Tartufferies bien amicales

Les petits cadeaux entretiennent l’amitié se dit-on et celle qui, sans être de sang, lie les Etats-Unis à la France, n’en sera point affectée, et ce malgré les dires de quelques cafteurs de pacotille, des empêcheurs invétérés de tourner en rond. L’historique est trop lourd pour être sacrifié sachant, au demeurant, que les rivalités politiques passent bien avant ce sentiment réciproque d’affection et de sympathie. Les deux pays, il y va de soi, excellant dans la séparation du fond et de la forme. 
Mais voilà, en bon Gaulois qui se respecte dans l’Hexagone, histoire de ne pas chasser un naturel franco-français, on a voulu quand même, marquer la brouille du moment, d’un cocorico retentissant pour crier l’indélicatesse, il est vrai, bien plus gênante que malfaisante, aux grandes oreilles de Big Brother restées elles, sourdes pour la circonstance. 
Car au fond, la première puissance du monde dont aucun recoin de la planète n’a de secret pour elle, n’aura, en étant à l’écoute d’un de ses alliés, fait qu’exercer un droit de primogéniture qu’elle s’est approprié de facto. Le frérot qui sait aussi utiliser pour ce faire, autant les yeux que la bouche, s’est six ans durant, pris de sympathie pour Chirac, Sarkozy et Hollande et pour une fois, devant l’affront qui pour protecteur soit-il, n’en fait pas les délices des marionnettes de l’info, la France en a été unie que même la Marine au nom de la  « souveraineté politique et économique » y est allée du sien tout en maugréant cependant, à propos de ses rivaux.
Outre-Atlantique, on ne se soucie guère de l’embarras français à se défaire de l’imbroglio d’autant plus que l’affaire surgit juste avec le vote de loi du renseignement adoptée définitivement par le Parlement français. Au pays de William Mark Felt, l’agent du FBI connu sous le pseudonyme de «Gorge profonde» l’Américain lambda, se sait lui, ‘’way of life’’ oblige, traqué de partout et n’en a donc cure.