
Joueur surdoué et promis dès l'enfance aux plus grands succès, Richard Gasquet fut l'un des piliers d'une des plus belles générations du tennis français, mais sa carrière, conclue jeudi à Roland-Garros, laisse un goût d'inachevé tant les espoirs placés en lui étaient immenses.
"Richard G. Le champion que la France attend ?", avait titré en 1995 Tennis Magazine en couverture, alors que l'intéressé venait tout juste d'avoir... neuf ans. Même pas adolescent et déjà annoncé comme le successeur de Yannick Noah, aujourd'hui encore le dernier joueur français (chez les hommes) à avoir remporté un Grand Chelem, en 1983.
"C'était surréaliste. Cette attente-là, par rapport aux médias, au public, c'est une histoire particulière", concède-t-il à L'Equipe en mai 2025. "Est-ce que ça a été un fardeau, un poids? Oui."
S'il n'a pas à rougir de son palmarès (16 titres en simple, trois demi-finales de Grand Chelem, deux participations aux Finales ATP, une Coupe Davis), l'ex-N.7 mondial sait qu'à l'heure du bilan, il sera toujours considéré comme le prodige jamais totalement consacré.
"Oui, il aurait peut-être pu gagner encore davantage", écrit Rafael Nadal dans la préface de l'autobiographie de Gasquet, "A revers et contre tout", publiée en 2022.
Mais "j'imagine assez bien à quel point il doit être difficile pour un enfant de faire face à l'engouement de toute une nation", lui concède Rafa, sacré 22 fois en Grand Chelem.
"Dans l'ensemble, j'ai quand même tout donné pour essayer de progresser, d'être meilleur", confiait Gasquet en avril à l'AFP. "Je suis heureux de ce que j'ai pu avoir."
Membre régulier du top 20 pendant plus de dix ans, "Richie" a régalé le public de son gracieux revers à une main.
"Richard faisait partie des joueurs pour lesquels on voulait quitter l'école plus tôt, pour aller voir ses matchs à la télé", témoigne son jeune compatriote Giovanni Mpetshi Perricard (21 ans). "Voir son revers encore et encore, c'est vraiment quelque chose qui me fascine."
Vainqueur de la Coupe Davis en 2017, Gasquet a aussi formé avec Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Gaël Monfils - dernier membre du quatuor en activité - les "nouveaux Mousquetaires" du tennis français.
"J'ai commencé le tennis à 3 ans (...) j'ai commencé chez les pros en 2002 et je serai là vingt-trois ans après... Je ne peux pas donner plus, tout simplement", confie-t-il.
En 1999, celui que l'on surnomme le "petit Mozart du tennis" crève l'écran en remportant à 12 ans les Petits As de Tarbes, considérés comme l'antichambre des champions du futur, face à Nadal, qu'il ne battra jamais en 18 confrontations chez les pros.
N.1 mondial chez les juniors en 2002, il intègre le circuit ATP la même année et gagne, avant ses 16 ans, son premier match professionnel au tournoi de Monte-Carlo, un record de précocité.
"Tout commence ce jour-là. Tu vis dans un monde adulte. T'es scruté (mais) t'es toujours un enfant. T'as toujours 16 ans", dit-il 23 ans plus tard.
Dans la foulée, il est invité à Roland-Garros et tombe dès le premier tour face au futur vainqueur Albert Costa. Le premier échec d'une longue série dans un tournoi où il n'ira qu'une fois en quarts de finale, en 2016.
Le jeune Français lance pour de bon sa carrière par un coup de maître, toujours à Monte-Carlo, en avril 2005.
Il atteint les demi-finales en s'offrant en quarts le scalp du N.1 mondial Roger Federer, son "meilleur souvenir" et sa victoire "la plus prestigieuse", mais quasiment sans suite contre le Suisse, Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Andy Murray, le "Big Four" presque infranchissable de sa génération.
"J'aurais pu peut-être de temps en temps avoir un côté (...) un peu plus sûr de soi", reconnaît Gasquet, aussi chéri par le public français qu'introverti de nature.
Il gagne le premier de ses 16 titres ATP à Nottingham (gazon) le jour de ses 19 ans en 2005. S'ensuit deux ans plus tard, la première de ses trois demi-finales en Grand Chelem, à Wimbledon en 2007, l'année de sa première participation aux Masters.
Sa progression connaît un coup de frein en 2009 quand il est contrôlé positif à la cocaïne et suspendu provisoirement. Blanchi quelques semaines après par les instances mondiales du sport, qui reconnaîtront une contamination "accidentelle", l'histoire du "baiser empoisonné" le poursuivra.
Pas de quoi entamer cependant le respect de ses pairs pour sa longévité.
"Un jeune de 15 ou 16 ans qui finit à 39 ans, il n'y en a pas tant que ça. J'ai commencé avec Agassi et je finis avec Alcaraz. C'est un delta (...) énorme", s'émerveillait Gasquet à Monte-Carlo.
J'ai commencé le tennis à 3 ans (...) j'ai commencé chez les pros en 2002 et je serai là vingt-trois ans après... Je ne peux pas donner plus, tout simplement", confie Richard GasquetUn bras en or commandé par une tête qui demandait d'abord qu'on le laisse en paix: c'est l'impression que dégageait le natif de Sérignan (Hérault), fils de profs de tennis, dont la trajectoire a oscillé entre coups d'éclat et déceptions.
"Richard G. Le champion que la France attend ?", avait titré en 1995 Tennis Magazine en couverture, alors que l'intéressé venait tout juste d'avoir... neuf ans. Même pas adolescent et déjà annoncé comme le successeur de Yannick Noah, aujourd'hui encore le dernier joueur français (chez les hommes) à avoir remporté un Grand Chelem, en 1983.
"C'était surréaliste. Cette attente-là, par rapport aux médias, au public, c'est une histoire particulière", concède-t-il à L'Equipe en mai 2025. "Est-ce que ça a été un fardeau, un poids? Oui."
S'il n'a pas à rougir de son palmarès (16 titres en simple, trois demi-finales de Grand Chelem, deux participations aux Finales ATP, une Coupe Davis), l'ex-N.7 mondial sait qu'à l'heure du bilan, il sera toujours considéré comme le prodige jamais totalement consacré.
"Oui, il aurait peut-être pu gagner encore davantage", écrit Rafael Nadal dans la préface de l'autobiographie de Gasquet, "A revers et contre tout", publiée en 2022.
Mais "j'imagine assez bien à quel point il doit être difficile pour un enfant de faire face à l'engouement de toute une nation", lui concède Rafa, sacré 22 fois en Grand Chelem.
"Dans l'ensemble, j'ai quand même tout donné pour essayer de progresser, d'être meilleur", confiait Gasquet en avril à l'AFP. "Je suis heureux de ce que j'ai pu avoir."
Membre régulier du top 20 pendant plus de dix ans, "Richie" a régalé le public de son gracieux revers à une main.
"Richard faisait partie des joueurs pour lesquels on voulait quitter l'école plus tôt, pour aller voir ses matchs à la télé", témoigne son jeune compatriote Giovanni Mpetshi Perricard (21 ans). "Voir son revers encore et encore, c'est vraiment quelque chose qui me fascine."
Vainqueur de la Coupe Davis en 2017, Gasquet a aussi formé avec Jo-Wilfried Tsonga, Gilles Simon et Gaël Monfils - dernier membre du quatuor en activité - les "nouveaux Mousquetaires" du tennis français.
"J'ai commencé le tennis à 3 ans (...) j'ai commencé chez les pros en 2002 et je serai là vingt-trois ans après... Je ne peux pas donner plus, tout simplement", confie-t-il.
En 1999, celui que l'on surnomme le "petit Mozart du tennis" crève l'écran en remportant à 12 ans les Petits As de Tarbes, considérés comme l'antichambre des champions du futur, face à Nadal, qu'il ne battra jamais en 18 confrontations chez les pros.
N.1 mondial chez les juniors en 2002, il intègre le circuit ATP la même année et gagne, avant ses 16 ans, son premier match professionnel au tournoi de Monte-Carlo, un record de précocité.
"Tout commence ce jour-là. Tu vis dans un monde adulte. T'es scruté (mais) t'es toujours un enfant. T'as toujours 16 ans", dit-il 23 ans plus tard.
Dans la foulée, il est invité à Roland-Garros et tombe dès le premier tour face au futur vainqueur Albert Costa. Le premier échec d'une longue série dans un tournoi où il n'ira qu'une fois en quarts de finale, en 2016.
Le jeune Français lance pour de bon sa carrière par un coup de maître, toujours à Monte-Carlo, en avril 2005.
Il atteint les demi-finales en s'offrant en quarts le scalp du N.1 mondial Roger Federer, son "meilleur souvenir" et sa victoire "la plus prestigieuse", mais quasiment sans suite contre le Suisse, Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Andy Murray, le "Big Four" presque infranchissable de sa génération.
"J'aurais pu peut-être de temps en temps avoir un côté (...) un peu plus sûr de soi", reconnaît Gasquet, aussi chéri par le public français qu'introverti de nature.
Il gagne le premier de ses 16 titres ATP à Nottingham (gazon) le jour de ses 19 ans en 2005. S'ensuit deux ans plus tard, la première de ses trois demi-finales en Grand Chelem, à Wimbledon en 2007, l'année de sa première participation aux Masters.
Sa progression connaît un coup de frein en 2009 quand il est contrôlé positif à la cocaïne et suspendu provisoirement. Blanchi quelques semaines après par les instances mondiales du sport, qui reconnaîtront une contamination "accidentelle", l'histoire du "baiser empoisonné" le poursuivra.
Pas de quoi entamer cependant le respect de ses pairs pour sa longévité.
"Un jeune de 15 ou 16 ans qui finit à 39 ans, il n'y en a pas tant que ça. J'ai commencé avec Agassi et je finis avec Alcaraz. C'est un delta (...) énorme", s'émerveillait Gasquet à Monte-Carlo.