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Les statistiques espagnoles évoquent certes une surreprésentation des ressortissants marocains dans le trafic de drogue mais elles ne pipent mot sur leur statut. S’agit-il de migrants légaux, de sans papiers ou Marocains naturalisés ? Personne ne le sait. Les données officielles ne précisent pas non plus de qui elles parlent en se référant aux « étrangers » et à partir de quel moment un citoyen est considéré comme espagnol ou simplement d’origine immigrée. Ce qui nous interpelle à propos des méthodes de collecte des données. Car additionner tous les Marocains mis en cause dans le calcul de la délinquance, qu’ils soient légalement installés en Espagne, en transit ou sans papiers risque de fausser la donne. Or, un calcul exact de la représentativité des étrangers dans la délinquance ne devrait tenir compte que de la proportion des étrangers légaux par rapport au reste de la population et exclure les étrangers en transit ou en situation irrégulière. Par ailleurs, une même personne peut être interpellée plusieurs fois pour le même délit notamment dans le cas de trafic de drogue. Ceci d’autant plus que les étrangers sont plus souvent contrôlés que le reste de la population. Une discrimination qui fausse la représentativité de l’échantillon de la délinquance des immigrés.
Autre remarque suscitée par ces chiffres et non des moindres, c’est leur source. Car, si elles ont tout ce qu'il y a de plus officiel et émanent du bilan annuel établi par le ministère de l’Intérieur, il n’en reste pas moins qu’elles ne concernent que les cas d’interpellation et de détention et non les condamnations. Et entre les deux, la différence est de taille.
En fait, les chiffres basés sur les condamnations par la justice et non sur les infractions constatées par la police restent plus fiables puisqu’ils relèvent de la justice pénale, ce qui exclut une large part des détentions illégales. A cela s’ajoute le fait que ces statistiques prennent en compte des critères objectifs, à savoir la nationalité (mais aussi le sexe, l’âge…) et non l’origine ethnique, critère difficile à établir avec certitude.