Entretien avec Ahmed Charbi, président de l’OCK : “Le technicien étranger n’est pas forcément plus compétent que son homologue marocain”

Ahmed Charbi,
président de l’Olympique club
de Khouribga est
l’une des figures
emblématiques
dans le domaine
de la gestion
footballistique au niveau national. Sous sa direction,
le club khouribgui est passé de
l’animation du championnat
national
à la réalisation
des titres; le doublé,
le championnat
la Coupe du Trône.

Libé : Après les échecs successifs des trois entraîneurs étrangers, allez-vous enfin, faire confiance au cadre national ?

Ahmed Charbi: N’allez  pas croire que nous sommes atteints du complexe du coach étranger. Loin de là, la capacité du cadre étranger ne dépasse en rien celle du coach national. Tout ce qu’il y a, c’est que nous étions toujours en face des offres d’entraîneurs  indépendamment de leur nationalité. Nous prenons en considération le cahier de charges et la capacité de coacher une équipe en première division. Malheureusement, il s’est avéré que l’entraîneur étranger est incapable de s’adapter à l’ambiance du club khouribgui, pour différentes raisons : la mentalité, la difficulté de communication…Alors, aujourd’hui, l’équipe a besoin d’une direction technique nationale possédant une force de décision qui pourrait la mener à bon port.

Avez-vous des contacts directs avec certains entraîneurs ?

    Si, mais de façon indirecte. On nous a proposé quatre coachs marocains; Fakher, Skitioui, Talibe, Taoussi et un entraîneur français qui n’a pas fini son contrat le liant aux Emirats Arabes Unis. De toute façon, nous entamerons des négociations directes après la fin du championnat le 14 juin.

Et Mohamed Ajay, surtout si l’équipe remporte la Coupe du Trône ?

Ajay est un directeur technique, son rôle consiste à colmater les brèches en cas d’absence de l’entraîneur. Après le départ de Tardy, il a prouvé ses capacités et montré qu’il est digne de confiance puisqu’il a pu redonner un nouveau souffle aux joueurs. Les résultats positifs enregistrés en sont la  preuve.

Vous avez réservé pour chaque joueur une prime exceptionnelle de 6000 DH, après la victoire sur la JSM. Est- ce conjoncturelle ou  instaurez-vous un nouveau système d’encouragement ?

Chaque joueur perçoit mensuellement un salaire qui peut atteindre 7.000 DH, en plus du montant du contrat 100.000 DH et une prime ordinaire de 4.300 DH en cas de victoire à l’extérieur, 3.000 DH à domicile et 1.500 DH pour les matchs nuls. Ceci est le système fixe. Quant à la prime mentionnée, l’objectif consiste à encourager les joueurs à plus d’effort afin que l’OCK puisse occuper au moins la cinquième place au championnat national et remporte la Coupe du Trône.

Quoi de neuf, pour le transfert des joueurs ?

On a chargé une commission pour la prospection et la recherche de trois joueurs pour renforcer les rangs des phosphatiers. On n’attendra pas l’arrivée du nouvel entraîneur, le temps ne pardonne pas. Quant à la libération de certains joueurs, franchement, on ne peut pas garder tout l’effectif; ce sera une lourde charge matérielle pour le club. Toutefois, la priorité de rester à l’OCK sera donnée aux éléments issus de l’école de formation. Pour ceux dont le contrat a expiré tels que Treiki et Morsadi, on ne s’opposera pas à leur volonté s’ils veulent évoluer sous d’autres cieux.

Comment évaluez-vous l’apport de l’OCK cette saison ?

Cette saison, le club est passé par trois phases. Au début, il émergé du lot et occupé la fauteuil du leader pendant plusieurs journées. On a entamé la phase  retour avec 27 points. On a pris toutes les dispositions pour que l’équipe évolue plus mais, après la défaite devant le DHJ, le passage à vide a commencé, avec des mauvais résultats qui se sont succédé. Après le départ de Tardy incapable de rectifier le tir, c’est Ijjay qui le remplace. L’équipe s’est complètement métamorphosée comme par enchantement. Maintenant, on est classé cinquième, un rang qui nous qualifie à disputer les compétitions arabes et africaines.

Que pensez-vous du championnat cette année ?

Je pense que le championnat a tenu tout le monde en haleine, il y avait vraiment du suspense jusqu’à la 28 journée. On a assisté à une lutte acharnée au niveau du peloton de tête, de même pour les équipes mal loties. Cette lutte sans merci, est un signe révélateur du bon niveau du foot marocain. Ceci est dû à beaucoup de facteurs; la plupart des éléments brillants n’ont pas quitté leur club, l’amélioration des infrastructures, en plus de la prime offerte par le Groupement national. Le haut niveau de la compétition a permis au sélectionneur national de convoquer six joueurs du WAC. Cette action pourrait booster les joueurs et les inciter à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Votre nom ne figure pas dans la liste des membres du nouveau bureau fédéral ?

On a donné au président de la FRMF la liberté de former le nouveau bureau et j’approuve ses choix. Ces responsables fédéraux sont appelés à passer aux actes pour l’amélioration du niveau du football marocain.