Au Nicaragua, le combat de quelques passionnés pour sauver le tapir


Mardi 5 Septembre 2017

Au Nicaragua, le combat de quelques passionnés pour sauver le tapir
Treize tapirs se prélassent dans la broussaille d'un zoo à Ticuantepe, dans l'est du Nicaragua, après avoir dévoré des feuilles et des fruits. Tous sont nés dans le cadre d'un programme de reproduction pour tenter de sauver l'espèce.
De couleur brune, ces animaux trapus à courte trompe ont vu le jour dans un espace clos à quelques kilomètres du turbulent volcan Masaya. Ils consomment chaque jour neuf kilos de feuilles, de fruits et d'aliments pour chevaux, sont pesés régulièrement et surveillés avec des caméras.
Un programme de reproduction aux petits soins, dirigé par l'expert en faune sauvage Eduardo Sacasa. "Ici, ils sont bien alimentés", souligne-t-il. A tel point que Pamka, un mâle de trois ans qui jouit d'un grand enclos arboré, a été mis au régime "car il est très gros". Lui et ses douze congénères ignorent qu'au dehors le danger les guette: il ne reste plus au Nicaragua que 800 tapirs de Baird, l'une des cinq espèces au monde et le plus grand mammifère d'Amérique centrale.
Le tapir de Baird est classé en danger d'extinction par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). C'est même le quadrupède "le plus menacé" de disparition au Nicaragua, relève M. Sacasa, "en raison de la déforestation à tout-va, de l'avancée des terres agricoles, de la vente illégale et de la chasse (illégale elle aussi), car la population les mange".
Vivant dans la jungle de la côte Caraïbe, cet animal paisible et herbivore est aussi la proie de félins comme le jaguar et le puma. Alors au zoo de Ticuantepe, on essaie de le reproduire. Non sans mal car le tapir a une longue gestation -14 mois- et ne met au monde qu'un bébé à la fois.
Trois femelles sont actuellement enceintes, dont Rosita, 12 ans, et Pueblana, neuf ans - chaque tapir a été baptisé. Bientôt Schtroumpf, Maya, Yoltic ou encore Kiwi seront libérés progressivement dans leur milieu naturel.
Mais pour cela, il faut l'assurance qu'ils ne seront pas exterminés, prévient Eduardo Sacasa. Ainsi, un couple devait être relâché il y a trois ans mais au dernier moment l'opération avait dû être annulée, les conditions de sécurité ayant été jugées insuffisantes.


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