Gustavo Adolfo Pacheco Villar : La souveraineté du Maroc sur son Sahara, c’est sacré


Mourad Tabet
Vendredi 9 Mai 2025

Gustavo Adolfo Pacheco Villar : La souveraineté du Maroc sur son Sahara, c’est sacré
L’USFP a récemment abrité le 3e Forum international des jeunes parlementaires socialistes et sociaux-démocrates, auquel ont pris part plus de 120 parlementaires représentant 35 pays. Gustavo Adolfo Pacheco Villar, président du Parlement andin, qui était l’un des participants à cette grand-messe, a accordé un entretien à Libération dans lequel il a abordé les résultats de ce Forum, les priorités les plus urgentes pour les parlementaires progressistes dans le monde et les relations entre le Maroc et le Parlement andin.

Libé : Quelles sont les leçons retenues de cette troisième édition du Forum organisée à Marrakech ?

Gustavo Adolfo Pacheco Villar : Ce qui m’a beaucoup impressionné, c’est l’unité de cet événement, l’unité du Maroc autour de SM le Roi et autour du football. La Coupe du monde 2030 va renforcer davantage le Maroc, et j’espère qu’il atteindra la finale. J’espère que le Maroc pourra jouer un rôle important dans la diplomatie, dans la coopération. On a dit hier que le Maroc est la capitale mondiale de la diplomatie parlementaire. Et je suis d’accord. Je voyage beaucoup dans le monde, et il n’y a pas d’autre pays qui travaille autant la diplomatie parlementaire que le Maroc.

La Chine populaire fait du bon travail, Cuba aussi, historiquement, dans ses rencontres. Mais il n’y a pas de pays qui le fait comme le Maroc. J’aime la façon dont le Maroc travaille, investit, coopère, aide. Je suis très reconnaissant, et je crois sincèrement ce que je dis : le Maroc est la capitale mondiale de la diplomatie parlementaire.

Que pensez-vous du rôle de la jeunesse parlementaire dans la construction d’un nouvel ordre mondial, plus juste et solidaire ?

Je dis que le temps des jeunes, c’est aujourd’hui, pas demain. Les jeunes doivent décider aujourd’hui. Les jeunes parlementaires doivent savoir qu’ils peuvent légiférer, contrôler, représenter dès aujourd’hui, pas demain. Je crois en eux. Un message pour les jeunes : tout ne doit pas reposer sur l’intelligence artificielle. Ils doivent garder leur intelligence naturelle. Parce que si tout passe par internet, le téléphone, on ne pense plus, et il y a le risque que leurs esprits et leurs cerveaux soient manipulés. Il faut garder l’intelligence naturelle, comme nos grands-parents.

Quelles sont, selon vous, les priorités les plus urgentes que les parlementaires progressistes dans le monde devraient assumer ?

Premièrement : la paix. Sans paix, il n’y a pas de développement. L’Amérique latine est un continent de paix. Il y a 56 conflits dans le monde, aucun en Amérique latine. Grâce à Dieu.
Deuxièmement : la crise climatique, la crise de l’eau. Ce congrès m’a fait comprendre que c’est urgent. Nous avons une "charte verte", un "agenda vert", mais il faut faire plus.
Troisièmement : la diplomatie parlementaire. Il est clair que les gouvernements seuls ne peuvent plus gérer la politique étrangère ou même intérieure sans les Parlements. Avant, seuls les gouvernements faisaient de la diplomatie. Maintenant, nous aussi, les parlementaires, nous faisons de la diplomatie. C’est simple : les gouvernements représentent les Etats, les Parlements représentent les peuples.

Et quatrièmement : la migration. C’est un phénomène millénaire. L’homme est né en Afrique, puis a migré vers toute la planète. Nous devons étudier les causes profondes des migrations et travailler sur ces sujets.

Le Parlement andin a récemment soutenu la souveraineté du Maroc sur son Sahara. Qu’en pensez-vous?

Nous avons tenu des sessions au Maroc. A Rabat, Marrakech, Casablanca, Laâyoune. Et tout s’est déroulé dans le calme, dans la paix. Il est important que tout le monde voie de ses propres yeux la réalité de Laâyoune, de Dakhla. La réalité, c’est que sous les règnes de Feu Sa Majesté le Roi Hassan II, et Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Maroc a énormément progressé. Je connais le Maroc depuis 1986. Le Royaume coorganisera la Coupe du monde avec l’Espagne et le Portugal sur un pied d’égalité. Cela me rend très heureux.
Quant à la souveraineté du Maroc sur son Sahara et son intégrité territoriale, pour moi, c’est sacré. Intouchable.

Quelle est votre opinion sur les relations entre le Parlement andin et le Maroc ?

Elles sont excellentes. Le premier vice-président de la Chambre des conseillers vient régulièrement en tant qu’observateur. Et nous sommes très contents de cette relation étroite.  Beaucoup de parlementaires, de conseillers nous rendent visite. Chaque fois que nous venons, nous sommes reçus avec générosité par les présidents des deux Chambres du Parlement. Même le ministre des Affaires étrangères m’a reçu avec beaucoup d’affection.

Dans votre allocution prononcée lors de la séance d’ouverture de cette rencontre, vous avez mentionné des liens culturels entre le Maroc et l’Amérique latine ?

Oui, effectivement. J’ai évoqué ces liens, J’ai parlé de Fatima al-Fihriya, fondatrice de l’université la plus ancienne du monde, à Fès. J’ai également parlé d’Ibn Battuta. Il y a beaucoup de similitudes entre nous : l’architecture, la culture, les noms de famille.
Je connais le Sahara, l’Atlas, Casablanca, Rabat. J’adore le café Rick’s et la mosquée Hassan II. J’aime le Maroc. Je me sens né à Fès. Mon cœur est à Fès. Les Incas, dans les Andes, croient en la terre, la Pachamama. Et à Fès, j’ai trouvé ma terre spirituelle. J’ai visité l’université Al Quaraouiyine en 1986. C’est comme ma propre université à Salamanque.

Quel message souhaiteriez-vous adresser aux jeunes parlementaires ?

Qu’ils étudient. La politique est une science dans ce qui est prévisible, et un art dans ce qui est imprévisible. Mais d’abord, c’est une science. Il faut beaucoup étudier. La politique, ça s’apprend.

Propos recueillis par Mourad Tabet

Qui est Gustavo Adolfo Pacheco Villar ?

Gustavo Adolfo Pacheco Villar, né à Puno le 5 décembre 1962, est une figure majeure de la scène politique et diplomatique péruvienne et latino-américaine. Avocat de formation, il s’est forgé une carrière marquée par l’engagement parlementaire, la diplomatie régionale et la promotion de la coopération internationale.
Titulaire d’une licence en droit et sciences politiques de l’Université San Martín de Porres au Pérou, il a poursuivi des études avancées en droit pénal à l’Université de Salamanque en Espagne, où il est également doctorant en économie et gouvernance globale. Sa réputation de conférencier international sur la géopolitique, la diplomatie et la gouvernance globale l’a mené à intervenir dans des universités et devant des gouvernements sur quatre continents.
Gustavo Pacheco Villar s’illustre par sa volonté de promouvoir la coopération Sud-Sud, notamment entre l’Amérique latine et le Maroc, qu’il considère comme une porte d’entrée stratégique vers l’Afrique et l’Europe. Il soutient activement l’intégrité territoriale du Maroc et salue le développement de ses provinces du Sud, plaidant pour une intégration régionale bénéfique sur les plans économique, social, technologique et culturel.
« Je me suis lancé jeune dans la politique. J’ai connu Mohamed Benaïssa, Margaret Thatcher. Je suis toujours resté respectueux de la monarchie. J’ai connu leurs Majestés les Rois Hassan II, Mohammed VI, Juan Carlos, Felipe VI. Je respecte les Rois parce qu’ils unissent les peuples. La politique divise parfois, mais les monarchies constitutionnelles rassemblent », a déclaré Gustavo Adolfo Pacheco Villar dans son entretien accordé à Libé.


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