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Il serait approprié de ne pas y voir que de l’opportunisme, économique auquel d’ailleurs tout dirigeant politique devrait être sensible, mais s’arrêter plutôt à cette «destinée commune» qui doit prendre toute sa signification pour ce qui est des relations entre le Maroc et l’Algérie.
Cette destinée commune veut que l’on œuvre, d’un côté comme de l’autre, dans le sens du développement de tout le Maghreb et celui de l’épanouissement des peuples maghrébins. Mais ce n’est sûrement pas en empêchant la libre circulation entre l’Algérie et le Maroc que l’on pourrait y aboutir. Rabat, pour rappel, a de tout temps tendu la main à Alger pour que cette aberration de fermeture des frontières prenne fin. Et à jamais. Sauf que le gouvernement de M. Ouyahya serait sensible à quelques considérations qui vont à l’encontre des intérêts des peuples des deux pays et du bon sens, vu que les pays les mieux inspirés cherchent à se constituer en pôles homogènes et solides plutôt que d’encourager une balkanisation bassement intéressée.
C’est bien beau de parler de la volonté et de la nécessité de développer au mieux les relations économiques. Mais pour ce faire, il faut bien une politique qui va avec. Il ne faut surtout pas s’étonner si aujourd’hui les échanges inter-maghrébins n’atteignent même pas les 30%, alors qu’entre l’UMA (Union du Maghreb arabe) (ou ce qui en reste) et l’Union européenne, ils sont de l’ordre de 70%.
Il est sûr que l’on doit s’y prendre tout autrement pour que cette «destinée commune» soit promise à … une meilleure destinée.