Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager

Union socialiste des forces populaires, Secrétariat provincial-France : Déclaration finale


Libé
Samedi 23 Novembre 2013

Union socialiste des forces populaires, Secrétariat provincial-France : Déclaration finale
Le quatrième congrès de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) - France tenu à Aubervilliers (région parisienne) les 9 et 10 novembre 2013, sous le slogan «Marocains du monde, citoyens d’abord», après avoir examiné et discuté de nombreuses questions, notamment les derniers développements de notre cause nationale, la situation politique, économique et sociale, les mutations et les perspectives des migrations, ainsi que la stratégie organisationnelle du parti et la mise en œuvre des décisions du IXème Congrès pour le renforcement des structures du parti dans les régions et les provinces et plus particulièrement en France, le congrès déclare :
La période actuelle est marquée par la nouvelle dynamique, engendrée par les orientations du IXème Congrès national et les initiatives de la nouvelle direction visant à  permettre au parti de retrouver sa place sur la scène politique. L’USFP est appelée à renforcer son rôle en tant que force d’opposition et parti militant pour un Etat de droit, une société moderne et un progrès social croissant.
Dans ce cadre, l’USFP-France annonce la mobilisation de ses militants pour contribuer à gagner le pari de la réforme. Elle exprime sa volonté de s’ouvrir sur toutes les potentialités démocratiques et progressistes partageant avec elle l’engagement pour les causes de la liberté, de la démocratie et de la justice. Elle va œuvrer aussi pour l’ouverture d’un dialogue avec les intellectuels, les penseurs et les jeunes sur le projet socialiste démocratique qui répond aux attentes de l’étape actuelle et tient compte des changements régionaux et internationaux, et   pour faire face aux courants conservateurs et traditionalistes.
En France, la forte pression déstabilisatrice que subit la communauté marocaine, sur le plan matériel et moral, est caractérisée par :
- la dégradation des conditions économiques et sociales, conséquence de l’augmentation du taux de chômage dont les migrants, et les Marocains,  sont les premières victimes ; phénomène accentué par les pratiques discriminatoires;
- la fragilisation de la situation de notre jeunesse, avec les difficultés scolaires et professionnelles, résultant de la précarité de la situation matérielle de leur famille et du désarroi identitaire qui entrave leur épanouissement;
- une marginalisation, voire une exclusion des immigrés de toute participation à la vie civique. La promesse de la participation des migrants aux élections locales est loin de voir le jour.
Au Maroc, les gouvernements successifs n’assument toujours pas leur devoir essentiel; celui de protéger les droits légitimes de leurs ressortissants face aux graves dérives de la politique des Etats européens en matière d’immigration, et de mettre à leur disposition un réseau suffisant de structures et de services répondant convenablement à leurs besoins spécifiques en évitant le foisonnement d’institutions (ministère, CCME, fondations…) pour atteindre une meilleure efficacité.
Plus grave encore, les résidents marocains en France (M.R.F.) sont confrontés à chaque séjour estival au Maroc à une autre réalité, non moins dure, marquée notamment par l’arbitraire administratif, la corruption et les abus de pouvoir.
Quant à la place réservée à la communauté au sein des institutions marocaines, elle est pratiquement inexistante. En plus du déficit démocratique dont souffrent tous les Marocains, les M.R.F., malgré leur importance numérique, ont été superbement ignorés lors des dernières consultations nationales. Leur droit constitutionnel a été tout simplement confisqué. Ils sont des sans voix en France et au Maroc.
Le gouvernement marocain est appelé à élaborer une véritable stratégie permettant à nos concitoyens résidant en France et à leurs générations futures, d’avoir une place reconnue en tant que citoyens à part entière en France et au Maroc. Cette citoyenneté revendiquée est la condition première pour que notre communauté puisse s’épanouir, jouer un rôle actif dans les rapports franco-marocains et mettre ses potentialités énormes au service de l’intérêt général. Elle peut être effectivement une chance pour le Maroc et la France.

L’action soutenue de  l’USFP-France sera axée autour de revendications fondamentales :
1) Garantir le droit à la pleine citoyenneté par le biais d’une participation politique de la communauté marocaine à l’étranger. Une première étape serait la mise en application judicieuse des dispositions de la Loi fondamentale ayant trait aux droits des Marocains concernant notamment le vote et l’éligibilité et leur participation dans toutes les institutions marocaines.
2) La révision des accords bilatéraux et leur mise en conformité avec les textes internationaux.
Cette révision doit concerner en priorité le droit de vivre en famille, la liberté de circulation des personnes, l’égalité de traitement en matière de protection sociale, l’élimination des discriminations dans le domaine du travail, la satisfaction des besoins de la communauté relatifs aux pratiques religieuses de l’Islam, l’apprentissage de la langue d’origine dans les écoles publiques, la lutte contre la xénophobie et le durcissement des peines contre les délits et les crimes racistes, la protection de la femme immigrée et son droit au séjour et à la libre circulation en cas de litiges matrimoniaux...
3) L’amélioration du traitement réservé aux Marocains émigrés par l’administration marocaine à l’extérieur et l’intérieur du pays, notamment par :
- la lutte contre la corruption et les abus de pouvoir ;
- l’aide à la réinsertion des Marocains immigrés désirant retourner définitivement au Maroc ;
- l’intensification du réseau consulaire et la diversification des services.
4)  Sur le plan économique : La création des conditions favorables au renforcement du rôle des Marocains résidant en France dans le développement économique au Maroc, et dans la promotion des échanges entre la France et le Maroc. Les Marocains résidant en France devraient s’organiser davantage de manière à faire profiter leur pays d’origine de leurs compétences et de leurs expériences en créant des synergies et des passerelles pour le transfert du savoir et des expertises scientifiques et technologiques nécessaires au développement du Maroc.
5) L’introduction des réformes nécessaires à la démocratisation, à la rationalisation de la gestion des affaires publiques et à la garantie de l’Etat de droit, comme facteur déterminant aussi bien pour réussir la défense des droits de notre communauté en France, que pour l’insérer en tant qu’élément actif au service de la démocratisation et du développement.
6) L’organisation rationnelle, à partir du Maroc, de réseaux de personnes expatriées hautement qualifiées qui auraient pour vocation de canaliser le transfert des compétences plutôt que le retour des personnes. En effet, la mondialisation de l’économie provoque un accroissement de la demande dans les pays du Nord, ce qui entraîne par voie de conséquence une recherche des personnes les plus qualifiées dans le Sud. La fuite des cerveaux provoque indirectement un déclin au Maroc qui voit partir ses élites. Il s’agit d’un enjeu crucial pour la jeunesse et pour le dynamisme économique de notre pays, le Maroc doit trouver les voies et les moyens de gagner la bataille du savoir dans la compétition internationale.
7) La réhabilitation des anciens détenus et exilés, et le règlement définitif du dossier de la disparition forcée avec vérité, réparation et justice afin de prévenir contre le retour de telles pratiques barbares, inhumaines et inadmissibles.

Aubervilliers, le 10 novembre 2013
Secrétariat provincial-France


Lu 1259 fois

Nouveau commentaire :

Votre avis nous intéresse. Cependant, Libé refusera de diffuser toute forme de message haineux, diffamatoire, calomnieux ou attentatoire à l'honneur et à la vie privée.
Seront immédiatement exclus de notre site, tous propos racistes ou xénophobes, menaces, injures ou autres incitations à la violence.
En toutes circonstances, nous vous recommandons respect et courtoisie. Merci.

Actualité | Dossiers du weekend | Spécial élections | Les cancres de la campagne | Libé + Eté | Spécial Eté | Rétrospective 2010 | Monde | Société | Régions | Horizons | Economie | Culture | Sport | Ecume du jour | Entretien | Archives | Vidéo | Expresso | En toute Libé | USFP | People | Editorial | Post Scriptum | Billet | Rebonds | Vu d'ici | Scalpel | Chronique littéraire | Billet | Portrait | Au jour le jour | Edito | Sur le vif | RETROSPECTIVE 2020 | RETROSPECTIVE ECO 2020 | RETROSPECTIVE USFP 2020 | RETROSPECTIVE SPORT 2020 | RETROSPECTIVE CULTURE 2020 | RETROSPECTIVE SOCIETE 2020 | RETROSPECTIVE MONDE 2020 | Videos USFP | Economie_Zoom | Economie_Automobile







L M M J V S D
1 2 3 4 5 6 7
8 9 10 11 12 13 14
15 16 17 18 19 20 21
22 23 24 25 26 27 28
29 30          





Flux RSS
p