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Sous fond de compromis : L’accord de Bruxelles a donné un répit à l’euro


Libé
Lundi 2 Juillet 2012

Sous fond de compromis : L’accord de Bruxelles a donné un répit à l’euro
L’euro a gagné un répit avec l’accord de Bruxelles, un compromis qui a le mérite de satisfaire un peu tout le monde mais comporte de nombreuses incertitudes que les ministres des Finances des 17 vont devoir très vite clarifier.
Se félicitant d’un «accord équilibré», le président de l’UE, Herman Van Rompuy, avait jugé dès vendredi qu’on ne pouvait «pas le résumer en vainqueurs et perdants». Chacun, de fait, a dû faire des concessions.
Le président français François Hollande, en échange des 120 milliards d’euros destinés à relancer la croissance, a renoncé à renégocier le «pacte budgétaire» et promis de le faire ratifier «rapidement».
Le chef du gouvernement italien Mario Monti, s’il a arraché que les fonds de secours européens puissent racheter de la dette de pays en difficulté, a dû accepter que cela se fasse en contrepartie de calendriers stricts de réforme.
Quant à son homologue espagnol Mariano Rajoy, qui a obtenu que les fonds européens puissent recapitaliser directement des banques sans alourdir les dettes nationales, il devra attendre la création d’ici à fin 2012 d’un mécanisme de supervision financière impliquant la BCE.
Tout en levant son veto aux revendications de Rome et Madrid, la chancelière allemande Angela Merkel a imposé le renforcement des pouvoirs de supervision de la BCE, amorce d’une union bancaire.
Elle a aussi «enterré» les demandes de mutualisation de la dette «que la France, l’Italie et l’Espagne avaient bruyamment exposées auparavant: eurobonds, eurobills», relève Christian Schulz, analyste à la banque Berenberg.
 Mais le plus délicat reste à venir. «Le travail technique sera crucial et on y retrouvera les clivages nationaux connus», pronostique une source européenne. Ce sera la tâche des ministres des Finances de la zone euro, pour leur prochaine réunion le 9 juillet.
A partir de quels seuils les fonds européens seront-ils autorisés à intervenir sur le marché de la dette ? Combien d’argent pourront-ils mobiliser ? Quel sera le rôle de la BCE, de la Commission, voire du FMI pour établir et surveiller les contreparties des plans d’aide ?
Jonathan Loynes, économiste à Capital Economics, note que le fonds de sauvetage permanent, le MES, ne pourra «couvrir qu’une fraction de la dette qui pèse sur l’Italie ou l’Espagne».
En matière de supervision bancaire, il reste à clarifier les pouvoirs de la BCE et ses relations avec l’Autorité bancaire européenne et les dix autres pays de l’UE non membres de la zone euro, «une question très sensible notamment à Londres ou à Varsovie», relève un diplomate européen.
L’Eurogroupe aura enfin à examiner les demandes d’aide de l’Espagne, de Chypre, et de la Grèce qui a demandé un assouplissement des contreparties exigées par la troïka (BCE, UE, FMI) des bailleurs des fonds internationaux.
«Madrid aimerait que l’aide soit versée rapidement pour ses banques, mais la Commission devra d’abord évaluer si toutes les banques sont viables et méritent d’être aidées», relève une source européenne qui ne table pas sur un versement avant l’automne.
Pour Chypre, l’incertitude porte sur le montant de l’aide, qui doit encore être évaluée par la troïka. Les marchés financiers ont bien réagi à l’accord de Bruxelles, et «un désastre imminent a été évité, mais il reste encore davantage à réaliser», juge Marco Valli, analyste à Unicredit.
Et les perspectives de long terme n’ont été qu’effleurées. Tout au plus le sommet s’est-il mis d’accord sur une méthode de travail, en demandant à Herman Van Rompuy d’affiner d’ici à la fin de l’année ses propositions «vers une véritable union économique et monétaire».
Le communiqué final du sommet a souligné qu’il existait «différents points de vue», et les Etats membres ont obtenu le droit d’être «étroitement associés aux réflexions».
En somme, «la discussion sur l’intégration budgétaire et la mutualisation de la dette n’a pas du tout commencé», conclut Gilles Moec, économiste en chef à Deutsche Bank.
AFP


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