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Pris en excès de vitesse ? A Laurel (Maryland, est des Etats-Unis), autant faire bonne figure, votre interpellation est filmée. Les mini-caméras portées par chaque policier, que ceux de New York et de Washington vont expérimenter, font déjà partie du paquetage.
"J'y suis complètement habitué", raconte à l'AFP Aaron Waddell, alors qu'il patrouille dans les rues de cette petite ville de 25.000 habitants, à quelque 30 km à l'est de Washington.
"Dès que je descends de la voiture de police, si je dois intervenir et m'adresser à quelqu'un, pour une contravention au code de la route ou simplement dans la rue, je presse le bouton" de l'enregistreur accroché à la ceinture, ajoute-t-il.
Et la mini-caméra, de la taille d'un gros stylo de 15 grammes que le policier porte pincée sur ses lunettes, se met à filmer la rencontre.
Ces mini-engins que la police de Laurel utilise depuis presque deux ans, font l'objet d'une attention particulière depuis la mort de Michael Brown, un jeune homme tué par un policier le 9 août à Ferguson (Missouri, centre), dans des circonstances dont les versions diffèrent.
Après les émeutes qui ont suivi, une pétition a été adressée à la Maison Blanche pour que toutes les polices du pays en soient équipées, "pour s'assurer que la police suit les procédures et que toutes les parties répondent de leurs actions lors d'une enquête policière".
L'administration a fait savoir qu'elle "soutenait" cette utilisation et "étudiait la meilleure façon de la mettre en place".
C'est une "question de transparence, et une façon de protéger aussi bien mes policiers que le public. Chacun doit pouvoir rendre compte de ses actions", assure Richard McLaughlin, le chef de la police de Laurel.
Sur les 45 policiers susceptibles d'y partir en patrouille, la moitié sont déjà équipés d'un modèle de la société Taser.
Ils doivent informer la personne filmée à chaque rencontre, et demander son autorisation - ou son refus - devant la caméra à l'intérieur d'un domicile privé.
Chaque policier a son matériel propre, qui coûte de 1.600 à 2.000 dollars l'unité, y compris le stockage en cloud sur evidence.com, géré par Taser. Les images sont détruites après six mois si elles sont considérées comme inutiles au litige.
Avec un mot de passe, "les policiers peuvent les revoir mais ne peuvent ni les supprimer, ni les modifier", ajoute le commandant.
Pour l'association Aclu, gardien vigilant des libertés publiques aux Etats-Unis, "tout le monde peut se retrouver gagnant" à utiliser ce système, estime Jay Stanley.
Il peut faire "baisser les abus policiers qu'on connaît dans ce pays" et protéger les policiers eux-mêmes contre les fausses accusations, explique-t-il à l'AFP.
Mais attention, avertit l'Aclu, il faut une règlementation stricte : le policier ne doit pas pouvoir choisir ce qu'il enregistre ou non, ne pas pouvoir altérer les images. Il a le droit aussi de ne pas être constamment "sous surveillance". Quant aux images inutiles à une enquête, elles doivent être rapidement effacées.
Taser, Woldcom ou Vievu équipent déjà des centaines de forces de police du pays, et Taser par exemple a vu le chiffre d'affaires de ce secteur quasi décupler en un an.
Les polices de New York (34.500 policiers) et de Washington (4.000) ont elles aussi lancé ces derniers jours une expérimentation.
"Il est rare qu'on ne soit pas filmés maintenant par n'importe qui", ironisait mercredi Cathy Lanier, la chef de la police de Washington, en présentant le projet, "on est les derniers à avoir des caméras !"
Lors d'un incident, les témoignages peuvent varier, selon elle. "Maintenant, nous aurons la vidéo, un témoin indépendant et sans parti pris", note-t-elle.