-
Tiznit: "Tiflwine" célèbre les traditions amazighes ancestrales
-
La 1ère édition du Congrès africain de pédiatrie, du 10 au 12 janvier courant à Casablanca
-
Chtouka-Aït Baha: Plus de 60 exposants au Salon provincial de l'artisanat
-
L'Université Euromed de Fès publie un premier lot d’ouvrages et de revues dans la prestigieuse maison d’édition L’Harmattan
-
Région de l’Oriental : 4.588 entreprises créées à fin octobre 2024 (OMPIC)
Contrairement aux autres régions du Royaume en proie à la canicule, Essaouira s’est encore démarquée durant cette saison d’estivage par la fraîcheur de son climat largement apprécié par une catégorie qui avait fui la chaleur infernale de certaines villes. Par contre, il n’a pas été de bon goût pour d’autres qui ne supportent guère le vent et la fraîcheur nocturne. Ainsi, bon nombre de visiteurs étaient contraints de plier bagage avant l’heure à la recherche d’une autre destination plus chaude et plus stable. En effet, les connaisseurs de la ville des alizés savent que la vraie saison d’été ne commence que le mois de septembre, et que le vent souffle plus que 260 jours par an.
A l’entrée de la ville, vous êtes accueilli par plusieurs dizaines de jeunes proposant des appartements meublés éparpillés dans différents quartiers de la ville. Adolescents, jeunes et moins jeunes se plantent le long des routes et passages de la ville offrant leurs services aux automobilistes. Une tâche assez rude mais bien récompensée puisque ces intermédiaires touchent 25% du prix chaque nuitée payée au propriétaire de l’appartement ainsi qu’un backchich de la part du locataire. De ce fait, beaucoup de propriétaires avaient décidé de retrousser les manches et d’aller chercher eux-mêmes des clients sans passer par ces intermédiaires leur revenant cher. Les prix des nuitées variaient entre 300 et 500 dirhams en fonction de la qualité du local et du nombre de locataires. Ce phénomène, loin de déplaire aux hôteliers qui s’adonnent à cette activité informelle, mais suivie par les services sécuritaires, met sur un pied d’égalité fonctionnaire, ouvrier, femme au foyer, et même opérateur touristique. Ainsi on peut trouver deux catégories de propriétaires d’appartements : certains possèdent des domiciles secondaires préparés d’avance pour cette activité saisonnière ; d’autres déménagent l’été et sacrifient leurs meubles et intimité contre un avantage pécuniaire de la saison s’élevant parfois à 20 mille dirhams.
Certes, la ville a su préserver son Pavillon Bleu et sa plage propre et aménagée, mais elle a continué sa dégradation au niveau des services et infrastructures de base d’autant que les expressions d’amertume avaient fait l’unanimité des visiteurs scandalisés par l’état catastrophique des voiries, des pavées, de l’éclairage public et des espaces verts.
« Est-ce vraiment Essaouira dont on ne cesse de passer des reportages mettant en avant son patrimoine bâti, sa splendeur et ses atouts touristiques ? Elle est vraiment loin de valoir tout ce tapage médiatique et cette cherté des services. Je me demande s’il y a vraiment des responsables conscients de ces problèmes structurels qu’elle connaît à plusieurs niveaux ! », nous a déclaré un visiteur de Casablanca.
A part la route côtière gâchée à son tour par des dos d’âne, la plupart des voies et passages de la ville sont truffés de trous.
Pourtant, cette misère des infrastructures et des services n’était pas la seule à ternir l’image de la ville, il y avait encore l’arnaque pratiquée dans les vrais et faux parkings de la ville. En effet, avec la complicité du conseil municipal de la ville, des passages, des ruelles, et des voies non autorisés ou contenus dans le cahier des charges, ont été investis par des jeunes portant des tenues sans aucune identification et exigeant 5 dirhams la journée et 10 dirhams la nuit pour chaque voiture garée. Une vraie « Siba » (anarchie), pourrait-on dire, mais les autorités locales n’ont pas levé le petit doigt pour protéger les visiteurs et les habitants contre cette pratique illégale.
Nous avons abordé un jeune gardien qui exploitait illégalement le passage entre le cimetière et le terrain municipal piraté par le conseil et transformé en foire commerciale durant la saison d’estivage. Ce jeune homme, venu d’une autre ville, a affirmé qu’il louait ce passage durant 3 heures au prix de 300 dh. Cependant, il n’était pas évident d’identifier le vrai responsable de cette arnaque, car cet espace non autorisé avait été sous-loué à plusieurs reprises ! Les scènes d’accrochage entre automobilistes et gardiens de parkings étaient fréquentes, du fait que les prix étaient exagérés, avec le service en moins. Des citoyens ont découvert leurs voitures cabossées dans les parkings sans pour autant être indemnisés en retour.
« C’est l’anarchie totale. C’est indigne d’une ville qui se considère comme destination touristique internationale de tolérer ces pratiques illégales. Même à Agadir où les services sont plus chers, les prix des parkings sont fixes et abordables », a déclaré un automobiliste qui a payé le prix double au très contesté parking de la place Moulay El Hassan.