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Saloua Karkri, ex-présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprise du Maroc : “Avec le nouveau contexte de réformes, je suis convaincue qu’on va améliorer notre classement d’année en année”


Propos recueillis par KAMAL MOUNTASSIR
Mardi 15 Novembre 2011

Saloua Karkri, ex-présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprise du Maroc  : “Avec le nouveau contexte de réformes, je suis convaincue qu’on va améliorer notre classement d’année en année”
Saloua Karkri Belkeziz,
militante et parlementaire Uséfpiste, souvent  
surnommée la patronne des patronnes  a  débuté sa
carrière chez Eurosoft à Paris, de 1981 à 1984, en qualité
d’analyste-programmeur, après un DEA en informatique à l’Université Paris 6.
Elle a ensuite été cadre dans
plusieurs grandes firmes
internationales. Saloua Karkri Belkeziz  est
également administrateur directeur général de Professionnal Systems,
présidente de l'Association des femmes chefs d'entreprise du Maroc (AFEM). Elle croit dur comme fer que les élites au féminin doivent s’investir dans le champ politique et participer à l’application des récentes réformes. Elle est convaincue que le Maroc
réalise des avancées en termes de developpement. Elle pense que le récent classement du Royaume dans le rapport Doing business 2012 de la Banque mondiale en est une preuve de cette percée.Ce
rapport place le Maroc à la 94ème place sur 183 pays. En 2011, le pays détenait le 114ème rang et en 2010, le 128ème.
La parlementaire socialiste nous explique les tenants et les aboutissants de ce
classement et de la conjoncture économique du Maroc à la veille des législatives du 25 novembre.
Entretien.   

Libé : Un petit mot sur le « Doing business » afin de mieux le faire assimiler par le commun des mortels ?

Saloua Karkri : «Doing business » est un projet de la Banque mondiale et la IFC, lancé en 2002. Il a pour objectif de mesurer et d’évaluer le climat des affaires dans plus de 180 pays ( le rapport de 2012 intéresse 183 pays ) sur la base d’une analyse des textes, des mesures et des cadres règlementaires applicables aux entreprises, création d’entreprise, octroi de permis de  conduire, accès à l’électricité, transfert de propriété, obtention de prêts, protection des investisseurs, paiements des impôts, commerce transfrontalier, exécution des contrats et solution de l’insolvabilité.
 « D.B» collecte chaque année les données se rapportant aux indices précités auprès des pouvoirs publics, des entreprises, des investisseurs, des experts reconnus, et établit sur la base de tout cela, des rapports sur chaque pays. Mieux que cela, « Doing business » note et classe les pays sur la base de son analyse et surtout  du degré d’application, et de mise en œuvre et du respect des textes législatifs et réglementaires en vigueur. Il vise donc la transparence dans les affaires et donne, ainsi, une sorte de visibilité pour les investisseurs. Pratiquement, « Doing business » joue le rôle de  « consultant » pour les investisseurs. C’est donc un standard international se rapportant au climat des affaires.    
                
Selon le rapport 2012, le Maroc a progressé dans le classement établi par « Doing business ». Comment expliquez-vous cette amélioration?

C’est un progrès mérité et qui est dû à plusieurs facteurs. D’abord, Il y a le climat général dans le pays : la grande réforme constitutionnelle qui assure plus de libertés, plus de droits, plus de garanties (d’entreprendre, s’approprier) et qui  prévoit plus  d’outils et de mécanismes de bonne gouvernance.
Dans un second plan, il y a les réformes et les textes législatifs et organisationnels adoptés ces dernières années. Le gouvernement a créé un Comité national pour l’amélioration du climat des affaires, lequel comité a fait des propositions au gouvernement  qui a promulgué des décrets, circulaires et notes, visant l’amélioration de l’environnement des affaires: création des entreprises (demandes et procédures administratives et foncières), impôts sur les sociétés, change, etc. Et puis il y a le travail fait par le Parlement en matière de législation.
Dans un troisième niveau, il y a le travail fait et les efforts consentis à l’étranger, surtout auprès de l’équipe de la Banque mondiale, «Doing business» et IFC, auprès desquels on a fait un bon travail d’explication et d’exposition de ce qu’on a fait et de ce qu’on est en train de faire dans ce pays, qui n’est pas un pays rentier mais qui a pu réussir à plusieurs niveaux. En tant que représentante de la CGEM à ce comité, j’ai participé à la dernière mission auprès de l’organisme et nous avons pu convaincre nos partenaires par des exposés de la sincérité de ce qu’on a  fait au Maroc.
Nous aurions pu gagner plus de points et être mieux classés dans ce rapport de 2012 si on avait accéléré l’adoption de quelques textes, et la simplification de quelques
procédures..
Nous avons même perdu 20 point parce que nous n’avons pas publié un texte ayant trait à la création des sociétés anonymes déjà adopté au Parlement, et ce avant la date limite du 31 mai 2011.
Cependant, je pense que nous sommes sur le bon chemin, et avec le nouveau contexte de réformes, je suis convaincue qu’on va améliorer notre classement d’année en année. Je suis parmi celles et ceux qui croient à l’accumulation des réformes et des acquis.

Il y aurait lieu pour le Maroc d’apprécier les résultats dudit rapport. Toute la question est d’être en mesure de préserver les acquis et de consolider ces avancées en luttant contre certains obstacles à l’investissement à plusieurs niveaux telles les lenteurs administratives, les procédures.

Les réformes au Maroc sont irréversibles, les dispositions de la nouvelle Constitution sont à même de faire du pays un pays démocratique.
La bonne gouvernance est un concept clé et transversal de cette nouvelle Constitution qui dote le pays de divers instruments et organes de gouvernance.
Toutefois, un grand travail reste à faire en matière de législation au niveau des rapports administration/ investissements, en matière de lutte contre la corruption, de réforme de la loi sur les marchés publics, en ce qui concerne les délais de paiements, au niveau des impôts, de la lutte contre le monopole, en matière de l’octroi des prêts d’investissement (rôle des banques dans le développement des investissements), en ce qui concerne le transfert de la propriété. Tout cela exige une réforme de l’administration et de la justice et un changement des comportements et des mentalités. Ce n’est pas seulement pour améliorer notre classement dans le rapport et les notations internationaux, mais pour répondre à un besoin interne : investir plus pour créer plus d’emplois, pour être au niveau des standards internationaux, et être  compétitifs en ce qui concerne le drainage des capitaux étrangers, qui cherchent la stabilité et la transparence, entre autres.
Je pense que le prochain Parlement aura une lourde tâche en ce qui concerne l’amélioration de l’environnement des affaires.


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