
Dans un communiqué dont les médias italiens se font l'écho, l'agence invoque, à l'appui de sa décision, la détérioration de la situation dans la Zone euro, notamment les "risques de contagion" émanant de l'Espagne et de la Grèce.
Elle souligne également le risque pour l'Italie de "connaître une hausse brutale de ses coûts de financement ou de ne plus avoir accès aux marchés financiers (...) en raison de la confiance de plus en plus fragile des marchés". Moody's, qui fait état de la détérioration des perspectives économiques à court terme de l'Italie, évoque aussi la possibilité pour la Péninsule de connaître une croissance "faible" et un "chômage plus élevé" (10,1 % de la population active en mai dernier, Ndlr), l'empêchant de remplir ses objectifs de réduction des déficits et faisant naître le risque que le pays "ne puisse plus se financer auprès des marchés financiers".
Mardi, le chef du gouvernement italien, Mario Monti, avait pour la première fois envisagé que Rome puisse avoir recours aux fonds de secours de la Zone euro pour faire face à la flambée de ses taux d'emprunt.
Depuis son avènement à la mi-novembre, le gouvernement Monti, qui a hérité d'une dette de plus de 1.900 milliards d'euros (environ 120,1 % du PIB), s'était engagé à équilibrer ses comptes publics à la fin 2013 et à relancer la croissance pour rassurer les marchés et éviter l'extension de la crise de la dette. L'Italie est cependant entrée officiellement en récession fin 2011 et s'y est enfoncée au premier trimestre 2012 avec une nouvelle contraction de son PIB de 0,8 %, sous le poids des plans d'austérité adoptés à la chaîne depuis 2010 pour rassurer les marchés.
Jeudi, le chef du patronat italien, Giorgio Squinzi, avait affirmé s'attendre à une contraction du Produit intérieur brut (PIB) de 2,4 % en 2012, voire plus, contredisant ainsi la projection de 2 % avancée récemment par le gouverneur de la Banque centrale italienne.