Autres articles
-
Avec un gâteau de 121 mètres, la France récupère le record du plus grand fraisier du monde
-
Une ONG américaine recommande d'interdire les compagnons IA aux mineurs
-
Un teckel retrouvé après une fugue de 529 jours en Australie
-
Des pistes intéressantes contre la résistance aux antibiotiques
-
Plus de deux milliards de personnes risquent de basculer dans la pauvreté

"Tape plus fort dans le ballon!", hurle l'entraîneur des Munduruku: Au coeur de l'Amazonie, des Indiens participent au plus grand championnat amateur de football au monde.... où une reine de beauté peut sauver son équipe.
A Manaus (nord), l'une des douze villes hôtes du Mondial-2014, 27.000 joueurs de plus de 1000 équipes s'affrontent lors de plus des 2000 rencontres organisées lors du "Peladao".
Après sept semaines de compétition, deux équipes de jeunes indiens vont disputer sur un terrain pelé entouré de forêt luxuriante la finale du championnat indigène de ce tournoi hors-normes.
Les Sateré Mawé, en rouge, contre les Munduruku en blanc. Ici, pas de tribunes. Quelques centaines de supporteurs, parents ou amis des joueurs, sont massés debout autour du terrain, près du Campus de l'Université fédérale de l'Etat d'Amazonas. D'autres pique-niquent sur l'herbe. C'est la saison d'un met prisé: les "tanajuras", de grosses fourmis noires qu'on avale vivantes après en avoir arraché la tête pour ne pas se faire piquer la langue.
Les Indiens boivent aussi de l'eau mélangée à de la farine jaune de manioc qu'ils se passent dans une petite calebasse.
"Il y a un côté spirituel, c'est pour se fortifier", explique à l'AFP Jaime Dyacara, 39 ans, originaire de la région du "Rio Negro".
"C'est un jour de diversion pour les Indiens. Ils ont besoin de visibilité et d'occasions de montrer leur valeur", déclare à l'AFP Arnaldo Santos, coordinateur du "Peladao", créé il y a 40 ans comme une fête de quartier.
Ce vaste championnat est divisé en plusieurs catégories: juniors, feminin, et, depuis quelques années, indigène.
Le "Peladao Principal", pour les hommes de 16 à 39 ans, oppose 500 équipes cette année jusqu'à la fin décembre.
Avec une spécificité: chaque équipe est représentée par une reine de beauté au rôle potentiellement crucial. Une équipe vaincue sur le terrain peut, en effet, être repêchée grâce à sa Miss, si elle est élue "reine du tournoi".
"En 1988, l'Arsenal avait été éliminé et a pu revenir sur le terrain grâce à sa reine", se remémore Arnaldo Santos, 70 ans, responsable du tournoi depuis 15 ans.
A quelques kilomètres de là, 12 reines du Peladao Principal sont confinées sur un bateau ancré sur l'Amazone pour une émission de TV locale... dans l'attente du choix de la gagnante par un jury de spécialistes. La création d'un sous-championnat indigène "était une idée du leader indigène, Jorge Terena", explique M. Santos. "Il voulait réunir les 20.000 Indiens de diverses tribus qui ont quitté la forêt et vivent désormais à Manaus", une ville de deux millions d'habitants.
A la mi-temps de la finale, on procède à l'élection de la reine indigène de beauté. Mais contrairement au "Peladao Principal", la gagnante n'a pas le pouvoir d'inverser le résultat.
Cinq candidates se sont parées de plumes et peintures corporelles dans la forêt. Elles en sortent en file indienne, devant les juges et le public.
"Ce n'est pas seulement pour la beauté. Ici, on montre aux autres notre culture, nos traditions, nos graphismes corporels et ce qu'ils représentent", explique l'anthropologue indigène Joao Paulo Tucano. C'est Suellen, 18 ans, de l'ethnie Dessano, une dent de jaguar -symbole de force-, en pendentif, qui est élue.
"C'est la deuxième fois que je gagne. Maintenant, je rêve d'être actrice", confie la jeune fille à l'AFP.
Coup de sifflet final. Les Sateré Mawé l'emportent 3 à 1 sur les Munduruku. Médailles et trophées dorés sont distribués dans une ambiance de fête.
Daniel Munduruku, 22 ans, cheveux rouges coupés à la Neymar, la star brésilienne du FC Barcelone et de l'équipe nationale du Brésil, aimerait pouvoir "jouer dans une équipe professionnelle".
"Mais les indigènes sont très pauvres et n'ont pas de sponsors", déplore-t-il. Tous rêvent de "voir un jour des Indiens dans la Seleçao".
A Manaus (nord), l'une des douze villes hôtes du Mondial-2014, 27.000 joueurs de plus de 1000 équipes s'affrontent lors de plus des 2000 rencontres organisées lors du "Peladao".
Après sept semaines de compétition, deux équipes de jeunes indiens vont disputer sur un terrain pelé entouré de forêt luxuriante la finale du championnat indigène de ce tournoi hors-normes.
Les Sateré Mawé, en rouge, contre les Munduruku en blanc. Ici, pas de tribunes. Quelques centaines de supporteurs, parents ou amis des joueurs, sont massés debout autour du terrain, près du Campus de l'Université fédérale de l'Etat d'Amazonas. D'autres pique-niquent sur l'herbe. C'est la saison d'un met prisé: les "tanajuras", de grosses fourmis noires qu'on avale vivantes après en avoir arraché la tête pour ne pas se faire piquer la langue.
Les Indiens boivent aussi de l'eau mélangée à de la farine jaune de manioc qu'ils se passent dans une petite calebasse.
"Il y a un côté spirituel, c'est pour se fortifier", explique à l'AFP Jaime Dyacara, 39 ans, originaire de la région du "Rio Negro".
"C'est un jour de diversion pour les Indiens. Ils ont besoin de visibilité et d'occasions de montrer leur valeur", déclare à l'AFP Arnaldo Santos, coordinateur du "Peladao", créé il y a 40 ans comme une fête de quartier.
Ce vaste championnat est divisé en plusieurs catégories: juniors, feminin, et, depuis quelques années, indigène.
Le "Peladao Principal", pour les hommes de 16 à 39 ans, oppose 500 équipes cette année jusqu'à la fin décembre.
Avec une spécificité: chaque équipe est représentée par une reine de beauté au rôle potentiellement crucial. Une équipe vaincue sur le terrain peut, en effet, être repêchée grâce à sa Miss, si elle est élue "reine du tournoi".
"En 1988, l'Arsenal avait été éliminé et a pu revenir sur le terrain grâce à sa reine", se remémore Arnaldo Santos, 70 ans, responsable du tournoi depuis 15 ans.
A quelques kilomètres de là, 12 reines du Peladao Principal sont confinées sur un bateau ancré sur l'Amazone pour une émission de TV locale... dans l'attente du choix de la gagnante par un jury de spécialistes. La création d'un sous-championnat indigène "était une idée du leader indigène, Jorge Terena", explique M. Santos. "Il voulait réunir les 20.000 Indiens de diverses tribus qui ont quitté la forêt et vivent désormais à Manaus", une ville de deux millions d'habitants.
A la mi-temps de la finale, on procède à l'élection de la reine indigène de beauté. Mais contrairement au "Peladao Principal", la gagnante n'a pas le pouvoir d'inverser le résultat.
Cinq candidates se sont parées de plumes et peintures corporelles dans la forêt. Elles en sortent en file indienne, devant les juges et le public.
"Ce n'est pas seulement pour la beauté. Ici, on montre aux autres notre culture, nos traditions, nos graphismes corporels et ce qu'ils représentent", explique l'anthropologue indigène Joao Paulo Tucano. C'est Suellen, 18 ans, de l'ethnie Dessano, une dent de jaguar -symbole de force-, en pendentif, qui est élue.
"C'est la deuxième fois que je gagne. Maintenant, je rêve d'être actrice", confie la jeune fille à l'AFP.
Coup de sifflet final. Les Sateré Mawé l'emportent 3 à 1 sur les Munduruku. Médailles et trophées dorés sont distribués dans une ambiance de fête.
Daniel Munduruku, 22 ans, cheveux rouges coupés à la Neymar, la star brésilienne du FC Barcelone et de l'équipe nationale du Brésil, aimerait pouvoir "jouer dans une équipe professionnelle".
"Mais les indigènes sont très pauvres et n'ont pas de sponsors", déplore-t-il. Tous rêvent de "voir un jour des Indiens dans la Seleçao".