée d'une bosse, n'est arrivée que bien plus tard, environ 700 ans après le début de notre ère, débarquée sur les rives de la mer Rouge et de l'océan indien à la faveur de l'islamisation de la corne de l'Afrique. Il a fallu au moins deux ou trois siècles pour que la nature et les déplacements de populations pastorales fassent le reste, selon les auteurs de l'étude publiée dans Nature Genetics. Un de ses co-auteurs, Steve Kemp, professeur en génétique tropicale à l'Université d'Edimbourg, a qualifié ce croisement de "coup de fouet de l'évolution", en décuplant l'adaptabilité de ces animaux à un environnement difficile. De Bos taurus, les descendants ont hérité de traits génétiques leur conférant une bonne résistance aux climats chauds humides, et une tolérance à une maladie parasitaire véhiculée par la mouche tsétsé, la trypanosomiase. Plus connue sous le nom de maladie du sommeil, elle reste un fléau, dans ses différentes formes, pour les bovidés comme pour les humains.

Pour sa part, Bos indicus a transmis à leur descendance commune une bonne résistance au climat chaud mais sec, typique de la corne de l'Afrique, ainsi qu'aux attaques de tiques. L'importance du bétail dans l'économie pastorale africaine reste majeure, souligne l'étude, en rappelant qu'il procure alimentation, engrais, et source d'énergie, sans oublier son rôle fréquent de dot pour les mariages.

Les auteurs de l'étude "recommandent de nouveaux croisements de bétail africain avec des races exotiques comme l'une des voies à suivre pour garantir la sécurité alimentaire du continent". L'étude a été menée par une équipe internationale d'universitaires d'AddisAbeba, Nairobi, Khartoum, Séoul, Edimbourg et Uppsala. Ils ont étudié le génome de 172 boeufs appartenant à seize races, dont les très répandues sanga, zanga et zébu africains.


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