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S'agissant des dégâts humains et matériels enregistrés, les autorités locales font état de la découverte du corps d'une personne présentant des brûlures, signalant que les flammes se sont étendues à certaines habitations. Au total, 900 hectares de forêt - chênes, pins et autres conifères, arbres fruitiers - ont été ravagés depuis mercredi soir dans les provinces de Larache, Ouezzane et Tétouan, selon les autorités locales.
Tous les services concernés poursuivent leurs efforts pour contenir et éteindre définitivement ces incendies qui se sont déclarés dans la forêt de Beni Ysef Al-Srif, située au niveau des communes de Souk El Qoula et Boujedian, ainsi que dans les forêts de Sahel El Menzla, dans la commune de Sahel, et de "Lambika" dans la ville de Larache.
Des équipes d'intervention au sol, composées de centaines de membres des Forces Armées Royales, de la Gendarmerie Royale, des Forces Auxiliaires, de la Protection civile et des services des eaux et des forêts et des autorités sécuritaires et locales, ainsi que des volontaires de la population locale, ont été mobilisées, appuyées par des camions-citernes, des ambulances et quatre avions Canadair spécialisés dans la lutte contre les feux de forêt.
Au fond, et sans mauvais jeu de mots, cet incendie n’est qu’une sorte d’arbre qui cache la forêt, car d’après une analyse de la situation des incendies de forêt au Maroc, réalisée par le Haut-commissariat aux eaux et forêts et à la lutte contre la désertification (HCEFLCD), au cours des 50 dernières années (1960-2009), près de 12.912 incendies ont endommagé 149.292 ha de forêts, soit une moyenne de 2.986 ha par an, avec un maximum en 1983 (11.289 ha) et un minimum en 2002 (593 ha). Cette superficie moyenne annuelle représente 0,05% de la surface totale boisée du pays.
Concrètement, ces chiffres sont jugés relativement élevés par le HCEFLC, à la lumière du taux de boisement très faible du pays (8%), mais également à cause de l’aridité du climat, et des contraintes rendant extrêmement difficile la reconstitution des espaces boisés (reboisement, régénération).
Selon le Pr Taieb Boumeaza, géographe et professeur à l’Université Hassan II de Casablanca, notre pays demeure chanceux vu que le nombre d’incendies enregistrés est minime par rapport à la moyenne des superficies incendiées dans d’autres pays, notamment du pourtour méditerranéen, à conditions similaires.
Notre spécialiste avait déclaré auparavant à Libé que le facteur du changement climatique est loin d’être déterminant dans le cas du Maroc et pense que ses effets sur la forêt sont plus palpables au niveau des forêts du pourtour méditerranéen où de graves incendies ont été déclenchés ces dernières années.
Néanmoins, ces données ne doivent pas constituer une raison pour se reposer sur ses lauriers. Bien au contraire, il s’agit de redoubler de vigilance. Car un feu de forêt en plus, c’est un feu de forêt de trop. Surtout s’il est déclenché par les humains, ce qui est souvent le cas. Jet de mégots, installation d'un barbecue, débroussaillage, feux de camp...
Les comportements inappropriés dans les régions où la végétation est desséchée sont nombreux. Du coup, et alors que les jours ensoleillés propices aux pique-niques et autres balades en forêt pointent le bout de leur nez, il convient de rappeler certains gestes simples à même d’éviter la perte de plusieurs milliers d'hectares de forêt (Cf encadré).
En général, pour qu'un feu se déclenche, trois ingrédients sont indispensables : un combustible, qui peut être la végétation, un comburant, soit l'air et l'oxygène, et enfin une énergie d'activation, une source de chaleur, tout simplement une étincelle.
Si ce processus parait de prime abord naturel, il n’est coupable que dans 10% des départs de feu en forêt. En cause, la foudre et des orages secs. A contrario, l’activité humaine est à l’origine de la moitié des feux de forêt. Tout d’abord par imprudence, un mégot au sol ou bien des accidents de transformateurs ou des voitures en feu. Ensuite, et c’est beaucoup plus inquiétant et moins aléatoire, il y a les causes liées à des actes malveillants, principalement symbolisés par les pyromanes. En effet, on estime les feux volontairement allumés à 40% des incendies de forêt.
D'autres facteurs, comme la mauvaise gestion des forêts ou la construction d'habitations à proximité des bois alimentent les feux de forêt. «Le patient était déjà malade», constate David Bowman, professeur à l'université de Tasmanie, en Australie, et spécialiste des feux de forêt. «Mais le changement climatique est l'accélérateur», estime-t-il.
Les conditions favorables à un feu de forêt sont un temps chaud, sec et venteux. C'est donc sans surprise que les régions ravagées par les incendies sont celles où les températures et les sécheresses augmentent sous le coup du réchauffement climatique.
«Le changement climatique, en plus d'apporter un air plus sec et plus chaud, crée des écosystèmes plus inflammables en augmentant le taux d'évaporation et la fréquence des sécheresses», explique Christopher Williams, de l'université Clark dans le Massachusetts.
Faut-il s’en inquiéter ? Oui, à en croire certains chiffres du HCEFLCD qui ont révélé que le couvert forestier national ne dépasse pas les 9 millions d’hectares, soit 12,7% du territoire national et que le taux de reboisement reste limité à 8%, alors que le seuil nécessaire à l’équilibre écologique et environnemental est compris entre 15 et 20%. Ceci d’autant plus que la stratégie nationale pour la préservation, le développement des écosystèmes forestiers et la lutte contre la désertification aspirant à atteindre les 60.000 hectares annuellement semble progresser à faible cadence.
Mehdi Ouassat
Certains gestes simples à même d’éviter la perte de plusieurs milliers d'hectares de forêt
Décidément, la cigarette ne constitue pas uniquement un danger pour votre santé, mais également pour les forêts et les espaces verts qui vous entourent. En effet, le jet de mégots de cigarettes se révèle être l’une des principales causes du déclenchement d’incendies de forêt. Et si vous croyez qu’il suffit d’éviter d’abandonner une cigarette lors d'une promenade ou d'une randonnée, vous vous gourez. Puisqu’en plus de cela, il faut faire tout autant attention à ne pas jeter vos mégots sur le bas-côté des routes qui longent les forêts, bois ou pinèdes, lorsque vous êtes au volant de votre véhicule.
Toujours dans la liste des objets à ne surtout pas abandonner en forêt, il y a aussi les bouteilles en verre. Si elles sont vides, ces bouteilles peuvent produire un effet loupe lorsqu'elles jonchent le sol et, conséquemment, produire cet effet et enflammer les herbes aux environs.
Redoubler de vigilance lorsque vous faites un barbecue
Malheureusement, il ne suffit pas de faire attention à l’endroit où vous jetez vos mégots pour éviter les feux de forêt. Car sur le banc des accusés, on trouve également les barbecues. Si d’un côté, le barbecue en pleine nature est un moment très agréable à vivre, de l’autre, il peut également entraîner des départs de feu. Afin d’éviter cette issue dramatique, il est déconseillé d’allumer votre barbecue à moins de 200 mètres d'un espace boisé. Ou faire plus simple, en adoptant la solution du barbecue à gaz plutôt qu'au charbon de bois. D’après le site «Prévention incendie», il est tout aussi conseillé d'adosser votre barbecue à un mur, de lui incorporer une cape, et d'équiper la cheminée d'une grille pour éviter la diffusion de particules incandescentes. Sans oublier de disposer d'une arrivée d'eau à proximité. Dans le même cadre, il faudrait éviter de porter ou d'allumer un feu de camp à l'intérieur et jusqu'à 200 mètres des bois, forêts, plantations, landes et maquis.
Débroussailler, oui mais avec précaution et méthodologie
Le débroussaillage est l’un des gestes les plus élémentaires à réaliser pour les particuliers qui se trouvent dans une bande de 200 mètres autour des zones exposées aux risques d'incendie de forêt. Comment ? Tout d’abord, il convient d'élaguer les arbres et de rompre les continuités (en hauteur et en largeur). Ensuite, de supprimer tous les arbustes sous les arbres, de supprimer ceux-ci s'ils sont morts ou d'ôter la litière sèche dans un rayon de 10 mètres autour de la maison notamment. Pourquoi est-ce si important ? Tout simplement parce que, d’une part, dans les zones parfaitement débroussaillées, le feu ne cause aucun dommage, et d’autre part, parce que cela facilite le travail des pompiers.