De mystérieuses formations pourraient suggérer l'existence de vie sur Mars


Jeudi 18 Février 2016

Y a-t-il eu un jour de la vie sur Mars ? Cette question fascine depuis des décennies les scientifiques qui scrutent ainsi le moindre élément détecté à la surface de la planète rouge. Si Curiosity a fait des découvertes majeures au cours des dernières années, c'est aujourd'hui un autre rover qui fait parler de lui, Spirit.
En 2008, le robot désormais disparu, a repéré d'étranges formations à l'intérieur du cratère de Gusev sur Mars. A l'époque, les scientifiques n'avaient aucune idée de ce qui avait pu former ces dépôts de silice opaline, à la forme étrange d’un chou-fleur. En décembre dernier, deux scientifiques de l'Université de l'Arizona aux Etats-Unis ont présenté une nouvelle théorie.
A une réunion de l'American Geophysical Union, Steven Ruff et son collègue Jack Farmer ont expliqué que les dépôts pourraient peut-être apporter des preuves de l'existence de vie passée sur Mars.
Plus précisément, les deux chercheurs s'interrogent sur la possibilité que ces formations de silice soient liées à la présence de micro-organismes sur Mars. Pour en arriver à une telle hypothèse, ils ont mené leur étude non pas sur la planète rouge mais sur Terre. En effet, les spécialistes pensent depuis longtemps que "Home Plate", la région du cratère Gusev étudiée par Spirit, abritait il y a longtemps des sources chaudes et des geysers. Pour mieux comprendre à quoi elle pouvait ressembler, Steven Ruff s'est tourné vers le désert d'Atacama au Chili. Avec moins de 100 mm de pluie par endroits, il s'agit de la région (non polaire) la plus aride de la planète. De fait, son sol présente de grandes similarités avec celui de Mars. Mais le désert recèle aussi une région, El Tatio, qui abrite plus de 80 geysers.
C'est pourquoi elle est si intéressante pour comprendre comment Mars pouvait être plus chaude et plus humide. L'étude de Steven Ruff a toutefois pris une tournure inattendue quand il est tombé sur des formations de silice à El Tatio. Celles-ci présentaient des formes remarquablement similaires à celles découvertes par Spirit.  Mieux encore, le chercheur a également déniché des dépôts en forme de choux-fleurs à d'autres endroits : dans le parc national de Yellowstone aux Etats-Unis et dans la zone volcanique Taupo en Nouvelle-Zélande, explique le Smithsonian Mag, rapporte le site maxisciences.
A ces deux endroits, la silice présente une empreinte fossilisée microbienne, autrement dit, des micro-organismes auraient participé à sa formation. Il est donc possible qu'il en soit de même à El Tatio et même sur Mars, selon les scientifiques. Ce type d'analogie peut paraitre limité mais la planète rouge se trouvant à des dizaines de millions de kilomètres de la Terre, cette méthode est l'une des meilleures options dont disposent les chercheurs.
 Par ailleurs, elle a déjà mené à des résultats exacts par le passé. Mais la théorie de Steven Ruff et son collègue reste entièrement à confirmer. Certains chercheurs préfèrent ainsi rester prudents quant aux interprétations possibles. "Ayant travaillé sur des sources chaudes, j'ai observé toutes formes de structures qui avaient l'air biologiques mais qui ne l'étaient pas", a relevé Kurt Konhauser de l'Université d'Alberta.
La silice peut se former à l'aide de micro-organismes et aussi à partir de processus non-biologiques. Des facteurs environnementaux peuvent alors modifier sa forme pour lui faire prendre des structures complexes. "Parce que cela semble biologique ne veut pas dire que ça l'est", a conclu Kurt Konhauser.


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