Ce jeune étudiant en droit dans une université cairote croyait dur comme fer en ses chances de gagner. "La poésie, je l'ai reçue comme un don de Dieu, je ne l'ai pas héritée de ma famille. Je l'ai travaillée avec passion et je lui ai tout donné", a-t-il confié à l'AFP.
Rajeh al-Hamidani a été récompensé parmi six finalistes pour un poème dans lequel il décrit l'angoisse de l'écrivain devant la page blanche et ses états d'âme pendant le processus de création. Incompréhensible ou presque pour un Arabe non originaire du Golfe, chaque strophe a été ovationnée par un public local enthousiaste, dont des femmes, dans le théâtre qui accueillait la finale. C'est que le concours est réservé aux poètes dits "nabatis", qui écrivent dans la langue arabe non pas littéraire ou classique mais dans celle parlée par les bédouins du Golfe, du Levant, d'Irak et du Sinaï en Egypte.
A l'origine de cette compétition, une émission télévisée produite par les instances culturelles d'Abou Dhabi pour entretenir la passion des Arabes pour la poésie. Les poètes viennent déclamer leurs écrits et on y teste leur capacité à improviser des vers.
L'émission "Le poète millionnaire" passe en direct sur les télévisions publiques d'Abou Dhabi et privée de Baynouna et passionne les foules dans les pays arabes. Elle en est à sa septième édition. Pour y participer, des milliers d'Arabes du Golfe et d'ailleurs se bousculent aux sélections.