Infatigable, increvable, indébordable. Achraf Hakimi maîtrise le côté droit du Paris Saint-Germain à la perfection. Aussi bien défensivement qu’offensivement, il est toujours présent. Jamais avare d’efforts, le Marocain ne s’arrête pas de courir, et à vrai dire, cela se voit.
Lorsque l’on allume la télé pour regarder le PSG, il crève l’écran dans un collectif plus qu’huilé. Un coup en position de 9, un autre ailier ou encore défenseur droit, Hakimi aime se surpasser. Une chose qui a totalement évolué depuis l’arrivée de Luis Enrique. Son prédécesseur, Christophe Galtier, l’affirme à Ici Île-de-France en amont de la finale de la Ligue des champions : « Lors de mon passage, il était très difficile pour lui de s’exprimer parce que le jeu ne penchait pas à droite, il penchait à gauche et il était évidemment frustré de ne pas pouvoir s’exprimer. »
Mais avec le tacticien espagnol, le jeu penche de tous les côtés. Lorsque Nuno Mendes attaque, Hakimi défend et reprend son souffle, pour mieux repartir sur l’action suivante. Une parfaite maîtrise du collectif qui pousse tous les joueurs à se surpasser et à montrer leur meilleur niveau de jeu. Et quand rien ne va au Paris Saint-Germain, l’équipe peut toujours compter sur son éclair côté droit pour débloquer la situation. Pas besoin de remonter à loin pour s’en souvenir : le n°2 parisien a ouvert le score sans célébrer face à son ancienne équipe lors de la finale de la Ligue des champions.
L’homme du début de saison européen côté parisien
Mais cette efficacité n’est en rien le coup d’un soir. Ainsi, il faut se rappeler à quel point les hommes de Luis Enrique ont marché sur des œufs pendant toute la phase de ligue. Lors du premier match, face à Gérone, à domicile, il aura fallu une erreur du gardien Paulo Gazzaniga pour l’emporter sur le plus petit des scores. Rebelote au match suivant : dans la plus grande des compétitions européennes, le club de la capitale reste muet et impuissant contre les Gunners d’Arsenal. C’est à la 55e minute du troisième match, alors que le PSG est mené 1-0 à domicile par le PSV, qu’Achraf Hakimi déclenche une frappe de loin qui trompe le gardien. Le premier but d’un joueur du PSG dans la compétition.
Achraf Hakimi a contribué à la remontée au classement du Paris Saint-Germain. A l’aube de la sixième journée, les hommes de Luis Enrique étaient dans la zone d’élimination. Avec deux passes décisives en 90 minutes face à Salzbourg, le Lion de l’Atlas a montré la voie à son équipe, lançant une dynamique positive à Paris, qui ne s’est jamais arrêtée depuis. Lui qui a prolongé avec le PSG jusqu’en 2029 a pris de l’ampleur au fur et à mesure que les matchs se sont enchaînés.
Présent dans les grands rendez-vous
En dehors de ses performances au début de la campagne européenne, Hakimi a été l’un des moteurs de l’équipe durant toute la saison, en Europe comme en France, conclue par le prix Marc-Vivien Foé, récompensant le meilleur joueur africain de Ligue 1. Il figure également dans l’équipe type de la saison. Au cours des 34 journées de championnat, il a commencé 71 % des rencontres, pour un total de quatre réalisations et huit passes décisives. En finale de la Coupe de France, il inscrit le troisième but, scellant définitivement les chances du Stade de Reims, déjà amoindries par le doublé de Bradley Barcola. Mais ce qui marquera le plus les esprits, c’est son retour défensif à la 90e minute, alors que le PSG est déjà assuré de remporter sa seizième Coupe de France. Un retour qui démontre à quel point le joueur formé au Real Madrid est prêt à mouiller le maillot. Un retour qui illustre l’implication collective de l’équipe. Un retour qui symbolise tout ce que Luis Enrique a su inculquer à ce groupe.
En conférence de presse après le match contre Angers (victoire 1-0), synonyme de titre de champion, l’entraîneur espagnol déclarait : « Hakimi est un latéral et un milieu de terrain. Je pense qu’un profil d’entraîneur comme le mien lui convient très bien. Un entraîneur qui pense à attaquer et défendre de manière agressive. Il est toujours là pour aider, que ce soit sur les phases d’attaque, de défense ou de pressing. Il est le joueur qui a joué le plus de minutes cette saison, et je suis très heureux de l’avoir dans mon équipe».
Le meilleur latéral droit d’Europe
En Ligue des champions, le plus grand des baromètres, Achraf Hakimi excelle. Cette saison, il a démarré les 17 matchs du PSG, a joué 99 % du temps, et n’a été remplacé qu’une seule fois, à la 70e minute contre Stuttgart, alors que son équipe menait déjà 4-0. Il aura marqué à quatre reprises et délivré cinq passes décisives, contribuant, au total, à 21 % des buts du club de la capitale dans la compétition, et aura été élu homme du match à deux reprises : contre le PSV en phase de groupes et contre Arsenal lors de la demi-finale retour. En plus de la finale, le Marocain aura d’ailleurs marqué en finale de Ligue des champions, mais également en demi-finales face à Arsenal, tout comme au tour précédent contre Aston Villa.
Pour résumer tout ça par une statistique, le site Fbref avance que Hakimi est le latéral en Europe qui crée le plus d’actions amenant à un tir, avec une moyenne de 4,52 actions par 90 minutes. Il est également le joueur à son poste qui tente le plus de passes. Pour son sélectionneur en équipe nationale, Walid Regragui, Hakimi « serait indispensable partout, pas qu’au Maroc. Il l’est déjà au PSG, et je pense qu’il le serait dans tous les clubs du monde », a-t-il confié dans un entretien accordé à la radio RFI. Surtout, cette prédisposition à être décisif et sa polyvalence sont, dans une sélection où les prouesses individuelles sont aussi valorisées, un des meilleurs arguments pour permettre à Achraf Hakimi de devenir le premier latéral droit de métier à recevoir le Ballon d’or, en plus d’être le deuxième Africain à être distingué après George Weah. N’en déplaise à Ousmane.
Sofoot