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Avant de tenter d’apporter un éclairage à ce propos, il est utile de rappeler que la réussite sportive d’un pays est un révélateur du dynamisme et du bien-être de ses citoyens. Il est aussi le thermomètre de la justesse des politiques publiques menées à l’endroit de la jeunesse. Il n’est pas superflu de préciser, aussi, que porter le maillot de la sélection marocaine est un honneur, une fierté. Tout joueur, quel qu’il soit, doit dépasser tout calcul et intérêt particuliers et oublier les primes et autres privilèges pour penser d’abord au poids de cette charge, et à l’espoir collectif mis en lui. Il doit au préalable mouiller le maillot, pour reprendre un certain jargon sportif, avant de prétendre à des gratifications légitimes en somme.
Faire progresser le sport national et le football en particulier ne peut se limiter à trouver un technicien étranger peu importent ses compétences. Pour étayer cette affirmation, il suffit de dresser le bilan insignifiant voire calamiteux du mandat d’Eric Gerets. Ce marchand de rêve que la Fédération a payé en sommes sonnantes et trébuchantes n’a cessé, depuis sa désignation, de promettre un lendemain meilleur qui n’est jamais venu sous ses auspices. Il est fort possible qu’il ait le savoir-faire pour gérer une équipe confrontée à un championnat de longue haleine. Son passé avec l’Olympique de Marseille le confirme par ailleurs. Cependant, il n’a manifestement pas la stature d’entraîner une sélection nationale amenée à jouer, à chaque occasion, des matchs couperets. Et dans tous les cas, l’auteur de ce papier croit fermement à la nécessité de confier la destinée de la sélection du pays à un compatriote quitte bien évidemment, à l’inciter à perfectionner ses compétences en cas de besoin. D’ailleurs, si on en croit les sommes astronomiques avancées par la presse, les appointements de Guerets suffiraient à elles seules à couvrir les frais de formations de plusieurs entraîneurs nationaux dans les plus prestigieux centres de formation d’Europe et d’ailleurs! Les solutions de facilité et la vision à court terme sont généralement peu fructueuses.
Développer le sport national ne peut se faire sans accorder une place fondamentale à la formation, la clef de voûte de toute réussite. Evidemment «Dame nature » nous a gratifiés de dizaines de pépites qui ont fait l’honneur et la gloire du sport marocain. Toutefois, on ne peut compter que sur le hasard et le miracle ! Le choix d’introduire le professionnalisme est un moyen intelligent de tirer le sport et le football en particulier vers le haut. Mais parallèlement à cela, il est essentiel de développer la formation à la base dans les villes et les communes les plus reculées du pays et de ne pas se contenter des centres mis en place par les grands clubs. Mes dix ans d’expérience en tant que bénévole actif dans une association sportive d’une commune d’environ dix mille habitants me convainquent de la nécessité de mettre en exergue des projets sportifs cohérents et d’esquisser la formation des jeunes footballeurs dès 5/6 ans.
Pour atteindre cet objectif, on peut s’inspirer de la politique de la Fédération française de football qui a divisé la France en districts dont le nombre est égal à celui des départements. Cependant, il faut prendre en compte la réalité marocaine : modicité des ressources des familles, insuffisance des moyens de transports et exigences des plannings scolaires.
La mise en œuvre de cette politique de formation exige un maillage dense du pays par des associations sportives affiliées à la Fédération. Celles-ci auraient la charge de gérer les clubs sportifs à l’aune des recommandations de la Fédération et en fonction des contraintes de l’espace géographique. Autrement dit, on peut imaginer la subdivision de chaque district en groupements dont le nombre varierait selon le terroir. La réalité marocaine peut imposer la tenue de plateaux mensuels réunissant des équipes de la même catégorie d’âge au lieu d’un championnat lourd qui nécessite la mobilisation chaque fin de semaine de moyens conséquents, logistiques et financiers. Ceci n’empêchera pas pour autant la mise en place de cycles de formation ou d’entraînements hebdomadaires axés sur le développement du savoir-faire et de la technique des jeunes joueurs.
La réussite de cette politique ne peut se faire sans l’implication des acteurs économiques qui peuvent apporter un soutien matériel et financier décisif, car le sport en général et le football en particulier est un vecteur efficient pour véhiculer une image dynamique et citoyenne de toute entreprise.
En espérant une mise en œuvre rapide d’une vraie politique de développement sportif, l’auteur de cette contribution souhaite le meilleur pour la sélection nationale lors des campagnes qui l’attendent en 2013 : la CAN et les qualifications pour le Mondial 2014. Cependant, je suis persuadé que nos concitoyens sont prêts à excuser un éventuel mais non souhaitable faux-pas si, en contrepartie, une refonte globale voit le jour pour faire de nos lionceaux des villes et des campagnes de futurs grands champions. En attendant, je joins mon vœu à ceux de mes compatriotes pour souhaiter bon vent aux Lions de l’Atlas.