Le Festival de Fès de la culture soufie met la musique andalouse à l'honneur

Dimanche 26 Octobre 2025

Le Festival de Fès de la culture soufie met la musique andalouse à l'honneur
Une performance artistique mêlant ferveur et virtuosité a captivé, mercredi soir, les férus de la musique authentique au Festival de Fès de la culture soufie, qui a rendu hommage aux grands maîtres de la musique andalouse.

Sous les murailles, illuminées pour l’occasion, de la place mythique de Bab Al Makina, haut-lieu de l’histoire millénaire de la cité idrisside, le public a été embarqué dans une immersion dans le temps et les émotions, avec au menu trois références de la musique andalouse, chacun représentant un style propre.

Sur scène, Mohamed Briouel, Marouane Hajji et Noureddine Tahiri ont fait revivre, le temps de cette soirée, un héritage musical qui n’a rien perdu de sa magie et qui continue d’inspirer les nouvelles générations.

Avec rigueur et émotion, chaque note restituait l’authenticité d’un art qui transcende les âges, célébrait une musique qui s’est épanouie au Maroc, portée par des générations de maîtres et de disciples.

Aux notes de Mohamed Briouel, l’un des maîtres incontestés de la musique andalouse marocaine, qui dirige l’Orchestre du Conservatoire de Fès et incarne la transmission vivante des noubas traditionnelles, résonnait la voix de Marouane Hajji, enfant de Fès et l’une des plus belles voix du samâa soufi marocain.

Formé dès l’enfance auprès de maîtres de la médina et au Conservatoire, il s’est fait un nom et une place en alliant ferveur spirituelle et exigence musicale. Il incarne l’élan d’une jeunesse qui fait vivre la tradition tout en l’ouvrant au monde.

Lauréat de plusieurs concours, fondateur de la troupe "Ikhwane Al Fane" et invité sur de grandes scènes internationales, il est aujourd’hui reconnu comme un "ambassadeur de la musique spirituelle".

"C’est un grand honneur pour moi, enfant de la ville, de participer à ce festival qui s’est imposé sur la scène des grands festivals aux niveaux national et international, d’autant que cette année cet événement coïncide avec la célébration du 44ème anniversaire de l’inscription de la Médina de Fès au patrimoine mondial de l’UNESCO", a déclaré Marouane Hajji à la MAP.

En plein milieu de la scène, entre Marouane Hajji et Mohamed Briouel, la voix mélodieuse de Nouredine Thahiri, grand chanteur de musique soufie et arabo-andalouse, complétait ce tableau d’exception, alternant moments d’intensité et plages de douceur.

Thahiri, qui a appris très tôt aux côtés d’éminents maîtres tels que Moulay Larbi Amraoui, Al Attar ou encore Abdellatif Benmansour, est aujourd’hui l’une des références de ce genre dans la capitale spirituelle du Royaume.

Le trio, accompagné d’un orchestre trié sur le volet, a proposé une fusion de deux variantes de la musique andalouse : La musique marocaine d’Al Ala et la musique soufie, qui a ses propres spécificités.
Au fil des poèmes et mélodies, la soirée a revisité des pans de ce patrimoine musical qui s’est établi en mémoire partagée et en langage de paix et de beauté. Plus qu’un concert, un acte de transmission a été posé.

Placé sous le Haut Patronage de SM le Roi Mohammed VI, le Festival de Fès de la culture soufie tend, selon l’association éponyme, à faire émerger à partir de Fès une âme poétique et civilisationnelle, où le patrimoine immatériel devient la matrice vivante d’une transformation sociale, culturelle et spirituelle.

Cet événement culturel, qui se déroule du 18 au 25 octobre, sous le signe "Vivre poétiquement - Art et spiritualité", rend hommage au patrimoine spirituel marocain à travers ses Turuq, "véritables écoles de l’âme et creusets du lien social".

Le menu de cette édition prévoit également des soirées poétiques et rencontres intellectuelles abordant les liens entre la culture soufie et les enjeux du monde contemporain, tels que l’écologie, la paix intérieure et la coexistence.

Libé

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