Deuxième congrès de l'Association marocaine de sémiotique : La culture marocaine à l'honneur à la Faculté des Lettres de Meknès


Par Mohamed Infi
Mardi 9 Novembre 2010

Deuxième congrès de l'Association marocaine de sémiotique : La culture marocaine à l'honneur à la Faculté des Lettres de Meknès
La Faculté des lettres de Meknès a abrité du 2 au 4 novembre courant, un colloque international sur la sémiotique culturelle sous le titre: « De la culture marocaine : une sémiotique », à l'occasion du deuxième Congrès de l'Association marocaine de sémiotique.
Une trentaine de chercheurs de différents horizons non seulement géographiques, mais aussi culturels ont pris part à ce colloque : du Caméroun (en la personne du vice-président de l'Association internationale de sémiotique) à Turin (en Italie) et à Paris, d'Agadir à Oujda en passant par Marrakech, El Jadida, Mohammadia, Rabat, Meknès et Fès.
A l'image de la culture marocaine, variée, riche et plurielle, les communications ont été d'une diversité telle que les aspects de la culture marocaine qui ont été abordés et les débats riches et profonds qui s'en sont suivis ont laissé chez le public (chercheurs, étudiants et autres intéressés) une impression très positive à la fois sur l'importance des points abordés et sur la qualité des communications et des débats qu'elles ont suscités.
Le programme des trois journées a donné l'occasion de traiter des questions d'ordre général, relevant de la théorie et de la méthodologie, et des questions d'ordre pratique, faisant partie du volet d'application, lesquelles ont permis de passer en revue une série de problématiques particulières et de mettre l'accent sur des questions de détail dans des analyses pointues.
Ainsi, le public a-t-il eu droit à des exposés de valeur scientifique indéniable sur des objets culturels aussi divers que variés. Certaines communications ont mis l'accent sur les composantes amazighe, arabe et judaïque de la culture marocaine ; d'autres se sont intéressées à la littérature marocaine d'expression française et ont plongé  dans des textes de Driss Chraïbi, d'Edmon Amran El Maleh et tout particulièrement de Abdelkebir Khatibi, considéré comme le pionnier de la sémiotique culturelle au Maroc. Certains objets  culturels tels le couscous, le caftan, le malhoune, le discours superstitieux, le corps, le conte, le proverbe, le tatouage, l'espace d'attente, etc. ont fait l'objet d'une analyse sémiotique digne du statut qu'ils ont dans le champ culturel marocain.
Il est vrai que les travaux présentés lors du colloque ne peuvent prétendre couvrir tous les domaines de recherche relatifs à la culture. De plus, les objets culturels choisis pour être analysés ne représentent, dans leurs systèmes respectifs, qu'une partie minime de la somme des objets constituant la culture marocaine. Le caftan, pour ne prendre que cet exemple, ne constitue qu'une pièce dans le système vestimentaire marocain, lequel est justiciable d'une sémiotique particulière.  En effet, il serait prétentieux de vouloir entreprendre une étude exhaustive de la culture marocaine, même quand l'approche choisie peut prétendre en être (ce qui n'est pas le cas pour l'approche sémiotique) une. Mais à la suite des études présentées, l'on peut facilement conclure non seulement à une sémiotique, mais aussi à des sémiotiques de la culture marocaine, d'autant plus que les différents secteurs culturels, pris chacun à part, sont justiciables, à tous les niveaux, d'une sémiotique particulière.    
Le soutien moral et matériel du Décanat de la Faculté des lettres et de la présidence de l'Université Moulay Ismaïl, a été pour beaucoup dans l'accueil réservé aux participants. Ceux-ci ont manifesté une grande satisfaction au sujet de l'organisation et des conditions de leur séjour. Les organisateurs, au nom desquels M. Bernoussi, en sa qualité de coordonnateur du comité d'organisation et du président de l'Association marocaine de sémiotique, a remercié les participants et les personnes qui ont apporté leur soutien à cette manifestation culturelle, se sont félicités du succès du colloque.   
La publication par la Faculté des actes du colloque, annoncée pour le mois d'octobre 2011, est à prendre pour un véritable  couronnement de ce succès. Elle constituera, en effet, un moment d'une grande  importance pour la recherche sémiotique au Maroc, d'autant plus qu'elle mettra entre les mains des chercheurs, qui s'intéressent à la culture en général et à la culture marocaine en particulier, un outil de travail d'une grande valeur, ne serait-ce que sur le plan théorico-méthodologique. Cet ouvrage collectif ouvrira, certainement, des pistes de recherche encore en friche et suscitera, peut-être, des travaux d'application qui consolideraient les apports de ce colloque.


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