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Selon le communiqué de l’EMA, des différences avec l’original auraient été constatées. «Même s’il utilise une technologie de production analogue à celle du Vaxzevria (le vaccin d’AstraZeneca), le Covishield en tant que tel n’est actuellement pas approuvé par l’UE», a déclaré l’EMA ce mercredi. L’explication est principalement à chercher du côté des conditions de fabrication du vaccin Covishield, antidote à moindre coût. “Le fait est que les vaccins sont des produits biologiques. Des différences infimes dans les conditions de fabrication peuvent entraîner des différences dans le produit final. La législation européenne exige donc que les sites de fabrication et le processus de production soient évalués et approuvés dans le cadre du processus d’autorisation», a précisé l’Agence.
Après la non homologation de Sinopharm par l’AEM, cette décision sonne comme un second coup de grâce pour les Africains en général, et les Marocains en particulier. Eux qui se voyaient déjà cet été de l’autre côté de la Méditerranée. Une inextricable situation qui a passablement irrité l’Organisation mondiale de la santé (OMS). «C’est très dommage car AstraZeneca-Covishield est exactement le même vaccin qu’AstraZeneca-Vaxzevria», a regretté, mardi dernier, Richard Mihigo, du bureau régional de l’OMS pour l’Afrique. Et de préciser : «La seule différence est que Covishield est fabriqué et distribué dans d’autres parties du monde que l’Europe ».
L’Organisation onusienne, qui a approuvé Covishield, exhorte donc les pays de l’Union européenne à accepter l’utilisation du Covishield au risque de flirter avec la frontière de la discrimination envers les populations vaccinées en grande majorité par l’antidote fabriqué par le Serum Institute Of India. L’Union africaine et les Centres africains de contrôle et de prévention des maladies ne disent pas autre chose : “Ces règles mettent en péril le traitement équitable des personnes vaccinées en Afrique”.
Même son de cloche pour COVAX. L’initiative dont le but est d'assurer un accès équitable à la vaccination contre la Covid-19 dans 200 pays souligne que “toute mesure qui autorise seulement les gens protégés par une partie des vaccins homologués par l’OMS à profiter du retour des voyages créerait un système à deux vitesses, qui accroîtrait encore plus le fossé vaccinal et exacerberait les inégalités que nous avons déjà constatées dans la distribution des vaccins anti-Covid». L’égalité de traitement souhaitée s’apparente à un vœu pieux mais dont la réalisation paraît illusoire. Du moins à court terme.
Au moment où l’on écrit ces lignes, seuls quatre vaccins sont actuellement autorisés à l’intérieur des frontières de l’Union européenne. A savoir : Pfizer/BioNTech, Moderna, AstraZeneca (Vaxzevria) et Johnson & Johnson. Et quatre autres sont en cours d’évaluation : Spoutnik (Russie), Sinovac (Chine), CureVac (Allemagne) et Novavax (Etats-Unis). A l’évidence, le Covishield est sorti des radars de l’Agence européenne du médicament. Mais il pourrait apparaître dans celui de chaque pays de l’U.E, de manière isolée. En effet, outre les vaccins autorisés par l’EMA, la législation sur le Vieux Continent permet à chaque pays d’en accepter d’autres. Mais à ses risques et périls. Comme en témoigne l’Espagne qui autorise le vaccin Sinopharm, contrairement à la France, sauf motif impérieux. En somme, tout n’est pas perdu. Il y a encore de l’espoir.
Chady Chaabi
Un demi-million de doses attendues
Le stock des premières doses aurait été renfloué. Les autorités sanitaires marocaines prévoyaient de recevoir, dans la journée de vendredi, 500.000 doses en provenance du laboratoire CNBG Sinopharm. Mais ce n’est pas pour autant que l’administration des premières doses va reprendre pied au plancher. Bien au contraire. Certes, jeudi dernier, au total, 10.028.791 personnes ont reçu une dose et 9.140.785 les deux doses. Mais la pénurie de vaccin n’est pas de nature à rassurer. Elle devrait plutôt élever le seuil d’inquiétude de l'exécutif. Enfin on l’espère. Car le virus n’a pas chômé ces derniers jours. Et notamment sa version la plus problématique, le variant indien.
Plus contagieux de 60 à 70% que son cousin britannique, dont la contagiosité était il y a peu de temps considérée comme la plus élevée, le variant Delta (indien) continue de faire son chemin dans le pays. Plusieurs foyers ont été découverts, faisant craindre le pire. Difficile de ne pas être inquiet dans ces conditions. D’autant que la hausse des cas se poursuit et prend de plus en plus d’ampleur. Jeudi soir, sur les 18.121 nouveaux tests effectués, le taux de positivité était de 4,35% et le nombre de nouveaux cas a atteint 789 dont la moitié (356) réside dans la région de Casablanca-Settat.