Surenchères

Finalement, les Marocains n’ont nul besoin de Viagra pour conforter leur appétit sexuel. Les laboratoires Pfizer n’ont donc qu’à remiser leur pilule miracle au rang des curiosités qu’il fait bon connaître, mais qu’il ne faut à aucun prix employer. C’est du moins ce qui ressort d’une étude que l’un des concurrents du fabricant de cette médication vient de rendre publique. Parrainée par Bayer Schering Pharma, cette étude qui a été présentée en marge du 17ème congrès national d’urologie a tout pour plaire aux adeptes de films X et déplaire aux honnêtes gens. C’est-à-dire à tous ceux qui savent ce qu’il faut comme efforts et sérieux pour bâtir un échantillon représentatif de la population à même de permettre aux enquêteurs d’aboutir à des résultats aussi proches que possible de ceux qu’ils auraient pu obtenir s’ils avaient interrogé toute la population.
Dans le cas de l’étude sur les habitudes sexuelles au Maroc, tel ne semble pas avoir été le souci premier. Peut-être visait-elle plus simplement à  écorner des thèses d’autres laboratoires médicaux. En tout cas, les statistiques que ses auteurs viennent de rendre publiques sont aussi  incompréhensibles que celles qui les avaient précédées. Même si elles mettent certainement davantage de baume au cœur de tous ceux qui avaient fini par se croire irrémédiablement condamnés dans leur virilité. 
Une remarque à ce propos : pareilles problématiques sont d’une importance capitale de ce côté-ci de la Méditerranée. En effet, il ne s’agit pas là seulement de problèmes physiques, mais de questions d’honneur, de dignité, etc. C’est-à-dire de valeurs autrement plus importantes que les valeurs marchandes des laboratoires médicaux.