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Une autoroute lustrée, des camions par centaines et des ouvriers chinois par milliers: la nouvelle route de la soie est lancée dans le nord du Pakistan, mais elle doit encore convaincre une population qui craint de n’en recueillir que “la poussière”. Sost, premier arrêt du “corridor économique” dessiné par la Chine chez son voisin pakistanais. Une ville du “far-est” avec ses échoppes bringuebalantes de tôles tatouées de mandarin et d’ourdou, ses agents secrets en civil, ses douanes millionnaires et sa station d’essence empoussiérée au service abrupt.
Une fois traversé le col de Khunjerab, frontière sino-pakistanaise perchée à plus de 4.600 mètres d’altitude, entre vallons et montagnes enneigées au roc effrité, les convoyeurs chinois déchargent leurs marchandises. De là, leurs collègues pakistanais prennent le relais jusqu’à l’autre bout du pays, à Karachi et bientôt Gwadar, ports du sud plantés 2.000 km plus loin, sur la mer d’Arabie.
Sost et sa région, le Gilgit-Baltistan, ne sont que la première étape du grand projet chinois en construction au Pakistan: un corridor commercial et énergétique de plus de 46 milliards de dollars, qui donnera à Pékin et à ses exportations un accès plus direct au Moyen-Orient, voire à l’Afrique et l’Europe.
Mais depuis cinq ans et jusqu’à ces dernières semaines, l’autoroute construite par les Chinois était coupée un peu au sud de Sost, en raison d’un glissement de terrain qui a endigué la rivière Hunza. L’eau est montée, a submergé le bitume et donné naissance au lac artificiel d’Attabad, turquoise et long d’une dizaine de kilomètres. Cela n’a pas découragé Pékin, qui y a envoyé des milliers d’ouvriers pour creuser dans les montagnes un tunnel bétonné de sept kilomètres. Un travail titanesque qui a pris plus de trois ans et coûté au moins 275 millions de dollars.
“Nous avons souffert à cause du lac. Avec le tunnel, nous espérons que les affaires vont décoller et les touristes affluer”, lance Amjad Ali, un commerçant à la bouille arrondie qui écoule des vêtements sur le marché de Sost, où l’autoroute chinoise a pris le relais de l’ancienne “route de la soie”, piste de terre tortueuse empruntée des siècles durant par les caravaniers. Avant le tunnel, il fallait aux habitants de Sost traverser le lac par bateau (au moins une heure de trajet) pour rejoindre le reste du pays au sud.
Le trafic était très maigre en hiver. “Grâce au tunnel, nous sommes de nouveau reliés par la route au reste du Pakistan. Et nous pouvons nous rendre rapidement à l’hôpital le plus proche, à Aliabad (une heure de route), car il n’y en a pas ici”, se réjouit Mohammed Israr, un autre habitant. Pour autant, malgré ces développements positifs, les habitants redoutent aussi un scénario moins rose. “Je crains que les camions ne fassent que passer depuis et vers la Chine et que la population locale n’en retire rien hormis de la poussière”, insiste Amjad.
Une fois traversé le col de Khunjerab, frontière sino-pakistanaise perchée à plus de 4.600 mètres d’altitude, entre vallons et montagnes enneigées au roc effrité, les convoyeurs chinois déchargent leurs marchandises. De là, leurs collègues pakistanais prennent le relais jusqu’à l’autre bout du pays, à Karachi et bientôt Gwadar, ports du sud plantés 2.000 km plus loin, sur la mer d’Arabie.
Sost et sa région, le Gilgit-Baltistan, ne sont que la première étape du grand projet chinois en construction au Pakistan: un corridor commercial et énergétique de plus de 46 milliards de dollars, qui donnera à Pékin et à ses exportations un accès plus direct au Moyen-Orient, voire à l’Afrique et l’Europe.
Mais depuis cinq ans et jusqu’à ces dernières semaines, l’autoroute construite par les Chinois était coupée un peu au sud de Sost, en raison d’un glissement de terrain qui a endigué la rivière Hunza. L’eau est montée, a submergé le bitume et donné naissance au lac artificiel d’Attabad, turquoise et long d’une dizaine de kilomètres. Cela n’a pas découragé Pékin, qui y a envoyé des milliers d’ouvriers pour creuser dans les montagnes un tunnel bétonné de sept kilomètres. Un travail titanesque qui a pris plus de trois ans et coûté au moins 275 millions de dollars.
“Nous avons souffert à cause du lac. Avec le tunnel, nous espérons que les affaires vont décoller et les touristes affluer”, lance Amjad Ali, un commerçant à la bouille arrondie qui écoule des vêtements sur le marché de Sost, où l’autoroute chinoise a pris le relais de l’ancienne “route de la soie”, piste de terre tortueuse empruntée des siècles durant par les caravaniers. Avant le tunnel, il fallait aux habitants de Sost traverser le lac par bateau (au moins une heure de trajet) pour rejoindre le reste du pays au sud.
Le trafic était très maigre en hiver. “Grâce au tunnel, nous sommes de nouveau reliés par la route au reste du Pakistan. Et nous pouvons nous rendre rapidement à l’hôpital le plus proche, à Aliabad (une heure de route), car il n’y en a pas ici”, se réjouit Mohammed Israr, un autre habitant. Pour autant, malgré ces développements positifs, les habitants redoutent aussi un scénario moins rose. “Je crains que les camions ne fassent que passer depuis et vers la Chine et que la population locale n’en retire rien hormis de la poussière”, insiste Amjad.