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​Le Plan d’accélération industrielle ne peut prétendre à une résorption du chômage

La création de 500.000 emplois à l’horizon 2020 est largement en deçà de la demande

Mercredi 17 Juin 2015

​Le Plan d’accélération industrielle ne peut prétendre à une résorption du chômage
Au Maroc, la question de l’employabilité des jeunes en général et des diplômés en particulier est une réelle source d’inquiétudes et d’angoisses. A caractère épineux et toujours d’actualité, ce sujet, a été, à juste titre, mis en exergue récemment lors de la cérémonie « Fête des lauréats » organisée par le Réseau Entreprendre-Marrakech.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, Moulay Hafid El Alami a eu le mérite de dévoiler des faits évidents mais non moins marquants. En effet, il a assuré que face à une demande énorme qui s'élève à 1,3 million d'emplois dans les 10 prochaines années et à l'évidence que l'Etat ne peut répondre à cette demande, la meilleure option est d'encourager la culture entrepreneuriale auprès des jeunes et promouvoir les conditions nécessaires pour la création d'écosystèmes favorables à l'entrepreneuriat dans l'industrie et particulièrement la sous-traitance.
D’où son plaidoyer pour la promotion de la culture entrepreneuriale auprès des jeunes ainsi que l'éclosion d'écosystèmes sectoriels, toutes deux favorables à l'entrepreneuriat, et qui constituerait, de ce fait, la meilleure réponse au défi de l'emploi.
De même, le ministre a tenu à relever que malgré les efforts consentis, les outils d'accompagnement des jeunes entrepreneurs (Ndlr :  particulièrement au niveau du financement des projets), demeurent insuffisants actuellement. Et d’ajouter qu’il y a un réel besoin d'une démarche d'accompagnement complète qui porte sur l'ensemble des aspects de l'acte d'entreprendre, insistant sur la nécessité de promouvoir la culture d'entreprendre auprès des jeunes dès les premières années de la formation avec une orientation vers de nouvelles perspectives de carrière autres que les schémas classiques qui ne répondent plus aux réalités du 21ème siècle.
«L'un des enjeux actuels est de promouvoir la création d'écosystèmes dans l'industrie de la sous-traitance et d’appuyer la formation ciblée pour tirer pleinement profit de cette nouvelle tendance», a-t-il fait ressortir, citant, dans ce sillage, l’exemple de la Chine. 
En effet, le ministre a affirmé que de grandes opportunités doivent être saisies par le tissu industriel marocain dans le contexte mondial actuel notant, à ce titre, que la Chine opère actuellement sa transformation d'un pays producteur vers un pays consommateur avec le passage du salaire minimum de 140 à 500 dollars sur les cinq dernières années et qui devra atteindre 1000 dollars dans les cinq prochaines années (+13 % par an).
Et de souligner que quelque 85 millions d'emplois vont quitter la Chine avec la recherche de la compétitivité sur d'autres marchés et si le Maroc arrive à capter 1 % de ces emplois ce sera un pari gagné relevant que de nombreux opérateurs chinois, notamment dans le secteur du textile, cherchent à s'installer au Maroc pour pouvoir garder leur compétitivité.
M. El Alamy a rappelé que la stratégie de son ministère ambitionne la création de 500.000 emplois sur la période 2014-2020 sans, néanmoins,  préciser que, durant les dernières années, le secteur de l'industrie a créé seulement 75.000 emplois. Et même au cas où ses ambitions deviendraient  réalité, il n’en demeure pas moins que l’offre en emploi restera largement en deçà de la demande, ce qui élargira davantage le gap actuel. Particulièrement dans la tranche d’âge des jeunes diplômés dont la situation pose actuellement un grave problème sociétal qui pourrait, s’il l’on n’y prend pas garde, menacer, à terme, la stabilité du pays. Toujours est-il, pour sa part, le responsable à l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), Hicham Kasbaoui, a plaidé lors de cette rencontre pour l'esprit d'innovation dans l'acte d'entreprendre. Et de poursuivre que l'Agence, qui compte actuellement 77 agences à travers le Royaume, s'active à prospecter les porteurs de projets innovants afin de leur assurer un accompagnement lors des différentes étapes de la création de leur entreprise en plus de la recherche de partenaires pour s'assurer les conditions de succès de leur business plan.
De son côté,  Mehdi Laraki, président de GELACOM Groupe et membre du Réseau Entreprendre-Maroc a indiqué que « pour pouvoir créer de l'emploi, il faut d'abord créer des employeurs ». Ce jeune entrepreneur qui a réussi à développer à l'international son entreprise familiale, a insisté sur l'accompagnement et incité les chefs d'entreprises à parrainer les jeunes entrepreneurs, particulièrement lors des premières années qui sont décisives. 

Meyssoune Belmaza

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