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Le chauffeur s'est à peine arrêté pour une pause au milieu de la nuit sur une autoroute du nord de l'Inde que de jeunes Hindous armés de bâtons prennent d'assaut son camion en quête de vaches, un animal sacré pour eux.
Pratiquement chaque nuit, ces jeunes militants sont à l'affût de trafiquants de vaches dans l'Etat désertique du Rajasthan, prêts à en découdre pour protéger l'animal, symbole révéré par les Hindous majoritaires en Inde.
"Les trafiquants ouvrent souvent le feu ou essaient de nous foncer dessus. J'ai reçu des menaces de mort mais rien ne m'intimidera", dit Babulal Jangir, un des leaders du Gau Raksha Dal (équipe de protection des vaches). "Mon coeur bat tout entier pour ma chère mère vache". L'abattage et la consommation de boeuf sont interdits au Rajasthan et dans de nombreux autres Etats de l'Inde séculaire, où vivent d'importantes minorités musulmanes et chrétiennes. Le meurtre récent par des Hindous d'au moins trois musulmans soupçonnés d'avoir mangé de la vache ou fait du trafic de vaches a alimenté les craintes d'une montée de la violence au sein des minorités religieuses. Ces décès ont aussi relancé le débat plus large sur la montée de l'intolérance religieuse depuis l'arrivée au pouvoir l'an dernier de Narendra Modi, un nationaliste hindou.
Des dizaines d'auteurs ont rendu le prestigieux prix littéraire qu'ils avaient reçu pour exprimer leur mécontentement contre la montée de la violence, qui vise également les intellectuels, dont l'un a été tué en août.
Le gouvernement est accusé d'inertie face à une frange hindouiste radicale qui s'enhardit, certains ministres semblant même souffler sur les braises. Le parti de Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), a connu une cuisante défaite ce week-end dans le Bihar en raison, selon les analystes, de sa volonté de diviser l'électorat selon des lignes religieuses.
En septembre, une famille musulmane a été attaquée non loin de New Delhi par des Hindous, accusée à tort d'avoir conservé du boeuf chez elle. Le père a été battu à mort et son fils gravement blessé. Un chauffeur de camion a été tué dans l'Himachal Pradesh (nord) pour avoir essayé d'introduire clandestinement du boeuf dans un abattoir. Jangir assure que ses équipes de protection des vaches comptent désormais 20.000 membres, des agriculteurs mais aussi des enseignants et des avocats, épaulés par un réseau d'informateurs présents sur les principales routes du Rajasthan. "C'est extrêmement perturbant de voir que des gens ordinaires veulent faire la loi", réagit Zafarul Islam Khan, président du All India Muslim Majlis-e-Mushawarat, une organisation musulmane.
Ces groupes radicaux "ont leurs hommes de main qui ne cessent de dire: «Nous allons rendre justice, pas besoin de tribunal». Ce qui est très triste, c'est qu'ils semblent protégés par la police et les politiques", conclut-il.
Pratiquement chaque nuit, ces jeunes militants sont à l'affût de trafiquants de vaches dans l'Etat désertique du Rajasthan, prêts à en découdre pour protéger l'animal, symbole révéré par les Hindous majoritaires en Inde.
"Les trafiquants ouvrent souvent le feu ou essaient de nous foncer dessus. J'ai reçu des menaces de mort mais rien ne m'intimidera", dit Babulal Jangir, un des leaders du Gau Raksha Dal (équipe de protection des vaches). "Mon coeur bat tout entier pour ma chère mère vache". L'abattage et la consommation de boeuf sont interdits au Rajasthan et dans de nombreux autres Etats de l'Inde séculaire, où vivent d'importantes minorités musulmanes et chrétiennes. Le meurtre récent par des Hindous d'au moins trois musulmans soupçonnés d'avoir mangé de la vache ou fait du trafic de vaches a alimenté les craintes d'une montée de la violence au sein des minorités religieuses. Ces décès ont aussi relancé le débat plus large sur la montée de l'intolérance religieuse depuis l'arrivée au pouvoir l'an dernier de Narendra Modi, un nationaliste hindou.
Des dizaines d'auteurs ont rendu le prestigieux prix littéraire qu'ils avaient reçu pour exprimer leur mécontentement contre la montée de la violence, qui vise également les intellectuels, dont l'un a été tué en août.
Le gouvernement est accusé d'inertie face à une frange hindouiste radicale qui s'enhardit, certains ministres semblant même souffler sur les braises. Le parti de Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), a connu une cuisante défaite ce week-end dans le Bihar en raison, selon les analystes, de sa volonté de diviser l'électorat selon des lignes religieuses.
En septembre, une famille musulmane a été attaquée non loin de New Delhi par des Hindous, accusée à tort d'avoir conservé du boeuf chez elle. Le père a été battu à mort et son fils gravement blessé. Un chauffeur de camion a été tué dans l'Himachal Pradesh (nord) pour avoir essayé d'introduire clandestinement du boeuf dans un abattoir. Jangir assure que ses équipes de protection des vaches comptent désormais 20.000 membres, des agriculteurs mais aussi des enseignants et des avocats, épaulés par un réseau d'informateurs présents sur les principales routes du Rajasthan. "C'est extrêmement perturbant de voir que des gens ordinaires veulent faire la loi", réagit Zafarul Islam Khan, président du All India Muslim Majlis-e-Mushawarat, une organisation musulmane.
Ces groupes radicaux "ont leurs hommes de main qui ne cessent de dire: «Nous allons rendre justice, pas besoin de tribunal». Ce qui est très triste, c'est qu'ils semblent protégés par la police et les politiques", conclut-il.