Malgré les remous provoqués par le limogeage du maire de Moscou Iouri Loujkov en septembre, Russie unie devrait largement dominer les scrutins organisés dans sept régions et plusieurs milliers de municipalités, pour lesquels 40 millions de Russes étaient invités à se rendre aux urnes.
Pour les observateurs de la vie politique russe, quelques défaites isolées pourraient cependant inciter le Kremlin à revoir sa dépendance envers une seule et unique formation, qui domine tous les échelons de la vie politique russe depuis une décennie.
«Si les résultats sont mauvais, la préparation de 2012 devra être radicalement changée», juge Nikolai Petrov, du Carnegie Centre de Moscou, un groupe de réflexion.
«Ils pourraient même renoncer à l'idée d'un seul parti dominant», ajoute-t-il.
Selon cet expert, le Kremlin pourrait ainsi favoriser l'émergence d'une formation plus ou moins rivale qui lui permettrait de ratisser une plus grande part de l'électorat afin de conserver le pouvoir. Vladimir Poutine, Président de 2000 à 2008, et Dmitri Medvedev, que Poutine a installé au Kremlin, ont fait savoir que seul l'un d'entre eux se présenterait en 2012 à l'élection présidentielle pour tenter d'obtenir un mandat de six ans. Lors des élections locales organisées en mars dernier, Russie unie a perdu du terrain dans la plupart des régions par rapport au scrutin fédéral de 2007, avec même une chute de 25 points dans l'une des provinces.
Le parti a aussi été contraint d'empêcher la reconduction du gouverneur de la région de Kaliningrad cet été après des manifestations de 10.000 personnes exigeant sa démission.
Le limogeage de Iouri Loujkov a en outre fait apparaître au grand jour des dissensions internes au sein de Russie unie, qui pourraient ternir son image aux yeux des électeurs.
Les scrutins organisés hier devaient constituer le premier test électoral pour Poutine depuis la canicule et les incendies de forêt qui ont tué 50 personnes et détruit des récoltes sur une étendue de la taille du Portugal cet été.