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Le portail américain a révélé jeudi avoir été contraint par les autorités américaines à communiquer les échanges de certains utilisateurs, sous la menace d'une amende journalière. Ses contestations en justice ont été rejetées.
250.000 dollars par jour. C'est le prix à payer aux Etats-Unis quand un géant d'Internet refuse de céder les données de ses utilisateurs aux autorités. Ce géant, Yahoo!, revenait jeudi sur l'un de ses blogs sur le combat qui l'a opposé au gouvernement américain au nom de la protection de la vie privée.
Cette révélation est motivée par la déclassification, le même jour, de 1500 pages de documents, qui reviennent sur le combat qui a opposé Yahoo! au gouvernement à partir de 2007. Cette année-là, les Etats-Unis promulguent le "Protect America Act", qui vise à surveiller les communications d'internautes situés à l'étranger circulant sur les réseaux locaux. "Nous avons refusé de nous plier à ce que nous considérions comme une surveillance contraire à la Constitution", écrit le responsable juridique de Yahoo!, Ron Bell. La firme a finalement cédé, et a ensuite porté son combat sur la déclassification des documents liés à l'affaire.
Selon ces documents, partiellement censurés et consultés par l'AFP, Yahoo! a défié le gouvernement sur le terrain de la constitutionnalité, dénonçant une surveillance "jamais approuvée" par la Cour suprême. "Les documents publiés montrent comment nous avons dû combattre à chaque étape pour nous opposer aux mesures de surveillance de l'administration" écrit Ron Bell sur le blog.
Yahoo! a finalement été débouté par deux juridictions chargées de contrôler les opérations de renseignement, et menacé d'une amende journalière. Cette prodécure montre, comme l'explique le New York Times, que le renseignement américain n'avait pas directement accès aux bases de données de l'entreprise, mais devait faire des requêtes pour accéder à certaines informations. Un exemple qui pourrait contredire les soupçons voulant que dans le cadre du programme de surveillance Prism révélé par Edward Snowden, la NSA pouvait librement consulter les données d'entreprises comme Google, Microsoft, Apple ou Facebook, qui ont toujours nié ouvrir leurs serveurs à la NSA.
Selon un document daté du 14 mai 2008, la firme a ensuite commencé à se plier aux injonctions du gouvernement concernant "les utilisateurs prioritaires de messageries électroniques que le gouvernement voulait surveiller". Selon le New York Times, sept autres entreprises ont dû fournir des données au gouvernement.
A la fin de son message, Ron Bell se veut rassurant. "Les utilisateurs sont la priorité de Yahoo!" assure le responsable juridique. "Nous traitons la sécurité publique avec le plus grand sérieux, mais notre mission est également de protéger les données des utilisateurs. Nous continuerons de contester les demandes et les lois que nous considérons illégales, brouillonnes ou exagérées".