vu d’ici : L’an de toutes les solitudes

Le séjour mouvementé et loin de faire l’unanimité de Mahmoud Ahmadinejad au Caire n’est pas passé inaperçu.
Le trublion de la politique iranienne, aurait échangé volontiers sa participation au douzième sommet islamique contre une visite bilatérale à teneur historique. Malheureusement pour lui, «le grand frère» Mohamed Morsi qui avait pourtant initié un semblant de dégel, l’été dernier en se rendant à Téhéran, s’en est tenu au strict protocole du sommet de l'Organisation de la coopération islamique.
C’est qu’en Egypte, par les temps et les mouvements sociaux qui courent,  l’heure n’est pas à l’acoquinement et surtout pas, foi de sunnite, avec celui qui de surcroît représente la plus grande nation chiite du globe. D’ailleurs sur les rives du Nil en bons sunnites, on ne s’est pas empêché de mettre l’effronté en garde, en l’appelant à plus de retenue envers les pays voisins du Golfe.
En effet, les sacs de l’administration égyptienne actuellement, loin d’être bourrés de pécune, sont dépendants pour ce qui est de leur  rembourrage, de la bienveillance des pétromonarchies du coin. Quand on sait aussi que l’Oncle Sam y va d’une participation de près d’un milliard et demi de bons dollars, on comprend aisément l’attitude quelque peu distante des Egyptiens qui, gageons, ne s’aventureront jamais à mordre la main qui les nourrit.
Autre point de divergence, la Syrie qui avec le Mali et le dossier palestinien constitueront le plat principal du sommet. Le soutien iranien coûte que coûte à Bachar Al-Assad pourrait lui en coûter justement, lorsqu’on sait qu’autour de la table et à majorité écrasante, on a fait de la rébellion une priorité.
Aussi cette fois, Mahmoud Ahmadinejad, qui sait si bien sauter au plafond au moindre événement, à défaut de se mettre sur son «trentain», sera certainement dans ses petits souliers, lui qui, à une pointure près, a failli recevoir une chaussure.