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BAM maintient son taux directeur

«Ce n’est pas parce qu’il y a une conjoncture à court terme qui se présente qu’il faut manipuler le taux de la Banque centrale», dixit Jouahri

Vendredi 21 Juin 2013

BAM maintient son taux directeur
La très attendue baisse du taux directeur n’aura finalement pas lieu. Trop convoitée par les économistes et les financiers qui voient en cette décision une solution pour relancer la dynamique des crédits et maintenir le financement de l’économie, cette piste a été finalement écartée par la Banque centrale qui a gardé «intacte sa philosophie».
En effet, lors de sa seconde réunion trimestrielle, le gouverneur de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a clairement tranché sur cette question. «Le Conseil n’a pas jugé nécessaire de baisser le taux directeur de la Banque centrale» a-t-il déclaré.
Pour lui, contrairement à certains économistes qui considèrent que «toutes les conditions pour une baisse du taux sont réunies», il estime que «dans le contexte actuel caractérisé par une balance des risques équilibré, sous l’hypothèse du maintien du dispositif actuel de compensation, et une prévision centrale de l’inflation durablement en ligne avec l’objectif de stabilité des prix», il n’y a pas lieu de baisser ce taux. D’autant plus qu’il y a eu une reprise des crédits et que la croissance du crédit devrait se situer entre 5% et 6% à fin septembre. «Nous constatons que le crédit reprend, un peu plus que ce que nous avons envisagé», a-t-il déclaré.
«Ce n’est pas parce qu’il y a une conjoncture à court terme qui se présente qu’il faut manipuler le taux de la Banque centrale», a-t-il affirmé. «C’est pour cela que nos prévisions sont au moins sur les six semestres à venir, jusqu’au troisième trimestre 2014», a-t-il ajouté.
Se référant à la situation actuelle, il s’est interrogé «si demain le gouvernement pour maintenir les chiffres de la loi de Finances (LF) de la compensation venait à prendre des mesures». C’est-à-dire qu’on doit tenir les 40 milliards de la LF. Si on touche, nous devons examiner les répercussions au titre de l’inflation. Et donc, si on baisse le taux maintenant et que cela se produit, il se pourrait qu’on soit obligé de le remonter. «Est-ce qu’on va baisser le taux trois mois et après le faire remonter?» s’est-il interrogé d’un ton ironique.
«La Banque centrale doit garder un certain recul, et voir ce qui va se passer», a-t-il soutenu. Tout de même, cette possibilité n’est pas écartée. «Nous avons devant nous septembre et décembre, nous allons voir ce qui va être décidé, et s’il y aura des augmentations salariales… Tout cela, c’est le gouvernement qui le décide», a-t-il conclu.
Sur le plan interne, le wali de BAM a précisé que selon les chiffres arrêtés par le HCP, la croissance a été de 2,7%, contrairement à ce qu’il  a affirmé en mars, à savoir 2,4%. «Donc on fait mieux, a-t-il noté. Pourtant, cela est dû, selon lui, à «la croissance du PIB non agricole qui tire la croissance un peu en 2012». En effet, cette régression recouvre un recul de 8,9% de la valeur ajoutée agricole et une augmentation de 4,5% du PIB non agricole.
Pour ce qui est du chômage, «nous restons autour de 9,4% et donc là aussi il y a une stabilisation du chômage», a-t-il précisé. Et d’ajouter :«Quoiqu’en 2012, il n’y ait pas eu de création nette d’emploi». Sur ce point, il a relevé une spécificité pour 2012, c’est-à-dire que les services ont créé plus d’emplois que l’agriculture.
En ce qui concerne les prévisions pour 2013, contrairement à 2012, c’est le secteur agricole qui va tirer la croissance du fait qu’on table sur des prévisions d’une excellente récolte autour de plus de 90 millions de quintaux. «C’est ce qui fait que la croissance devrait se situer entre 4,5% et 5,5%, un peu plus que ce qu’on envisageait en mars», a précisé le wali de BAM.
En substance, il a noté qu’en 2013, les activités agricoles bénéficieront des bonnes conditions climatiques de la campagne agricole 2012-2013, alors que la croissance non agricole continuera à subir les effets de la conjoncture défavorable dans les principaux pays partenaires.
Sur le plan des finances publiques, le gouverneur a avancé que «le déficit à fin mai est en aggravation mais sur les prévisions de 2013, le ministère des Finances maintient le déficit de 5,5% contre 7,6% en 2012», a-t-il dit. Un objectif qui ne sera atteint, selon Jouahri, que si on respecte le chiffre de la compensation inscrit dans la loi de Finances 2013, entre 40 et 42 milliards de dirhams.
 S’agissant de la balance commerciale, Jouahri a souligné qu’il y a  une baisse des exportations de l’OCP, et que par contre «on voit à partir de mai les secteurs du tourisme et les MRE sortir la tête de l’eau». C’est-à-dire en glissement annuel, les évolutions des rapatriements des Marocains résidant à l’étranger et du tourisme  montrent une augmentation de 3,1% des recettes voyages, en glissement annuel, et de 0,1% des transferts des MRE. Et ce au moment où les importations ne progressent pas beaucoup. Au vu de ces éléments, pour le reste de l’année, «vraisemblablement nous aboutirons à un  déficit de l’ordre de 7 à 7,5% à 81,6 MMDH», a-t-il précisé. On revient donc de 10% à 7%, ce qui constitue une marge intéressante, selon lui.
Pour ce qui est des réserves de changes, elles se sont établies à 153,1 MMDH, soit l’équivalent de 4 mois et neuf jours d’importations de biens et services, en tenant compte de la dernière levée du Trésor sur le marché international, ainsi que celles des banques nationales et également du don koweïtien de 250 millions de dollars.
Au niveau monétaire, le gouverneur de la Banque centrale a fait état d’une modération des pressions inflationnistes à moyen terme et au terme des six prochains trimestres, l’inflation devrait se situer autour de 2,1%, en ligne avec l’objectif de stabilité des prix à moyen terme.

Mohammed Taleb

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