Après avoir presque tout gagné : Messi rêve de la Copa America

Après avoir tout gagné avec le FC Barcelone, Lionel Messi n'a qu'un rêve: remporter la Copa America devant son public en Argentine (1er-24 juillet), montrer qu'il peut être aussi performant en sélection qu'en club, et qu'il est attaché au maillot national. Le Messi de Barcelone est inarrêtable (53 buts cette saison, une troisième Ligue des champions, une cinquième Liga...). Celui de la sélection carbure à l'ordinaire (56 matches, 16 buts). De quoi susciter la frustration du public et de la presse en Argentine, en quête de titres depuis sa 14e et dernière victoire en Copa America en 1993. Un écart de niveau entre club et sélection que certaines mauvaises langues argentines mettent sur le compte d'un éloignement du pays, géographique et affectif. Ce dont Messi s'est toujours défendu, clamant sans cesse son amour du maillot ciel et blanc. Mais pour José Pekerman, qui a lancé Messi en sélection le 17 août 2005 contre la Hongrie, comparer ses performances en sélection et en club "n'est pas juste". "Leo Messi est un joueur exceptionnel en sélection, mais l'équipe n'a peut-être pas encore trouvé son bon système de fonctionnement", a-t-il déclaré à l'AFP."A Barcelone, Messi a tout ce qu'il lui faut, car cela fait des années qu'il joue là-bas, avec les mêmes partenaires. En revanche, en sélection, ses équipiers changent et il n'y a pas de jeu collectif bien défini", abonde Angel Cappa, ancien adjoint de Cesar Menotti à la tête de l'Albiceleste, puis entraîneur de nombreux clubs en Argentine et à l'étranger.
Le joueur le mieux payé de la planète - 31 M EUR de revenus annuels, selon France Football - a notamment eu du mal à trouver ses marques sous les ordres de Diego Maradona, qui n'a cessé de changer de joueurs et de schémas tactiques durant sa vingtaine de mois à la tête de la sélection (2008-2010). Le natif de Rosario, parti en Catalogne à 13 ans pour suivre un traitement pour la croissance payé par le Barça, a été souvent invisible durant les qualifications pour le Mondial-2010 et s'il a mieux joué en Afrique du Sud, il n'a pas marqué et l'Argentine a été humiliée en quarts par l'Allemagne (4-0). Depuis le remplacement de Maradona par son ancien compère de l'équipe championne du monde 1986, Sergio Batista, admirateur du jeu du Barça, le petit attaquant (1,69 m, 24 ans) a retrouvé le chemin des filets, contribuant aux succès de prestige sur l'Espagne (4-1), le Brésil (1-0) et le Portugal (2-1). "Mon N.9, c'est Messi", a déjà assuré Batista, histoire de mettre son joyau dans des conditions proches de celles du club. Mais Messi n'est pas encore tout à fait prophète en son pays et doit continuer à faire taire des rumeurs en tous genres."Vous me faites dire que je me bats avec (Juan Roman) Riquelme, Carlitos (Tevez) et Diego Maradona... Je n'ai de problème avec personne, et Maradona a toujours parlé de moi en bien, nous sommes en contact," a-t-il déclaré à son arrivée en Argentine pour la préparation de la Copa. Un énervement inhabituel à la hauteur de la motivation du double Ballon d'Or (2009, 2010): "J'arrive avec beaucoup d'envie. J'ai eu la chance de tout gagner avec Barcelone et aussi individuellement. Maintenant, mon objectif est de remporter la Copa America avec l'Argentine."