
C'est donc un scénario tout à fait idéal auquel la gauche française ne pouvait rêver. Désormais, l'Hémicycle à l'Assemblée nationale est rose, tout comme le Sénat, l'Elysée, la majorité des grandes villes, des régions et des départements. Bref, le Parti socialiste a tous les pouvoirs, une situation jamais vécue auparavant dans l'histoire de la gauche en France. Ce qui fait dire à certains que c'est un Etat PS qui se dessine en France.
Pour ce qui est des faits saillants, et nonobstant l'abstention record qui a caractérisé ces législatives, de l'élection quasi-générale de tous les membres du gouvernement engagés, on notera en plus de la mort politique annoncée de François Bayrou et du MoDem (2 sièges), le retour du Front national qui a réussi à chiper deux sièges à travers les élections du charismatique avocat Gilbert Collard, Marion Maréchal-Le Pen (22 ans) qui devient du coup la benjamine de l'Hémicycle. La victoire de la nièce de Marine Le Pen à Carpentras, atténue, quelque peu, l'amère défaite de cette dernière qui s'incline d'une centaine de voix face au candidat socialiste Philippe Kemel dans le Pas-de-Calais.
Mais dans ce grand succès des socialistes, il y a tout de même quelques hics. Des grands perdants de ce scrutin, Ségolène Royale à La Rochelle en est certainement la plus emblématique. En effet, elle n'aura pas survécu au Twitter de la compagne du Président malgré le soutien écrit de ce dernier. Elle perd son siège de députée au profit «ô comble de malheur» d'un dissident du PS, Olivier Falomi. Jack Lang, autre éléphant du parti de la Rose, n'est pas non plus passé dans les Vosges.
En face, les dégâts sont plus probants. Si les gros bonnets qui se disputent la présidence de l'UMP, Xavier Bertrand, Jean-François Copé et François Fillon sont là, d'autres font les frais des cinq dernières années de gouvernance de leur parti. C'est ainsi que la famille Guéant, père et fils, n’est pas passée. L'ex-ministre de l'Intérieur a, à l'image de Ségolène, été battu par un dissident de la droite, Thierry Solère. Son fils a été contesté dans le Morbihan. Deux grosses pointures de l'UMP et non des moindres disparaissent, Michèle Alliot-Marie, une ancienne ministre et la fougueuse Nadine Morano qui, mordicus, ne cesse d'en vouloir au journaliste Dahan et à son canular.
Voilà, avec cette domination sans équivoque sur l'échiquier politique français, le PS s'en retrouve du fait face à une très grande responsabilité, à savoir le devoir de redresser une France en proie à une crise économique des plus aiguës et qui ne cesse de perdurer. Le PS devra donc œuvrer dur pour être à la hauteur des attentes d'une population qui lui a largement fait confiance en lui accordant le sésame de tous les pouvoirs.
Au Maroc
Voici par ailleurs les résultats provisoires de la 9ème circonscription des Français de l’étranger pour le Maroc du 2ème tour des élections législatives française, qui ont eu lieu le dimanche 17 juin 2012 cordialement communiqués par les services de l’Ambassade de France au Maroc.
Pouria Amirshahi (PS) a obtenu 58.5% des suffrages exprimés tandis que Khadija Doukali (UMP) n’en a recueilli que 41,5%.