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En équilibre sur les mains au milieu de la piste de cirque, Pin Phunam bande un arc avec ses pieds. La flèche part, en plein dans un gros ballon noir symbolisant le cauchemar khmer rouge, qui hante toujours la société cambodgienne 40 ans après.
Chacun des mouvements de cette contorsionniste de 23 ans raconte la violence d'une époque qu'elle est trop jeune pour avoir connue elle-même mais qui a laissé des traces dans quasiment toutes les familles au Cambodge, provoquant la mort de deux millions de personnes entre 1975 et 1979, soit un quart de la population.
Pin Phunam est le personnage principal de "Sokha", une création du cirque Phare, qui a monté son chapiteau en 2013 à Siem Reap, ville des temples d'Angkor, dans le nord-ouest du Cambodge. Il attire chaque soir des centaines de spectateurs, pour l'essentiel des touristes venus visiter les temples.
Dans cette pièce, "je suis une vieille femme; je redeviens une petite fille, puis une adulte. Je vois la destruction du pays par la guerre, les bombardements américains, les Khmers rouges qui tuent toute ma famille", explique la jeune contorsionniste avant son entrée sur scène, au milieu des autres jongleurs et acrobates formant la troupe de ce cirque d'un genre particulier.
"Au Cambodge, les gens ne parlent pas des Khmers rouges. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que c'est trop douloureux... Mais même si nous n'avons pas vécu nous-mêmes sous le régime khmer rouge, nous pouvons en raconter l'histoire à travers nos talents artistiques", ajoute Pin Phunam, rapporte l’AFP.
Les créateurs de l'école du cirque de Phare Ponleu Selpak, où Pin Phunam a étudié, ont quant à eux formé ce projet quand ils étaient de jeunes réfugiés dans les camps où s'entassaient ceux qui avaient tout perdu sous les Khmers rouges.
Leur école, qui accueille 1.200 enfants défavorisés, permet à plusieurs centaines d'entre eux d'apprendre la musique traditionnelle, la peinture ou les arts du cirque.
Elle est située à Battambang, grande ville de l'ouest du Cambodge, à quelques heures de voiture de Siem Reap.
L'école est le vaisseau amiral de ce projet de cirque, subventionné en grande partie grâce aux recettes des spectacles. Et si le cirque a vu le jour, c'est aussi pour valoriser les jeunes diplômés de l'école: seuls les plus doués d'entre eux y sont enrôlés, les organisateurs ayant à coeur d'offrir un spectacle de qualité internationale.
"Nous avons décidé d'ouvrir ce chapiteau afin que les artistes sortant de l'école de Battambang puisse vivre de leur art", explique Xavier Gobin, responsable français du cirque Phare, défendant la notion d'"entreprise sociale".
Ici, les jeunes utilisent le cirque pour explorer leur passé, celui lié au traumatisme collectif des Khmers rouges mais aussi leurs histoires individuelles, la soixantaine de jeunes artistes formant la troupe venant tous de familles très défavorisées.
"J'ai vu mon père se disputer avec ma mère tous les soirs après avoir bu et parié avec ses amis. Et nous, les enfants de la famille, nous devions travailler" et ramasser des bouteilles vides dans les poubelles dès l'aube, raconte ainsi Pin Phunam.
"Le cirque a changé ma vie", explique celle qui est "devenue une star" vivant désormais de son art et se produisant en tournée à l'étranger avec sa troupe.
Chacun des mouvements de cette contorsionniste de 23 ans raconte la violence d'une époque qu'elle est trop jeune pour avoir connue elle-même mais qui a laissé des traces dans quasiment toutes les familles au Cambodge, provoquant la mort de deux millions de personnes entre 1975 et 1979, soit un quart de la population.
Pin Phunam est le personnage principal de "Sokha", une création du cirque Phare, qui a monté son chapiteau en 2013 à Siem Reap, ville des temples d'Angkor, dans le nord-ouest du Cambodge. Il attire chaque soir des centaines de spectateurs, pour l'essentiel des touristes venus visiter les temples.
Dans cette pièce, "je suis une vieille femme; je redeviens une petite fille, puis une adulte. Je vois la destruction du pays par la guerre, les bombardements américains, les Khmers rouges qui tuent toute ma famille", explique la jeune contorsionniste avant son entrée sur scène, au milieu des autres jongleurs et acrobates formant la troupe de ce cirque d'un genre particulier.
"Au Cambodge, les gens ne parlent pas des Khmers rouges. Je ne sais pas pourquoi, peut-être parce que c'est trop douloureux... Mais même si nous n'avons pas vécu nous-mêmes sous le régime khmer rouge, nous pouvons en raconter l'histoire à travers nos talents artistiques", ajoute Pin Phunam, rapporte l’AFP.
Les créateurs de l'école du cirque de Phare Ponleu Selpak, où Pin Phunam a étudié, ont quant à eux formé ce projet quand ils étaient de jeunes réfugiés dans les camps où s'entassaient ceux qui avaient tout perdu sous les Khmers rouges.
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"J'ai vu mon père se disputer avec ma mère tous les soirs après avoir bu et parié avec ses amis. Et nous, les enfants de la famille, nous devions travailler" et ramasser des bouteilles vides dans les poubelles dès l'aube, raconte ainsi Pin Phunam.
"Le cirque a changé ma vie", explique celle qui est "devenue une star" vivant désormais de son art et se produisant en tournée à l'étranger avec sa troupe.