On indiquait de source syndicale que ces troubles ont été provoqués par les entraves auxquelles se heurtent les habitants de la région au point de passage frontalier de Ras Jédir pour introduire des produits importés de Libye.
Le commerce avec le voisin libyen constitue la principale ressource pour ces populations déjà mécontentes d'une taxe instaurée récemment par les autorités libyennes imposant le paiement de 150 dinars (environ 80 euros) pour le passage de chaque voiture.
Les accrochages ont commencé en début de semaine lorsque des manifestants protestant contre ces entraves ont barré la route principale de Ras Jédir, la seule voie terrestre reliant la Tunisie et la Libye. Ils ont mis le feu à des pneus sur une distance de quatre kilomètres et lancé des pierres sur les véhicules de la police ainsi que sur des voitures de voyageurs libyens.
On précisait de même source que les heurts ont fait plusieurs blessés. Des dizaines de manifestants ont été interpellés dont la plupart ont été relâchés. Malgré l'envoi de renforts de police, les troubles ont repris dans la nuit de vendredi à samedi, une promesse faite par les autorités de régler le problème en question étant restée sans suite.
Selon des témoins oculaires, une chasse à l'homme s'est poursuivie jusqu'à l'aube à l'intérieur de la ville de Ben Guerdane, située à 500km au sud de Tunis. D'après eux, le calme est revenu samedi.
La Libye est le premier partenaire économique de la Tunisie au Maghreb et dans le monde arabe. Le sud tunisien entretient des relations commerciales étroites avec le pays de Mouammar Kadhafi dont quelque deux millions de ressortissants se rendent chaque année en Tunisie pour du tourisme ou des soins médicaux.