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Après Wimbledon, le phénix Djokovic plane sur New York


Mardi 11 Septembre 2018

Après Wimbledon, New York : moribond il y a trois mois, Novak Djokovic a donné une dimension encore plus spectaculaire à son renouveau en s'offrant le trophée de l'US Open aux dépens du N.3 mondial Juan Martin Del Potro dimanche.
Le Serbe de 31 ans s'est imposé en trois sets (6-3, 7-6 (7/4), 6-3) en 3h18, après avoir mieux négocié que l'Argentin le finish d'une deuxième manche interminable de 95 minutes - plus longue qu'un match de foot !
"Si vous m'aviez dit en février, quand j'ai été opéré, que j'allais gagner Wimbledon, l'US Open et Cincinnati, j'aurais eu du mal à y croire", a reconnu Djokovic, rapporte l’AFP.
Le revirement est saisissant. Début juin, "Djoko" quitte Roland-Garros au trente-sixième dessous, mis K.O. par la désillusion majuscule de son quart de finale perdu face à la surprise italienne Marco Cecchinato. A ce moment-là, il court après l'envie et la forme depuis deux ans et son sacre tant convoité sur la terre battue parisienne. Son retour sur le circuit, après six mois de coupure fin 2017, suivis d'une opération du coude en début d'année, est poussif. Pour la première fois depuis douze ans (octobre 2006), il est éjecté du Top 20.
Mi-juillet pourtant, il reconquiert Wimbledon. Et à peine deux mois plus tard, le phénix Djokovic règne désormais sur New York.
Resté bloqué deux ans, son compteur de titres en Grand Chelem, s'emballe à nouveau. Le voilà grimpé à quatorze, aussi bien que l'Américain Pete Sampras - "un rêve qui devient réalité", et à six longueurs des vingt couronnes record de Roger Federer.
Pendant la quinzaine new-yorkaise, Djokovic a répété avoir "eu besoin de trois, quatre mois" pour "retrouver confiance et aisance sur le court, et régularité en match". Le puzzle a l'air désormais parfaitement assemblé.
Et si Wimbledon avait été un "soulagement" pour le Serbe, l'US Open - son troisième après 2011 et 2015 - ressemble à une apothéose. Lundi, le protégé de Marian Vajda  s’est réinstallé sur le podium mondial, au troisième rang. Il en a délogé précisément sa victime du jour, qui n'a pas réussi à couronner de succès une renaissance qui part d'encore plus loin.
A Flushing Meadows, Del Potro vivait, à 29 ans, la deuxième finale en Grand Chelem de sa carrière, neuf ans après y avoir renversé Federer, à vingt ans à peine. Entre-temps, ses poignets l'ont longtemps martyrisé : le droit d'abord, en 2010, le gauche surtout, opéré trois fois en quinze mois entre 2014 et 2015.
Opérations non concluantes, douleur persistante, dépression rampante: le "gentil géant" passe au bord de dire adieu au tennis. Quand il finit par reprendre la compétition début 2016, il est relégué au-delà de la 1.000e place mondiale.
Fort d'une saison au cours de laquelle il a atteint son meilleur classement et s'est offert son premier trophée en Masters 1000 à Indian Wells, "Delpo", en larmes à la fin du match et consolé par Djokovic, rêvait d'une autre fin dans le théâtre de son unique sacre en Grand Chelem.
"Je suis très triste d'être le perdant aujourd'hui. C'est une défaite difficile", a-t-il lâché, encore au bord des larmes, tout en confiant son "envie de (se) surprendre encore à réaliser des choses comme ça".
La perte du deuxième set - long de 95 minutes - a coûté cher au grand Argentin (1,98).
Avant, Del Potro, après un début de match solide, avait craqué à 4-3 dans la première manche. Une soudaine série de fautes alors qu'il menait 40-0 sur son jeu de service offrait le break, puis le set, à Djokovic. Le Sud-Américain n'avait pourtant perdu jusque-là que deux points sur son engagement.
Dans un stade très nettement acquis à la cause de son adversaire - "Ole, ole, ole, ole, Delpo, Delpo !" -, sous l'impulsion du fidèle groupe d'amis d'enfance de l'Argentin, venus spécialement de Tandil, sa ville natale - le Serbe ne se laissait plus déborder, jusqu'à mener 3-1 dans le deuxième set.
De nouveau plus percutant, Del Potro, à la faveur de ses premières occasions de break obtenus après 1h20, recollait et obtenait même trois balles de 5-3. Mais "Djoko", bien qu'irrité par le bruit venu du public, finissait par sauver son jeu de service après plus de vingt minutes de combat. Et le coup droit de "Delpo" le lâchait au plus mauvais moment, dans le jeu décisif.
Sorti vainqueur de cette bataille, Djokovic dominait logiquement la troisième manche, malgré un dernier sursaut de Del Potro, revenu de 3-1 à 3-3. Son nouvel envol ne fait plus aucun doute.


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