Entretien avec Habib El Malki, tête de liste de l’USFP à Khouribga : “Faire de la province de Khouribga un pôle indusriel stratégique”

Libé : Quelles sont les réalisations lors de votre précédent mandat dans la province de Khouribga ?

Habib El Malki : Le souci majeur a été pour nous  la transformation de Khouribga, capitale phosphatière  et principalement  minière, en une ville universitaire. On a pu dans cette optique procéder à la création de classes préparatoires qui ont pour objectif d’ouvrir des  perspectives afin de permettre aux étudiants de la région l’accès aux grandes écoles. Il a été procédé également lors de ce précédent mandat à la création d’une faculté pluridisciplinaire avec une capacité de 4000 étudiants qui ont décroché des licences professionnelles au terme de leur cursus. Ces projets ont été créés en collaboration et concertation avec le Groupe OCP. Par ailleurs, on a pu créer une école de formation des ingénieurs dont la première promotion sortira cette année. D’autre part et vu les spécificités de la province, le milieu rural a été également au cœur de nos préoccupations à travers une stratégie de développement qui consiste à désenclaver le monde rural par l’amélioration et la consolidation de la structure du réseau routier rural. Nous avons également eu un intérêt particulier pour le développement des infrastructures scolaires rurales en créant un pôle scolaire intégré englobant et le primaire et le collégial et en construisant plusieurs internats afin de lutter contre la déperdition scolaire. On ne peut parler des acquis des efforts de l’USFP dans la région sans évoquer le taux d’électrification dans le milieu rural qui atteint 80% et  la consolidation des infrastructures sportives pour l’épanouissement de la jeunesse dans la province.

Quel est votre programme pour poursuivre cet élan de développement dans la province ?

Notre programme local est une traduction de celui qu’on a élaboré sur le plan national en prenant en considération certaines spécificités locales. Il est axé sur quatre piliers essentiels. Le premier consiste en une politique active de création d’emplois à travers l’industrialisation de la province. Khouribga est un pôle phosphatier stratégique, il n’est pas normal qu’elle s’appauvrisse par sa richesse. Un programme de développement industriel est préconisé en consultation avec le Groupe OCP. L’avenir de Khouribga n’est pas uniquement lié à l’extraction des phosphates qui sont par définition une matière tarissable. Le spectre de Jérada ne doit pas contaminer le reste. Il faut en tirer les enseignements nécessaires. Le second pôle de notre stratégie de développement dans la province consiste à transformer Khouribga en un pôle scientifique et technologique par le biais de l’extension des structures d’enseignement et de formation déjà existantes. D’autant plus que les phosphates représentent une matière très riche pour des perspectives d’une meilleure connaissance et une bonne maîtrise de son utilisation. Le troisième pilier du programme de l’USFP dans la province a trait au secteur agro-alimentaire. Il a pour objectif l’amélioration du niveau et de la qualité de vie du citoyen dans le milieu rural par une modernisation du secteur. Il permettra la consolidation d’une économie sociale solidaire à travers l’encouragement et le soutien au tissu des associations et coopératives locales. On préconise un programme de formation et de production pour l’émergence d’une nouvelle génération d’agriculteurs et d’éleveurs. Cette stratégie permet de moderniser les moyens de production, d’améliorer le rendement et de préserver les valeurs de solidarité. Enfin, le quatrième pilier de notre plan de développement porte un intérêt particulier à nos ressortissants à l’étranger originaires de la province et dont la majorité se trouve en Italie et en Espagne. Nous envisageons la création de nouvelles structures d’accueil, de dialogue et de concertation avec nos compatriotes résidant à l’étranger pour faire de leurs transferts un levier de développement local. Une banque de projets que nous leur proposons sera un moyen permettant de mieux identifier les possibilités de création de projets rentables.

Lors de cette campagne avez-vous constaté des irrégularités de la part d’autres candidats ?

Il est certain que la corruption électorale sévit toujours. Les prévaricateurs qui sont connus de tout le monde poursuivent leur campagne basée sur l’achat des voix. Ils n’ont pas de programme ni de projet et ils ne jurent que par un raisonnement sonnant et trébuchant. Pour eux, les élections sont une opportunité pour réaliser des intérêts personnels et sont loin de toute responsabilité ou citoyenneté. Mais je crois que les Marocains ne sont pas dupes et reconnaissent facilement ces ennemis de la démocratie.

Quelles sont les alliances possibles pour l’USFP ?

Nous avons déjà des alliances stratégiques au sein de la Koutla démocratique et nous sommes ouverts par principe sur les autres composantes de la gauche.

Et le PJD ?

Après les résultats du scrutin du 25 novembre, il y aura une nouvelle situation que les instances de notre parti examineront avec responsabilité et esprit démocratique et surtout en prenant en considération notre identité politique et notre programme électoral.

Un dernier mot

Je lance un appel aux Marocaines et Marocains d’aller voter massivement le 25 novembre car c’est l’une des premières applications de la nouvelle Constitution pour laquelle l’USFP a lutté.