Autres articles
-
Le Royaume-Uni forcé de revoir le service du thé à l'exposition universelle d'Osaka
-
Déclin des populations d'oiseaux en Amérique du Nord
-
Louer une poule, nouvelle mode contre la flambée du prix des œufs aux Etats-Unis
-
Avec un gâteau de 121 mètres, la France récupère le record du plus grand fraisier du monde
-
Une ONG américaine recommande d'interdire les compagnons IA aux mineurs

Jusqu’ici ils étaient quatre. Quatre acides nucléiques qui forment l’ADN de tous les êtres vivants. L’équipe de Floyd Romesberg, de l’institut de recherche Scripps en Californie, a réussi à en ajouter une nouvelle paire dans l’ADN d’un organisme vivant. Les détails de cet exploit ont été publiés le 7 mai dans la revue Nature.
A la base donc, il n’y avait que deux paires : l’adénine (A) et la thymine (T) ainsi que la cytosine (C) et la guanine (G). A partir de ces bases, on peut former 64 combinaisons possibles de trois acides nucléiques consécutifs, par exemple ATC, ACG, etc : on parle de codons. Ces combinaisons commandent la fabrication des 20 acides aminés du monde vivant. Par exemple, les codons AGT et AGC vont commander la fabrication d’un acide aminé appelé Sérine tandis que les codons CCT ou CCG vont entraîner la production de Proline. De là, se forme un enchaînement d’acides aminés qui servent ensuite à la fabrication des protéines.
Dans leur nouvelle étude, les scientifiques américains ont toutefois réussi à ajouter deux nouvelles lettres à l’alphabet de l’ADN. Les deux bases qui ont fait leur entrée se nomment d5SICS et dNaM (ou X et Y), elles ont été insérées dans le génome de bactérie E. coli. Cela avait auparavant été réalisé dans des tubes à essai, mais c’est bien la première fois que cet ADN artificiel fonctionne au sein d’un être vivant.
Autrement dit, les scientifiques n’ont pas seulement inséré les bases dans le génome de la bactérie, créant le premier «organisme semi-synthétique avec un alphabet génétique étendu». Ils les ont aussi fait fonctionner. Résultat : les bases ont pu être transmises aux générations suivantes.
«Ce que nous avons fait, c’est créer un organisme qui accueille sans l’altérer de l’information génétique supplémentaire», raconte au Figaro Floyd Romesberg, du Scripps Research Institute de La Jolla en Californie. Il aura fallu une quinzaine d’années à l’équipe pour en arriver à un tel résultat.
«Dès les premières phases d’expérimentation, nous avions des raisons de penser que ça marchait mais il nous a fallu un mois supplémentaire pour le confirmer sans ambiguïté par trois techniques indépendantes», poursuit le chercheur.