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Après une première phase de ce long processus entamé le 30 juillet 2010 avec l’annonce de la mise en place d'une Commission consultative chargée de la question (CCR), le Maroc est entré de plain-pied dans la phase de consécration effective de ce chantier qui réunit tous les ingrédients d'un modèle marocain authentique.
Pour faire aboutir ce chantier de réformes, la CCR avait proposé un découpage régional fonctionnel capable de contribuer au renforcement de la démocratisation de l'Etat et d'amorcer une nouvelle conception de la relation qui lie l'Etat aux régions et aux collectivités territoriales, une conception qui requiert des collectivités territoriales élues de tout mettre en œuvre pour renforcer la participation des citoyens, hommes et femmes, à la gestion de la chose publique.
Cela suppose que les conseils régionaux doivent être investis de prérogatives décisionnelles et exécutives élargies qui les prédisposeraient à s'acquitter au mieux de leur rôle, tout en mettant en place des mécanismes de contrôle et de comptabilité de nature à rétablir la confiance des citoyens dans ces institutions.
La philosophie de ce projet voulait aussi que la région puisse être en mesure de contribuer de façon effective au développement économique, politique, social, culturel et environnemental, une entreprise qui ne peut se concrétiser sans la mobilisation de nouvelles ressources, la mise à niveau des ressources humaines et la mise en place de fonds de soutien financier ayant pour objectif de réduire les disparités entre les régions, comme l'avaient souligné, en son temps, plusieurs économistes et spécialistes de la gestion de la chose locale.
Un membre de la CCR avait affirmé dans ce sens que la régionalisation est "le transfert des pouvoirs du centre vers la périphérie et une volonté de multiplier les centres de décision".
En effet, les présidents des conseils régionaux ne dépendront plus des gouverneurs et des walis. Il leur sera attribué la gestion totale des budgets des assemblées communales, pour le financement des projets. Elus au suffrage universel, ces mêmes présidents des conseils seront responsables devant leurs concitoyens et devant la loi.
En outre, les conseils régionaux chapeauteront les autres administrations territoriales, tout en leur accordant une marge de manœuvre.
Si ce chantier de règne, d'essence démocratique par excellence, est hautement salutaire pour toutes les régions du Royaume puisqu’impliquant des changements majeurs dans la répartition des pouvoirs entre l’Etat central et les acteurs locaux dans une volonté évidente de multiplier les centres de décision et de les rapprocher des populations, il l'est d'autant plus pour les provinces du Sud puisque la régionalisation avancée procède également de la perception marocaine d'une solution au différend artificiel autour de la question du Sahara à travers l'octroi d'une large autonomie à ces provinces .